mercredi 28 novembre 2012

Commissions, mission et auditions

Le 12 juillet dernier, Jean-Jacques Urvoas (PS Finistère), président de la commission de lois de l'Assemblée nationale lançait, après l'affaire Merah, une  mission d’évaluation sur « le cadre juridique applicable aux services de renseignement », qu'il dirigera (post du 25 septembre dernier). Ces dernières heures, Noël Mamère (EELV Gironde) vient d'annoncer l'intention des écologistes d'enquêter sur le fonctionnement des services de renseignement non seulement lors de l'affaire Merah mais aussi dans les dossiers Karachi et Tarnac. Reste à savoir si la commission réclamée verra le jour. Contactée, la présidence de l'Assemblée fait remarquer, comme l'explique également le quotidien Le Monde, qu'une telle création est impossible quand "la justice travaille sur les mêmes faits".
Par ailleurs, le responsable d'un service de la communauté du renseignement a été récemment sondé pour savoir si lui et ses pairs accepteraient d'être auditionnés par la commission de la défense de l'Assemblée, au début de l'année 2013. Patricia Adam (PS Finistère), sa présidente dirige actuellement la délégation parlementaire au renseignement.

lundi 26 novembre 2012

DPSD

Semaine de "passation des consignes" à la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD) entre le général Creux et le général Bosser. En poste depuis avril 2010, le premier, général de corps aérien, devient major général de l'armée de l'air. Le décret de nomination devrait être publié mercredi.
Son successeur, le général de division Jean-Pierre Bosser était jusqu'ici sous-chef d'état-major "performance et synthèse" de l'EMAT. Il est considéré par les proches du dossier, tant civils que militaires, comme "le meilleur choix". Choix effectué par le directeur de cabinet du ministre de la défense Cédric Lewandowski, le directeur de cabinet adjoint, le contrôleur général des armées Jean-Michel Palagos et le conseiller spécial du Mindef Jean-Claude Mallet. "Parce que le poste est sensible" justifie un expert. On cite le nom du général Bernard Guillet, sous-chef plans et programmes de l'état-major de l'armée de terre, pour le remplacer. 

samedi 24 novembre 2012

Tournée océanienne pour le Vendémiaire

Le Vendémiaire dans le port de Cairns. Crédit : Ministère de la défense
Basé à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), ce bâtiment lancé en 1992, effectue depuis début novembre, une tournée dans plusieurs ports australiens et néo-zélandais.
Du 7 au 12 novembre, la frégate se trouvait à Cairns (extrême nord de l’Australie). Hier, elle faisait escale à Melbourne. Principal objet de la mission : « montrer pavillon ». Le « périple » du Vendémiaire devrait se poursuivre fin novembre 2012 en Nouvelle-Zélande, avec deux escales majeures prévues : l’une dans la capitale Wellington du 30 novembre au 3 décembre  et l’autre à Auckland du 6 au 10 décembre.
La frégate qui effectue des missions de souveraineté et de surveillance des pêches et de lutte contre les trafics illicites, participe régulièrement à des exercices navals avec les flottes présentes dans le Pacifique, dont la marine australienne.(En collaboration avec Flash d’Océanie, http://newspad-pacific.info/). 

jeudi 22 novembre 2012

Six légionnaires du 2ème REP mis en examen pour trafic de drogue

C'est le quotidien Corse Matin qui a révélé l'affaire. Six légionnaires du 2ème régiment étranger de parachutistes ont été récemment mis en examen pour trafic de drogue au sein de l'unité. Les gendarmes ont, en effet, découvert 350 gr de cocaïne et 1,5 kg de cannabis cachés dans les cuisines du régiment. Trois ont été placés en détention provisoire, les trois autres ont été placés sous contrôle judiciaire.
C'est le commandement du REP qui avait saisi la justice en 2011. L'enquête des gendarmes a duré une année. " Ces faits ont été dénoncés par l'autorité judiciaire (...) nous attendons que la justice son travail..." a expliqué le chef de corps, le colonel Benoît Desmeulles.

