samedi 31 mai 2014

Les morts d'Overlord et de la bataille de Normandie

130 000 hommes ont débarqué en Normandie à l’aube du 6 juin 1944. 
Le soir on dénombrait 3 000 morts alliés et près de 3 000 pertes civiles
parmi la population normande. Fin juillet 1944, la bataille de Normandie aura fait 
600 000 victimes (tués, blessés, disparus). 54 000 Allemands, 24 000 Américains, 
20 000 Anglo-Canadiens et 20 000 civils français sont morts.
Omaha, 6 juin 1944, soldat US tué. Crédit : wikipedia.org

vendredi 30 mai 2014

Omaha beach, 6 juin 1944

DDay, le débarquement américain sur Omaha a débuté à 6h30. 
A 9h, sur le croiseur Augusta, le général Bradley a le sentiment que ses troupes ont subi une défaite irréversible sur la zone. Il envisagera même un moment de les rembarquer.
Crédit : dday-overlord.com
Ces soldats blessés, attendent d'être évacués.

jeudi 29 mai 2014

6 juin 2014, la Nouvelle-Zélande envoie son gouverneur général

A l'occasion des cérémonies marquant le 70ème anniversaire du débarquement des forces alliées en Normandie, le 6 juin prochain, la Nouvelle-Zélande sera représentée par son gouverneur général, sir Jerry Mateparae.
Copyright : NZ gov.
Militaire, le général Mateparae a rejoint la Force de défense de son pays en 1972, à l’âge de 17 ans. Il servira, notamment, au sein des SAS. Plus tard, il commandera les contingents NZ au Liban et au Timor oriental puis dirigera les forces armées de son pays. Il est le premier Maori à occuper cette fonction. Il sera ensuite, durant quelques mois, à la tête du Bureau de la sécurité des communications du gouvernement (GCSB), service chargé notamment du renseignement électromagnétique, avant d’être nommé gouverneur général c’est-à-dire représentant de la reine Elisabeth d’Angleterre, chef d’Etat de la Nouvelle-Zélande. Avant son départ pour Paris, M. Mateparae a rappelé qu’en  France "7.780 soldats néo-zélandais ayant participé aux deux guerres mondiales y sont enterrés ou font l’objet d’un mémorial" (avec Flash d’Océanie : http://newspad-pacific.info).

mercredi 28 mai 2014

La mémoire des hommes qui ont servi

Crédit : Xavier le Maréchal
C'était lundi après-midi. Dans une salle de l'hôpital Percy à Clamart (Hauts-de-Seine). Quelques invités. Le choeur de l'armée française entame Le chant de partisans, hymne de la Résistance. "... Ici chacun sait ce qu'il veut" disent les paroles de Maurice Druon et Joseph Kessel. Face au choeur, Louis Kalck se souvient certainement de ce qu'il a voulu alors qu'il était tout jeune homme. Comment d'ailleurs ne pas souvenir de ce type d'engagement ? Quand, seul face à son destin, on choisit à vingt deux ans de résister. Ce sera au sein de l'Armée secrète (AS) en Isère. Nous sommes en février 1942. L'organisation a été créée quelques semaines plus tôt. Engagé volontaire en mars 1940, il est démobilisé un an plus tard. Il n'y a plus d'armée. Alors ce sera la lutte clandestine. Le 25 août 1944, date symbole, celle de la libération de Paris, le lieutenant Kalck retrouve l'uniforme. Il entre dans sa seconde carrière. Elle durera trente deux ans. Comme cadeau de bienvenu, il est sévèrement blessé près de Belfort. Les fronts sont nombreux et l'armée grand format. Ce sera l'Indochine, l'Algérie, la diplomatie militaire en Palestine, la préparation du bataillon français de l'ONU destiné à servir en Corée, le 1er régiment d'infanterie en Allemagne (pays où il servira à deux reprises), le commandement du 150 RI à Verdun puis celui de l'Ecole interarmées des sports à Fontainebleau.
Cette carrière sera rappelée par le général d'armée Hervé Gobilliard (2S) venu lui remettre la plaque de grand officier de la Légion d'honneur. L'ancien gouverneur militaire des Invalides met également en valeur l'homme multiple : le musicien, qui a longtemps tenu l'orgue de la cathédrale des soldats (aux Invalides), le compositeur, le "supporteur" des choeurs de l'armée française. Le général Kalck, quatre vingt treize ans, est ému.

