mercredi 31 août 2016

Direction de la gendarmerie : passage de témoins

Le mot juste est événement. Comme en témoigne la photo prise, hier, dans la cour d'honneur des Invalides à Paris. Vu le parterre présent lors de l'adieu aux armes du général Denis Favier, patron de la gendarmerie. Le Premier ministre Manuel Valls a également ciselé ses substantifs : "Vous avez toujours été en première ligne, vous êtes un héros, et, je pèse mes mots, un exemple."
@ Gendarmerie nationale
Denis Favier partira demain diriger la sécurité du groupe Total. Il a transmis le drapeau de la gendarmerie nationale au général de corps d'armée Richard Lizurey, qui lui succède. Certains légionnaires se souviennent, certainement, du jeune officier qui, à la fin des années 80, commandait la compagnie d'Aubagne...

mardi 30 août 2016

Les guerres secrètes en lumière

@ DGSI, ministère de l'intérieur
Un tour de passe-passe, un rôle de composition. La religieuse était en réalité un agent du renseignement tchécoslovaque. 
@ DGSI, ministère de l'intérieur
Cette statuette creuse de 18 cm de hauteur fut utilisée par deux couples allemands qui fournissaient à la RDA des informations sur l'OTAN. Elle dissimulait un appareil photo, un code pour déchiffrer les messages et des films (micropoints). Les espions furent arrêtés en 1967.
@ DGSI, ministère de l'intérieur
Cette montre de détection d'émissions électromagnétiques permettait de localiser les micros cachés dans une pièce.

Issues de la Guerre froide ces trois pièces parmi 400 autres seront visibles du 12 octobre au 29 janvier 2017 au musée de l'armée, aux Invalides à Paris. L'exposition Guerres secrètes présentera moyens, mécanismes, enjeux, acteurs de ces modes d'action qui se glissent entre politique et diplomatie. Elle couvre une large période allant du Second Empire à la chute de l'URSS en 1991. Les directions générales de la sécurité extérieure et intérieure (DGSE, DGSI), le service historique de la défense (Vincennes), les archives nationales (Pierrefitte-sur-Seine, 93), le Mémorial de Caen, notamment, ont prêté des objets. Ainsi que des institutions étrangères et des collectionneurs privés.

lundi 29 août 2016

Nouméa, le 29 août

Fils de colonel, il s'appelle Grégor L. et affiche 36 ans. Il est arrivé en Nouvelle-Calédonie, il y a quatre ans. Ingénieur en géologie, il est souvent considéré comme "atypique".  
Sur son curriculum administratif figure une expulsion du Canada. Converti à l'islam, il a écrit à Allah. Mais ce n'est pas Grégor qui a signé mais "Moudjahidin Grégor". Le tribunal correctionnel de la collectivité s'est posé pas mal de questions à son sujet. Un sujet fiché S. Qui vient d'être condamné a deux mois de prison ferme pour avoir menacé de mort le patron de la sécurité publique de Nouvelle-Calédonie. Mais aussi pour apologie publique de crime terroriste.  
En marge de cette affaire, le haut-commissaire de la République a expliqué qu'il y avait moins de treize personnes fichées S sur le Caillou.

samedi 27 août 2016

Ottawa, le 27 août

Le Canada mène campagne afin d'obtenir, à l'horizon 2020, un siège (non permanent) au conseil de sécurité de l'Organisation des nations unies. Ottawa vient d'annoncer la mise à disposition de 600 soldats pour les opérations onusiennes de maintien de la paix. Le ministre de la défense, Harjit Sajjan a expliqué que "l'armée canadienne pourra ainsi fournir non seulement des troupes au sol dans le cadre de différentes missions, mais aussi des officiers pour des postes de commandement, du transport aérien, des ingénieurs, des médecins ou des formateurs pour des forces armées ou policières." Aujourd'hui sur les 101 280 soldats, policiers et observateurs militaires sous commandement de l'ONU dans des opérations de maintien de la paix, seuls 103 proviennent du Canada. Ce qui place le pays au 67e rang des contributeurs. Près de 80 % de l'effectif canadien est déployé en Haïti, dans le cadre de la MINUSTAH.