mardi 20 novembre 2012

Camerone 2013. Le général Guignon porteur de la main

Michel Guignon lorsqu'il commandait le 2ème REP
On connait les premiers contours du Camerone 2013, qui marquera le 150ème anniversaire de la bataille. Thème retenu : Légionnaire, un nouveau départ, en référence à deux piliers du système légionnaire : la deuxième chance et l’intégration. Le porteur de la main du capitaine Danjou, sera le général d’armée (2S) Michel Guignon qui sera accompagné d’un caporal-chef d’active et de l'adjudant Berthold Vossler, à qui il doit la vie en Algérie. "Il y a tant de gens qui méritent de porter la main du capitaine Danjou. Mais remonter la Voie sacrée avec ce vieux compagnon de combat, c'est cela qui m'a décidé" explique le général Guignon. Qui a, notamment, commandé le 2ème Régiment étranger de parachutistes (1980-82). Et a également été gouverneur militaire de Paris (1992-96).
Une section du 3ème REI (Régiment étranger d'infanterie) participera à la commémoration au Mexique.
L’inauguration du nouveau musée de la Légion étrangère est également prévue le 30 avril prochain.

samedi 17 novembre 2012

Ante Gotovina, ancien légionnaire, ex-général croate acquitté par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie.

A la Légion étrangère, à partir de 1974, il était Ivan Grabovac. Et caporal-chef lorsqu’il quitta le 2ème REP et l’institution, au terme de son contrat cinq ans plus tard. Il devint français. On lui prête d’avoir ensuite travaillé dans la sécurité privé et d’avoir entrainé des paramilitaires en Amérique du Sud et en Amérique centrale. Des archives de presse, évoquent également une condamnation en 1986, en France, à cinq ans de détention pour une affaire de vol de bijoux.
En 1991, la Croatie (son pays d’origine) proclame son indépendance. Une guerre éclate avec les sécessionnistes serbes. Cette minorité (15%  de la population de la Croatie d’alors), soutenue par l’armée de Belgrade conquiert le tiers du territoire croate. Des massacres sont perpétrés. Des Croates sont déplacés. Gotovina s’engage dans la Garde nationale croate (noyau de l’armée en formation). Un an plus tard, il devient général. En août 1995, il est nommé commandant de l’opération Tempête, qui doit permettre de reprendre le contrôle de Knin (centre du pays, « capitale » de la république serbe de Krajina). La  mission est remplie en 48h. Mais ce sont les exactions commises -massacre de 324 civils serbes et déplacement de 90.000- qui lui vaudront d’être inculpé par le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Des associations de victimes serbes, de leur côté,  évoquent les chiffres de 220.000 réfugiés et 1.150 civils tués.
En 2000, il est mis à la retraite par le président croate, Stepe Mesic, pour avoir publié une lettre avec d’autres officiers généraux, rejetant les critiques sur leur rôle pendant la guerre. Ante Gotovina est alors inspecteur général de l’armée nationale. En 2001, année de l’inculpation par le TPIY, la justice croate émet un mandat d’arrêt. Lui nie les accusations portées contre lui. Mais il prend la fuite. On le dit alors en contact avec le MI6 britannique, la DGSE française, réfugié dans un monastère franciscain en Croatie.  « L’affaire Gotovina », qui recèle la part d’ombre de nombreux pays acteurs du dossier, ralentit les négociations sur l’entrée de la Croatie au sein de l’Union européenne (qui se réalisera en 2013). Finalement, l’ex-général est arrêté en 2005, en Espagne, aux Canaries. Condamné, en 2011, à 24 ans de prison par le TPIY en première instance pour crime contre l’humanité et crimes de guerre, Ante Gotovina a été hier acquitté en appel en compagnie du général Markac condamné pour les mêmes faits à 18 ans (cet ancien policier s’était lui, rendu volontairement en 2004). Les juges ont estimé « erroné » le raisonnement qui avait permis la condamnation des deux hommes. Selon celui-ci, tout tir d’artillerie tombant à plus de 200 m d’une cible militaire était une attaque contre des civils. Rejetant, également, l’existence « d’une entreprise criminelle commune ».
Des milliers de Croates rassemblés sur la place centrale de Zagreb ont accueilli par des cris de joie, l’acquittement de « leurs héros ». Traduit politiquement par le président croate Ivo Josipovic : «  Le jugement a confirmé que la Croatie n’a pas commis de nettoyage ethnique et que le combat de nos défenseurs a été juste… ». Son homologue serbe,Tomislav Nicolic, considère au contraire cette décision « scandaleuse ». Celle-ci « ne contribuera pas à la stabilisation de la situation dans la région ». Le conflit serbo-croate a fait 20.000 morts.