dimanche 25 mai 2014

Le général Jean Maurin devrait devenir COMLE



Ministère de la défense
Ancien chef de corps de la 13ème DBLE entre 2000 et 2002, le général de division Jean Maurin devrait être le prochain commandant de la Légion étrangère. Ce russophone qui fut récemment attaché de défense à Moscou (2009-2012) choisit à sa sortie de l’Ecole d’application de l’infanterie, la Légion : deux ans au 4ème  régiment étranger (RE, 1982-83) puis dix ans (en deux séjours) au 2ème régiment étranger de parachutistes (REP). Sur le plan opérationnel, il a notamment participé aux opérations Manta et Epervier au Tchad, Almandin en Centrafrique, Noroit au Rwanda, Salamandre en ex-Yougoslavie, Pélican en République du Congo, Licorne en Côte d’Ivoire. Le futur COMLE est actuellement adjoint au sous-chef « relations internationales » de l’état-major des armées depuis le 1er septembre 2012. Son frère, Emmanuel également officier général, fut chef de corps du 2ème REP. 
On attend maintenant le décret de nomination qui officialisera l'arrivée de Jean Maurin, qui deviendra alors le douzième COMLE. Une dénomination qui date de 1984.

samedi 24 mai 2014

Les 60 ans de Puyloubier



Copyright : KB
Cette photo met en scène les acteurs de l'Institution des invalides de la Légion étrangère qui a fêté, aujourd'hui, son 60 ème anniversaire. Au centre l'ancien légionnaire Dupont, à droite le lieutenant-colonel Bouchez, directeur de l'IILE. Autour d'eux des légionnaires servant à Puyloubier (Bouches-du-Rhône) qui accueille aujourd'hui 88 pensionnaires.



A cette occasion, la magazine Képi blanc a édité un ouvrage qui présente en images l'IILE. Vendu au prix de 25 €, l'intégralité des bénéfices sera reversé aux oeuvres sociales du Foyer d'entraide de la Légion.

Déménagement de troupes américaines à Guam

Copyright : canalmonde.fr
Le projet de déménagement des quelque cinq mille soldats et leurs familles de la base japonaise d’Okinawa vers celle de Guam (archipel des Mariannes mais rattaché aux Etats-Unis) évoqué depuis une dizaine années est à nouveau considéré comme d’actualité. Guam abrite la base stratégique Andersen, considérée comme « le porte-avions permanent » des USA dans le Pacifique nord-ouest. Ce déménagement pourrait se faire de manière progressive, sur dix ans. Le gouvernement fédéral américain devrait financer massivement des programmes à caractère social et économique, visant à accompagner une meilleure intégration de cette nouvelle communauté, pour un montant cité de 292 millions de dollars. Lors de la bataille du Pacifique, la conquête de Guam par, notamment, les Marines (juillet-août 1944) mit le Japon à portée de l'aviation américaine (avec Flash d’Océanie : http://newspad-pacific.info).

mardi 20 mai 2014

60ème anniversaire de l'Institution des invalides de la Légion étrangère

C'est samedi que cet anniversaire sera célébré à Puyloubier (Bouches-du-Rhône) où l'IILE est installée. Le domaine du capitaine Danjou (220 ha), situé au pied de la montagne Sainte-Victoire a été acquis par le ministère de la Guerre en 1953 et mis à la disposition de la Légion, un an plus tard. Il fut inauguré le 30 avril, par le général Koenig. Cette acquisition répondait à un besoin de prise en charge des blessés d'Indochine puis d'Algérie. Puyloubier est la "clé de voûte de l'édifice de la solidarité" pour reprendre l'expression utilisée par le lieutenant-colonel Jullien, directeur du Foyer d'entraide de la Légion étrangère (FELE). Edifice social qui comporte trois autres piliers : les centre des permissionnaires de Malmousque (Marseille) et d'hébergement de La Ciotat qui s'adressent tous deux aux personnels en activité et la maison du Légionnaire (qui fêtera, en 2014, ses 80 ans). 
Pour être admis à l'IIle, aucun grade, aucune ancienneté, aucun revenu ne sont exigés. Seule nécessité, être titulaire du certificat de bonne conduite (CBC) délivré en fin de service.
L'hémicycle, où résident les pensionnaires de l'IILE (crédit KB)
Aujourd'hui, 88 pensionnaires vivent à l'Institution, pour la plupart d'anciens militaires du rang. Ces hommes dont la moyenne d'âge est de 66 ans participent à la vie du domaine en travaillant dans huit ateliers. Cinq dans les services de fonctionnement courant (entretien des espaces, plonge, service à table, boutique, musée). Trois dans des ateliers production : reliure, céramique, viticulture.
La loi de programmation militaire du 18 décembre 2013, a reconnu la spécificité de l’action sociale de la Légion étrangère en érigeant le FELE en établissement public "particulier".