vendredi 26 août 2016

Suva, le 26 août

C'est un changement total d'attitude !  Ce blog s'était fait l'écho (post du 10 février 2015) de la volonté du Premier ministre fidjien de changer de drapeau. Afin de se débarrasser de l'Union Jack, de la croix de Saint-Georges, du lion, références à l'empire britannique, ancienne puissance coloniale. "Des symboles dépassés et inadaptés" avait alors expliqué  le chef du gouvernement, Franck Bainimarama. 
 
 La médaille d'or obtenue par l'équipe nationale de rugby à 7 aux Jeux olympiques de Rio a sauvé le drapeau. "Très ému par la manière dont les Fidjiens se sont réappropriés leur étendard pour célébrer la médaille historique", l'homme fort de l'archipel a décidé de ne rien changer...pour l'instant.

jeudi 25 août 2016

Le 25 août et la mémoire de la Libération

Paris a fêté aujourd'hui le 72ème anniversaire de sa libération. Je n'y ai pas assisté cette année mais j'ai participé lundi à celle d'Arcachon. Ville girondine libérée le 22 août 1944. L'orateur, qui représentait le maire de la ville a évoqué "l'ardente obligation du devoir de mémoire, pour ne pas oublier les noms de celles et ceux qui répondant à l'appel du général de Gaulle, ont donné leur vie pour que la ville soit de nouveau libre." Ce sont là des propos logiques, habituellement utilisés par les élus français lors de ces cérémonies souvent appelées patriotiques. 
Pourtant, je ne partage pas cet appel au "devoir de mémoire". Je préfère en appeler, plus modestement, au nécessaire et indispensable "travail de mémoire". Qui implique le volontariat. Le devoir, enveloppe collective, devant entraîner mécaniquement une participation de toutes les générations à ce type de cérémonies. 
Or, qu'y voit-on généralement ? Des anciens combattants -de moins en moins nombreux- des porte-drapeaux, des représentants associatifs, des élus. Quelques survivants de la Seconde Guerre mondiale, si peu nombreux aujourd'hui. Uniquement ! Insatisfaisant pour un devoir de mémoire commun, pourtant si souvent sollicité mais qui ne fait pas recette. Il serait bon, je crois, de se poser la question du calendrier de ces journées de commémorations si nombreuses et éparses. Mais aussi, ô sacrilège, de la nécessité du maintien de jours fériés les 8 mai et 11 novembre. Les jeunes générations savent-elles encore ce que contiennent ces deux dates ?

mercredi 24 août 2016

Paris, le 24 août

L'insigne des blessés de guerre existait depuis 1916. Il vient d'être remplacé par une médaille qui "témoigne de la reconnaissance de la nation aux militaires blessés à la guerre ou à l'occasion d'une opération extérieure" précise le décret de création. Auront droit au port de celle-ci : les militaires atteints d'une blessure physique ou psychique "constatée par le service de santé des armées et homologuée par le ministère de la défense." Eligibles également, les prisonniers de guerre blessés au cours de leur détention. Les déportés et internés de la Résistance auront droit au port de cette nouvelle médaille qui reprend les caractéristiques principales de l'insigne des blessés.

mardi 23 août 2016

Ottawa, le 23 août

Le port du hijab par les femmes musulmanes est désormais autorisé dans la Gendarmerie royale du Canada (GRC) vient d'annoncer le gouvernement. Enfin d'encourager celles-ci "à envisager une carrière avec la Gendarmerie" a déclaré le porte-parole du ministère de la sécurité publique. Le port du voile islamique a été autorisé au sein de la police de Toronto (Ontario) en 2011 et celle d'Edmonton (Alberta) en 2013. La GRC permet à ses membres de confession sikhe de porter le turban depuis 1990.