 

lundi 12 novembre 2012

Ordre de la Libération. Les communes décorées prennent la succession des Compagnons

Fred Moore (crédit : Ordre de la Libération)
A 92 ans, Fred Moore est un homme particulièrement occupé. Vendredi 16 novembre, à l'issue d'une journée marathon, il remettra son mandat de chancelier de l'ordre de la Libération pour devenir aussitôt délégué du Conseil national des communes Compagnon de la Libération. Cette transmission se déroulera le jour marquant le 72ème anniversaire de la création de l’Ordre.
16 novembre 1940
Alors que la France vient d’être défaite, le général de Gaulle entend récompenser le dévouement de certains de ceux qui - si peu nombreux au départ (ils ne sont guère plus de 2 500 le 14 juillet 1940) - ont accepté de tout risquer pour participer à une aventure dont on ignorait en 1940 quel serait son aboutissement. Il ne dispose pas de la Légion d’honneur. L’ordonnance n°7, signée à Brazzaville le 16 novembre,  stipule que l’Ordre de la Libération est destiné à récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l'oeuvre de la libération de la France et de son Empire. 1038 hommes et femmes (6 femmes seulement), 17 unités militaires et 5 communes recevront la croix de la Libération. Ce sont ces dernières, Paris, Nantes, Grenoble, Vassieux-en-Vercors, l’Ile de Sein qui sont désormais chargées de perpétuer le souvenir de l’Ordre alors qu’il ne reste que 23 Compagnons en vie.
Le conseil national des communes
Dans une lettre du 18 janvier 1946, le général de Gaulle annonce à l’amiral Thierry d’Argenlieu, chancelier de l’Ordre, son intention de mettre fin à l’attribution de la croix de la Libération. Il précise, également, sa vision de l’avenir. « …L’Ordre (…) est une création liée à l’œuvre même de la Libération de la France et de son Empire, et destinée en fait à s’éteindre lorsqu’auront disparu ceux dont elle a consacré les mérites. Mais (…) si les individus sont destinés à disparaître, les collectivités telles que la ville de Paris continueront à témoigner dans l’avenir de ce qu’à été l’Ordre de la Libération… ». Dans les années 70, il avait été envisagé, pour assurer sa pérennisation, de le rattacher à la grande chancellerie de la Légion d’honneur. Le risque étant que celui-ci ne tombe rapidement dans l’oubli. Une autre solution est trouvée. La loi du 26 mai 1999 a institué le Conseil national des communes Compagnon de la Libération, assurant  ainsi le transfert des pouvoirs. Qui se substituera vendredi au conseil de l’Ordre, composé jusqu’ici de Compagnons.
La mémoire assurée, une dernière question se posera dans quelques années. Le dernier compagnon devrait être enterré dans le caveau n°9 du mémorial de la France combattante situé au Mont-Valérien. Qui sera-t-il ? Tous ceux que j’ai rencontrés ces dernières années sont plutôt réticents face à «cet honneur ». Préférant reposer anonymement en compagnie des membres de leur famille.