dimanche 18 mai 2014

Les anniversaires de 2014

Ce dimanche, commémorations marquant le 70ème anniversaire de la bataille de Monte-Cassino (Italie) au cours de laquelle 6577 soldats français trouvèrent la mort (janvier-mai 1944).
- 26 mai, cimetière américain de Saint-James (Manche), cérémonie du Memorial day.
- 6 juin, 70ème anniversaire du Débarquement allié en Normandie (opération Neptune). Le 8 juin, 650 parachutistes (militaires) américains, français, britanniques, néerlandais et allemands sauteront au-dessus de Sainte-Mère-Eglise (Manche). Le lendemain, hommage à la nation Comanche, ces Indiens qui ont participé au Débarquement et utilisé leur langue natale afin de transmettre des messages (Sainte-Marie-du-Mont).
- 20 juillet, 60ème anniversaire des accords de Genève sur l’Indochine.
- 31 juillet, il y a soixante dix ans Antoine de Saint-Exupéry disparaissait en mer, au large de Marseille ; 100ème anniversaire de l’assassinat, à Paris, de Jean Jaurès.
- 1er août, centenaire du  début de la Première Guerre mondiale.
- 15 août, 70ème anniversaire du Débarquement allié en Provence (opération Dragoon).
- 25 août, 70ème anniversaire de la libération de Paris.
- 6 septembre, 100ème anniversaire du début de la bataille de la Marne.
- 22 septembre, centenaire de la mort au combat de l’écrivain Alain Fournier, auteur du Grand Meaulnes.
- 1er novembre, il y a 60 ans débutait la guerre d’Algérie.
- 19 décembre :  les cendres de Jean Moulin entraient au Panthéon, il y a cinquante ans.

samedi 17 mai 2014

Les armistices de 1918


Au premier rang, le maréchal Foch est légèrement avancé et s'appuie sur une canne. Autour de lui, les vainqueurs ont pris place devant ce wagon pour une photo réalisée à l'issue de la signature de l'armistice entre les Alliés et l'Allemagne. Nous sommes le 11 novembre 1918 en forêt de Compiègne, dans la clairière de Rethondes. Le cessez-le-feu, effectif à 11h met fin à cinquante deux mois de guerre. Cet armistice aura été précédé de trois autres et ne sera pas le dernier.
Le 29 septembre, à Salonique, la Bulgarie a, en effet signé le premier avec les Alliés conduits par le général Franchet d'Esperey. Sofia cesse les hostilités et retire ses troupes de Grèce et de Serbie.
Le 30 octobre à Moudros (Grèce), l'Empire ottoman conclue un armistice avec les Britanniques qui représentent les Alliés. Les forces alliées peuvent occuper les détroits et certaines régions turques.
Le 3 novembre à Padoue, l'Autriche-Hongrie capitule et accepte un armistice avec l'Italie. Vienne se retire du conflit sans concertation avec son allié allemand.
Enfin, le 13 novembre, à Belgrade Français et Serbes signent un armistice avec le gouvernement hongrois, qui signifie la désagrégation de l'Empire austro-hongrois. 

vendredi 16 mai 2014

DGSE, retour du général Suptil

Après y avoir dirigé le service Action entre 2008 et 2011 (1), le général de brigade Christophe Suptil est nommé adjoint au directeur technique de la Direction générale de la sécurité extérieure, Patrick Pailloux (Journal Officiel de ce vendredi). Depuis quasiment trois ans, cet officier des troupes de marine, était affecté à la direction du renseignement militaire, en qualité de sous-directeur des opérations.

(1) Wikipedia

jeudi 15 mai 2014

La culture australienne du renseignement

Duncan Lewis qui représentant l'Australie à Bruxelles (auprès de l'Union européenne, du royaume de Belgique, de l'OTAN et du Luxembourg) vient d'être nommé à la tête du service de renseignement intérieur (ASIO, Australian security intelligence organisation, équivalent de la DGSI française). Le major général Lewis qui a effectué sa première partie de carrière dans l'armée, où il a passé 33 années, a commandé les forces spéciales avant de rejoindre le ministère de la défense puis la diplomatie. Il a également été conseiller à la sécurité nationale.
Son successeur dans la capitale belge, Mark Higgie, diplomate d'expérience a aussi effectué un passage au sein des services secrets de son pays. Il est actuellement conseiller du Premier ministre, Tony Abbott (avec Flash d’Océanie : http://newspad-pacific.info).

mardi 13 mai 2014

E. Dupuy : « Au Sahel, il ne saurait y avoir de ligne Maginot ! »

Le 8 mai dernier, le ministre de la défense Jean-Yves le Drian a confirmé que l’opération Serval était en train de se terminer au Mali « dans sa phase frontale contre les groupes djihadistes ». Annonçant la réorganisation du dispositif militaire français « pour avoir une conception régionale du contre-terrorisme ». Décryptage avec Emmanuel Dupuy, président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE),  think tank spécialisé dans les questions géopolitiques (http://www.institut-ipse.org/)


Q : Les objectifs de l’opération Serval sont-ils atteints ?
E.D. Il convient de répondre à cette question en ayant à l'esprit le contexte et le déroulement des événements. Quand la France décide d'intervenir, le 11 janvier 2013, sur la foi de renseignements émanant de nos partenaires maliens et d’observation satellitaire, une colonne de près de 600 véhicules de rebelles (MNLA), mêlée à des narco-djihadistes (AQMI, Mujao, Ansar Dine) menace de traverser le fleuve Niger.
Cette situation imposait une opération de contre-terrorisme, frontale, ponctuelle mais décisive. La plupart des pertes djihadistes ont, du reste, été infligées durant les premières heures de l'opération Serval, ainsi qu’au cours de la phase suivante. Se sont ensuite installés deux types de confrontation : l’une « urbaine », marquée par des opérations de contre-insurrection pour sécuriser Tombouctou, Gao et Kidal et leurs environs ; l’autre, marquée par des opérations de chasse et d’opérations ciblées visant à traquer, déloger et mettre hors d’état de nuire les terroristes réfugiés pour la plupart d’entre eux dans l’Adrar des Ifoghas (au Nord de Kidal et au sud-est de Tessalit), aux confins de la frontière avec l’Algérie.
Avec quels bilans ?
Face à 3000-5000 « djihadistes » estimés - dont 300 à 500, qui étaient repoussés dans leurs derniers retranchements dans le Massif des Ifoghas - près de 1000 auraient ainsi été éliminés et près de 400 faits prisonniers.
A l’aube de la dissolution du dispositif Serval, les 25-26 mai prochains à Bamako et Gao, la mission de sécurisation du Mali semble accomplie. Toutefois, la mort du sergent Marcel Kalafut - 8ème soldat français tué en opération - prouve que des éléments terroristes constituent encore une menace, même si la mouvance djihadiste a été démantelée dans son organisation collective.
Autre écueil, la réconciliation nationale…
Oui, elle bute sur l’épineuse question de la justice transitionnelle, de la lutte contre l’impunité et du dialogue inclusif avec les mouvements rebelles, notamment le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA), le Haut-Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA).
Maintenant nous entrons dans la troisième et dernière phase : celle de la transformation d’une opération militaire de contre-terrorisme à celle plus « globale » de lutte contre la résilience terroriste dans la région sahélo-saharienne (allant de l’Ouest de la Mauritanie à l’est et au Nord-est du Tchad, englobant les septentrions malien, nigérien, burkinabé ainsi que les sud algérien, tunisien, libyen, voire la Nubie égyptienne).
Nous sommes dans une guerre de contre-terrorisme longue, d’usure…
…Une guerre de l’ultra-mobilité, acquise notamment par l’aéromobilité, la « dronisation » de la surveillance de territoires grands comme l’Europe continentale, du recours à des forces spéciales plus souples d’emploi que des régiments armant jusqu’ici les GTIA dans des dispositifs fixes, au Mali. Il semble que le nouveau dispositif militaire français transaharien, présenté par le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, il y a quelques jours, devrait bénéficier, malgré les coupes budgétaires induites par le récent Livre blanc, de ces moyens.
Une guerre d’adaptation à la « volatilité » et à la « transnationalité » de la menace, qui oblige à autant de « rusticité » que d’adaptabilité de nos matériels militaires, aptes à mener avant tout une guerre adaptée aux terrains désertiques, montagneux et rocailleux (Grand Fezzan du sud libyen, massifs-plateau de l’Aïr et désert du Ténéré nigérien, Tibesti tchadien…).
Qu’implique cette guerre de l’ultra-mobilité ?
De « chasser » autant que de « pourchasser » les terroristes sur leur propre « terrain de jeu », pratiquant le harcèlement systématique. De ce point de vue, la lutte anti-terroriste qui s’engage implique autant une approche cinétique qu’une démarche caractérisée par une « approche globale », dont la finalité est avant tout politique.