dimanche 11 novembre 2012

Jérôme Cahuzac, le "légionnaire"

Sources : Képi Blanc , REP Info

Légionnaire d'un jour ! Le ministre du budget a participé début octobre, à un exercice aéroporté mené par le 2ème REP (Régiment étranger de parachutistes), en Corse. Sautant lui-même en tandem opérationnel avec des commandos (GCP). En témoignent ces deux images plutôt inhabituelles...pour un membre du gouvernement.

samedi 3 novembre 2012

Kadhafi, les politiques et les services


Beaucoup de journaux de l’hexagone mais aussi étrangers s’interrogeaient récemment sur les dernières secondes de Kadhafi. Beaucoup de titres posaient la question  suivante. « Kadhafi a-t-il été tué par les services secrets français ? ». Interrogation qui faisait suite aux déclarations d’un espion libyen au quotidien britannique The Telegraph et au site Internet Mediapart, confirmées par Mahmoud Jibril, ancien chef du premier gouvernement rebelle. Information difficile à vérifier. Il est peu vraisemblable que ce sujet soit évoqué lors du prochain séminaire des forces spéciales (COS), dans quelques jours, à Paris. Le seul élément que toutes les sources fiables citent, est la présence d’un drone puis d’un Mirage 2000 français au-dessus du convoi qui emporte, le 20 octobre 2011, Khadafi et deux cents, deux cent cinquante de ses partisans...C’est-à-dire quelques minutes avant la fin de l’histoire. La suite, est, pour l’heure, imprécise, encore du domaine de la fiction. Mais tous les écrivains le savent, les meilleurs scénarios puisent leurs source dans la réalité du monde. 
Les relations entre Kadhafi et les présidents de la Vème République qui se sont succédé durant les quarante et une années de dictature de l’ex-colonel à Tripoli, peuvent être comparées à des « montagnes  russes ». Ce tyran particulièrement pervers (pour qui, par exemple, le viol était une arme de pouvoir), adepte du terrorisme  (il est considéré comme commanditaire des attentats de Lockerbie en 1988 et de celui contre le vol 772 UTA en 1989, qui ont coûté la vie à 440 personnes), sut plus tard redevenir fréquentable. Ou tout au moins le fit-il croire.
Intéressons-nous au septennat de VGE en France qui correspond à un moment de grande tension entre nos deux pays. Elle survient au moment de l’annexion par les troupes libyennes de la bande d’Aouzou (Tchad). Nous sommes à la fin des années soixante dix. Kadhafi s’est également lancé dans l’élimination de ses opposants en Europe. Huit, réfugiés à Rome, Londres, Bonn, Athènes et Milan sont assassinés. A l’intérieur du pays d’autres opposants ont « bricolé » une tentative d’élimination.  On demande au SDECE (prédécesseur de la DGSE) d’étudier une telle hypothèse. L’étude de faisabilité a duré quinze mois. Plusieurs scenarios sont évoqués. Deux éléments ont stoppé ce projet. La difficulté d’approcher Kadhafi et l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand à l’Elysée. Pendant que le SDECE planchait,  Kadhafi engageait des « révoltes spontanées » contre des représentations diplomatiques étrangères dans son pays. Ce fut le cas de l’ambassade américaine à Tripoli qui fut mise à sac puis incendiée. L’ambassade de France subit le même sort ainsi que notre consulat général à Benghazi.  Précisons que le personnel diplomatique français par un coup de téléphone anonyme avait été « engagé à quitter l’ambassade » avant l’attaque.
Près de trente ans après que VGE ait étudié son élimination, M. Kadhafi était reçu en grande pompe par Nicolas Sarkozy. L’ex-colonel aura usé tous ses homologues étrangers et survécu à tous ses parrains internationaux. La chute sera finalement venue de l'intérieur.