Guerre également du renseignement…
Bien sûr ! Où le partage du renseignement avec nos partenaires africains des sous-régions de l’Afrique de l’Ouest et de la bande sahélo-saharienne - notamment les plus déterminés d’entre eux à lutter contre le phénomène terroriste (Maroc, Tchad, Nigéria) - et nos alliés américains - dont la présence militaire avoisine désormais les 5000 hommes au sein de leur nouveau commandement africain (Africom) sera déterminant.
Vous savez, il ne saurait y avoir de Ligne Maginot qui résiste aux flux criminels qui se disséminent à travers les sables du Sahel. La France a choisi de s’adapter - enfin - à cette réalité. Le commandant de la Force Serval, le général Marc Foucaud, est désormais à la tête d’un dispositif militaire élargi géographiquement (sis sur trois bases « avancées » à Tessalit au Mali, à Faya-Largeau au Tchad et dans une base à déterminer dans le Nord-est nigérien), unifié dans un commandement régional unique (ce commandement sera « binômé » avec celui du dispositif Epervier au Tchad) mais « réduit » à 1000 au Mali, auxquels il convient cependant de rajouter 2000 soldats mobiles entre le Mali, le Niger, la Libye et le Tchad.
Une guerre devenue régionale...
Oui. Cette guerre est devenue éminemment régionale par les métastases qui touchent de plus en plus de zones et obligent davantage d’Etats touchés et fragilisés par des organisations terroristes qui se cherchent un nouvelle « zone grise » refuge, à s’engager vers plus de coopération, bien au-delà de la réussite des organisations économiques (CEDEAO pour l’Afrique de l’Ouest, UMA ou CEN-SAD pour la zone sahélo-saharienne).
Des Côtes de la Méditerranée occidentale comme orientale, aux rivages du Golfe de Guinée (du Nord au Sud) ou encore de la Mauritanie, du sud du Maroc aux côtes somaliennes, aucun Etat ne semble épargné (d’ouest en est).
Et l’Algérie ?
Pas davantage l’Algérie qui a longtemps fait figure de mentor ou tout au moins de parrain « compréhensif » pour nombre de combattants en lutte avec des Etats avec lesquels Alger conserve quelque griefs (Maroc et Mauritanie, sur la question du Sahara Occidental, Mali quant à la question touarègue), que le Tchad, qui, en déployant 2500 hommes au sein de la MISMA (Mission Internationale de Soutien au Mali), cherchait autant à aguerrir ses hommes au conflit de basse intensité qu’à les préparer à une lutte résiduelle contre des mouvements rebelles, qui pourraient, à l’aune de l’exportation du Djihad en dehors du strict cadre saharien, trouver des terrains d’entente communs et engager des actions terroristes d’opportunité convergentes.
La « traite » transfrontalière des otages et des femmes, à l’instar du terrible sort qui attendrait les 276 jeunes filles kidnappées par Boko Haram et que son chef, Abubakar Shekau entend vendre auprès des combattants shebab somaliens, comme à ceux qui se regroupent dans le nord-est centrafricain, atteste que la collusion entre organisations narco-djihadistes-criminelles ressemble davantage à la construction d’une nébuleuse de mafias africaines se cherchant un paravent suffisamment puissant pour poursuivre leurs trafics.
De ce point de vue, l’instrumentalisation et la radicalisation de l’islam, comme substitut à des autorités étatiques absentes, erratiques ou peu regardantes sur les droits fondamentaux humains est au cœur de la lutte contre le terrorisme.
C’est la principale raison qui a poussé le président nigérian Jonathan Goodluck, à engager 900 hommes au Mali, craignant la jonction entre Boko Haram et les mouvements maliens, notamment le MUJAO.
Craignez-vous une union pérenne de ces mouvements terroristes ?
Cette crainte est avérée. Ces mouvements terroristes peuvent se réunir dans un même combat. AQMI, Ansar Dine, Mujao, les Shebab somaliens, Boko Aram et Ansaru nigérian (auxquels il convient d’ajouter le mouvement Ansar-Al-Sharia, désormais solidement ancré tant dans le sud-libyen que dans le sud-ouest tunisien ou encore l’Ansar Beit al-Maqdess égyptien), peuvent choisir d’attaquer les forces et les intérêts économiques occidentaux qui deviendraient, dès lors, des cibles d’opportunités.  Hypothèses qui font consensus parmi les décideurs européens et américains, notamment ceux encore réticents, à lancer une vaste opération anti-terroriste globale, à la manière d’une opération « Enduring Freedom », telles que menées en Afghanistan ou au Yémen.

lundi 12 mai 2014

Hommage au sergent Kalafut

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Pont Alexandre III à Paris, en fin de matinée. Hommage est rendu au légionnaire Marcel Kalafut, 26 ans, du 2ème Régiment étranger de parachutistes (REP) tué, dans la nuit de mercredi à jeudi, lors d'une opération dans le nord-est du Mali par un engin explosif improvisé. Il y a là des anciens, des militaires d'active, des porte-drapeaux...
Les honneurs militaires lui ont ensuite été rendus aux Invalides. La cérémonie d'obsèques se déroulera demain matin au camp Raffali à Calvi, en présence du ministre de la défense.
Le caporal et le lieutenant (fils d'un officier général) blessés lors de l'explosion ont été rapatriés à Paris et sont soignés à l'hôpital Percy.

dimanche 11 mai 2014

De guerre lasse

La Légion étrangère pour contourner son destin ! Rien de bien neuf. Il s'agit là, globalement, d'une explication à l'engagement d'une partie de ces hommes. Au delà, depuis bien longtemps, littérature et cinéma ont bâti mille histoires sur ce pré-supposé. Olivier Planchot en a fait le point de départ de son deuxième long-métrage, De guerre lasse, sorti mercredi. Alex, son personnage central joué par Jalil Lespert, fils d'un caïd pied-noir s'est engagé quatre ans plus tôt pour échapper à un règlement de comptes avec la mafia corse de Marseille. De la Légion on ne verra qu'un plan dans les premières secondes, puis des références à des combats en Afghanistan. Egalement, un chant qui permet à Alex de hurler son désespoir. Lui qui a déserté, revient dans une cité phocéenne où il n'a plus sa place, pour retrouver son amour de jeunesse. Là démarre un film très noir, truffé de trahisons, de réconciliations, de vengeances, de secrets de famille. Un film qui explore le non-dit, le Marseille des rues étroites et, en arrière-plan, la relation France-Algérie. Jalil Lesper, en ex-légionnaire mutique, est remarquable.

samedi 10 mai 2014

Légion étrangère, Jean-Louis Rondy

Il fut médecin du 1er BEP (Bataillon étranger de parachutistes) à Dien-Bien-Phu. A sa sortie de l'Ecole de santé navale de Bordeaux, il choisit la Légion. Avant cela, à 18 ans, il s'était engagé, en 1944 au sein de la 2ème Division blindée (Régiment de marche du Tchad). Qu'il quittera en 1946, comme sergent. Fin novembre 1953, il saute sur le camp retranché. Il y sera blessé, y rencontrera Geneviève de Galard (voir post du 3/5/2014) et restera jusqu'à la fin, c'est-à-dire jusqu'au 7 mai 1954.
Le colonel (médecin-chef) Jean-Louis Rondy vient d'être élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur.

jeudi 8 mai 2014

En 2010, Robert Hutnik un autre slovaque du REP tué en Afghanistan

Le sergent Marcel Kalafut est mort la nuit dernière au Mali. Il était slovaque. Un autre légionnaire du 2ème REP, lui aussi slovaque, est mort lors d'une opération. Il s'agit de Robert Hutnik, tué en Afghanistan, le 8 avril 2010. Dans "Légionnaires", j'avais évoqué ses derniers moments... 

"La photo a été prise, un matin déjà chaud, à Tora (Afghanistan). Le jeune slovaque baisse légèrement la tête, concentré sur le geste qu’il est en train d’accomplir. Il se prépare à fixer son casque. A bien y regarder, on devine un garçon facétieux. Un jeune homme de vingt trois ans qui, la veille, confiait à un ami qu’eu égard à sa nouvelle situation et à la grossesse de sa compagne, « son frère allait devoir se marier ». Il s’en réjouissait. Est-ce en pensant à celui-ci, qu’il allait embarquer ? Peut-être. Son visage respire le calme, la sérénité. Il esquisse un discret sourire et semble apaisé comme un chat assis. Dégageant cette malice secrète qui fait briller les yeux.
Dans quelques minutes, Robert va piloter le VAB qui doit conduire son groupe en opération, dans la vallée de Tagab. Il a trois ans de service. Après Castelnaudary, il a été affecté au 2ème REP. La fin de l’histoire est moins engageante. Les éléments de la Task force Altor -l’aigle, celui qui est très haut en langue corse- vont être attaqués par les insurgés. Il sait que dans ce pays, on ne mesure pas forcément qui sont les amis, les ennemis et d’où peut venir la mort. Robert n’en reviendra pas vivant. Lorsqu’il a été évacué, raconte un témoin qui le croise alors, « il avait la mine parcheminée ». Pas plus que le soleil, la mort ne peut-être observée longtemps"...

Légion, le sergent Kalafut tué au Mali (actualisé)

Le sergent Marcel Kalafut du 2ème Régiment étranger de parachutistes (REP) a été tué cette nuit lors d'une opération, dans le nord-est du pays, par "un engin explosif improvisé" a annoncé ce matin le ministre de la défense, sur BFM-TV et RMC. Ce sous-officier, âgé de 26 ans d'origine slovaque, était transmetteur au sein des GCP (groupement de commandos parachutistes) du régiment. Deux autres militaires du REP ont été blessés dont un jeune officier, n°2 des commandos. Tous avaient pris place à bord d' un véhicule léger qui "a sauté sur l'engin explosif" a précisé, à la mi-journée, la délégation à l'information et à la communication de la défense (DICoD). Soignés à Gao, les deux blessés devraient ensuite être transportés en France.
Huit militaires français ont été tués au Mali depuis le début de l'opération Serval, le 11 janvier 2013. Le président de la République, François Hollande a exprimé "sa profonde tristesse".

mercredi 7 mai 2014

DGSE, Bernard Bajolet maintenu dans ses fonctions, Patrick Calvar, directeur général de la DGSI

Bernard Bajolet a été "maintenu dans l’emploi de directeur général de la sécurité extérieure, dans la limite de deux années à compter du 21 mai 2014" indique le communiqué du Conseil des ministres, qui s'est réuni ce matin à l'Elysée. Une mesure qui permet de prolonger M. Bajolet, 64 ans, dans ses fonctions au delà de la limite d'âge (65 ans).
De son côté, Patrick Calvar jusque là directeur central du renseignement intérieur, a été nommé par ce même conseil des ministres à la tête de la toute nouvelle direction générale du renseignement intérieur (DGSI).

lundi 5 mai 2014

Yannick Gagneret, ancien du REP, se tue dans l'Himalaya



 
Crédit ; Objectif8000.com
"Je ne suis pas suicidaire. J'ai peur de mourir, surtout de la manière de mourir.
Cette peur est mon assurance vie. Je ne cherche pas à connaitre mes limites,
car le jour où je les connaîtrai, je ne rentrerai pas pour en parler.
"
Yannick Gagneret aimait citer le suisse Erhard Loretan. Aucun des deux ne pourra désormais parler limites. L'alpiniste helvétique est décédé il y a trois ans, lors d’une course. Yannick Gagneret, ancien des Commandos de recherche et d’action dans la profondeur du 2ème REP (CRAP devenus GCP), montagnard lui aussi chevronné, vient de trouver la mort au Népal, sur les pentes du Makalu (8463 m, cinquième sommet du monde). Il avait débuté son ascension le 13 avril et sa dernière position connue datait du 30. Il aurait été confronté à une grosse tempête. Il avait 38 ans.  
Nordic mag.info, site spécialisé, raconte la suite. "Après le Pic Lénine perché à 7 134 m au Kirghizistan en 2011, c’est l’an passé sur les pentes du Broad Peak (frontière Chine-Pakistan) à 8 051 m que naît son rêve du Lhotse (sommet de l’Himalaya à la frontière du Népal et du Tibet) : "J’étais avec le meilleur himalayiste français Ludovic Challéat et nous avons dû faire demi-tour à 150 m du sommet  face à une tempête. Après cette aventure, Ludo m’a invité à son expé Lhotse 2013 ". Mais en septembre dernier, le haut-savoyard (Challéat) décédait sur les pentes du Manaslu emporté par une avalanche meurtrière…"

dimanche 4 mai 2014

Gare du Nord, le légionnaire et son agresseur (actualisé)

Un légionnaire du 1er REG (régiment étranger de génie), menacé d'un couteau dans la nuit de vendredi à samedi à la gare du Nord, à Paris, aurait retourné l'arme contre son agresseur qui est décédé. En quartier libre, le jeune militaire était accompagné de son amie lorsqu'ils auraient été abordés par un homme leur proposant de la drogue. Face au refus du légionnaire, l'homme aurait insisté, sorti un couteau et blessé le militaire à la main. Parvenant selon les premières informations à retourner l'arme, le légionnaire blessait son agresseur au bras et à la cuisse. Transporté à l'hôpital celui-ci décédait peu après. L'enquête a été confiée au deuxième district de la police judiciaire parisienne. Celle-ci devra déterminer s'il s'agit d'un acte de légitime défense. 
Lundi 5 mai, ce légionnaire a été mis en examen pour violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Il a été placé en détention provisoire. Son avocat a expliqué qu'il "plaidait la légitime défense" et "n'avait fait que se défendre". Pour Me Morand-Lahouazi, son client "n'a jamais eu l'intention de tuer".

samedi 3 mai 2014

Geneviève de Galard

3 mai 2014, Arc de Triomphe Paris (Photo HW)
Elle est assise au premier rang devant la flamme qui brûle sur le tombeau du soldat inconnu. Lorsque retentissent les premières notes de la Marseillaise, Geneviève de Galard se lève pour chanter l'hymne national. 
"L'ange de Dien-Bien-Phu" vient de fêter son 89ème anniversaire et tenait ce samedi soir à être, une nouvelle fois, présente à l'Arc de Triomphe à Paris afin de participer à la cérémonie d'hommage aux morts pour la France en Indochine. Il y a 61 ans, la jeune infirmière signait un contrat de convoyeuse de l'air et se portait volontaire pour l'Indochine. Dès janvier 1954, elle accompagne dans les Dakota médicalisés les blessés depuis Dien-Bien-Phu. A partir du 13 mars, les bombardements Viet-minh rendent les évacuations difficiles. Quinze jours plus tard, l'avion avec lequel elle est arrivée ne peut redécoller. Geneviève de Galard se porte volontaire pour servir au sein de l'antenne médicale centrale. Et soigne parachutistes coloniaux et légionnaires. L'un deux, amputé des deux bras et d'une jambe lui lance "Quand tout sera fini, je vous emmènerai danser". Le 29 avril, la jeune femme reçoit, à 29 ans, la Légion d'honneur et la Croix de guerre. Le lendemain, pendant la célébration de Camerone, elle est faite légionnaire de 1ère classe.
A la chute du camp, le 7 mai 1954, le Viet-minh autorise le personnel médical présent à continuer de soigner les 800 blessés. Geneviève de Galard souhaite rester jusqu'à l'évacuation des derniers. Mais "elle est poussée dans un avion" et se pose à Orly le 1er juin. Une semaine plus tard, l'infirmière fait la couverture de Paris-Match. La presse américaine la célèbre. Invitée par le Congrès, elle est décorée à la Maison-Blanche par le président Eisenhower de la Médaille de la Liberté, la plus haute décoration américaine pouvant être attribuée à un étranger. En France, Geneviève de Galard a été élevée à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur en 2011.

vendredi 2 mai 2014

L'Allemand, l'ennemi utile

C'est un sujet qu'abordent volontiers les légionnaires, anciens d'Indochine. Qu'ont également traité le général Hallo dans Monsieur légionnaire (Lavauzelle, 1994), Pierre Montagnon dans son Histoire de la Légion (Pygmalion 1999/Taillandier 2012), André-Paul Comor dans le Dictionnaire de la Légion étrangère (Robert Laffont/ministère de la défense, 2013) et moi-même dans Légionnaires (Pascal Galodé 2011) : la présence des Allemands dans la Légion de la fin de la Seconde Guerre mondiale à l'Indochine (et l'Algérie). Mais que les autorités ont considéré comme "tabou" depuis soixante ans. On parle là d'un "apport massif" explique, aujourd'hui, Pierre Thoumelin. "Dans certaines unités on a 80 % d'Allemands" (en Indochine). Ce jeune historien qui prépare une thèse de doctorat à l'université de Caen ne sera pas enseignant. Mais gendarme. Il est actuellement en formation à l'école des officiers de Melun. Pierre Thoumelin a retracé le parcours des Allemands -et c'est cela la nouveauté- dans L'ennemi utile (Schneider Text) 1.



Ces hommes vaincus ont été recrutés dans les camps de prisonniers à partir de 1943 (Afrique du nord) puis 44-45 (en France, en Allemagne, en Autriche...) ; la plupart avait combattu au sein de la Wehrmacht. 10% d'entre eux, estime P Thoumelin auraient servi au sein de la Waffen SS. Combien seront-ils ces légionnaires dont la présence a marqué l'institution : 20-30.000 sur un corps expéditionnaire de 70.000 ?
A l'origine, il y a la décision du gouvernement de ne pas envoyer les appelés combattre. Alors la Légion est en première ligne.Où elle compense le manque de volontaires français. "A Dien-Bien-Phu, ils sont entre 1200 et 1300 Allemands" renseigne l'historien. En Indochine, 11000 légionnaires ont été tués. 3000 étaient Allemands.

(1) La chaîne Histoire évoquera le sujet le 6 mai prochain à 20h4O : Du D-Day à Dien-Bien-Phu