lundi 22 août 2016

Paris, le 22 août

Le général d'armée Benoît Puga est officiellement le 33ème grand chancelier de la Légion d'honneur (voir post des 19 mai et 2 juillet). Il a été nommé aujourd'hui lors du conseil des ministres de rentrée.
Patron du commandement des opérations spéciales (COS), sous-chef opérations à l’état-major des armées, directeur du renseignement militaire (DRM) puis chef d’état d’état-major particulier de deux présidents de la République, Nicolas Sarkozy et François Hollande (2010-2016), Benoît Puga avait auparavant commandé le 2ème Régiment étranger de parachutistes. Le nouveau grand chancelier prendra ses fonctions le 1er septembre.
Le conseil des ministres a par ailleurs nommé un nouveau coordonnateur national du renseignement. Il s'agit du préfet Yann Jounot qui était jusqu'ici en poste dans les Hauts-de-Seine.

dimanche 21 août 2016

Le Caire, le 21 août

C'est mon confrère Alexandre Buccianti (RFI) qui, de la capitale égyptienne, raconte l'histoire de Farid Sémeika. En 1928, aux jeux olympiques d'Amsterdam, ce plongeur est double médaillé (argent et bronze). Lors de la Seconde Guerre mondiale, l'ancien athlète rejoint l'aviation américaine et combat dans le Pacifique. Son bombardier abattu, Sémeika est fait prisonnier par les Japonais. Lors de leur retraite, ils l'exécutent et exposent sa tête au bout d'une pique.

vendredi 19 août 2016

Ainsi va le monde, ce 19 août

Il est cette tendance chez certains journalistes de considérer qu'une médaille olympique, mondiale, européenne ou nationale peut aussi être appelée "breloque". Il en va de même chez certains pour les décorations civiles et militaires. 
Il y a là une stupéfiante distorsion de la langue mais surtout un gigantesque mépris pour l'acte qui a mené au podium sportif ou permis d'être distingué par la nation. 
Sur le plan sportif (olympique), la médaille d'or de Teddy Riner en judo, celle de bronze de Christophe Lemaître sur 200m ne seraient donc qu'un bijou de peu de prix si l'on se réfère à la définition de "breloque". Une futilité, une babiole, une bagatelle, un amusement, une bricole si l'on reprend quelques synonymes. C'est manquer singulièrement de respect pour ces hommes et ces femmes qui passent leur vie à s'entrainer pour essayer d'être le ou l'un des trois meilleurs, le jour J,  dans leur discipline. Et qui y parviennent. Je crois pourtant qu'il faut être admiratif de l'abnégation de ceux qui ne trichent pas et mesurer ainsi la valeur de la récompense.
La remarque vaut également pour ceux qui considèrent la Légion d'honneur, l'Ordre national du mérite ou la médaille militaire comme "une breloque". Des mérites et un comportement "éminents" ne vaudraient donc qu'un colifichet. Démonétisation sciemment assumée ou ignorance crasse de la langue française ?

jeudi 18 août 2016

Madrid, le 18 août



Martin Odegaard. Ce n’est pas le nom d’un candidat au recrutement légionnaire qui s’est présenté, ce matin, au poste (PILE) de Strasbourg ou de Lille. Non, il s’agit d’un footballeur norvégien, certainement talentueux, que le président du Real Madrid a fait signer en janvier 2015 pour 2,3 millions d’euros. A l’âge de 16 ans.
Durant cette dernière année de championnat de football espagnol, le prodige supposé n’a joué que 32 mn avec l’équipe première des Merengue. En revanche, international norvégien (9 sélections chez les A), il a participé à 49 rencontres avec l’équipe réserve (2 buts). Son père, dépeint par le quotidien l’Equipe comme « un homme parfois difficile à gérer », s'occupe de ses intérêts. Et donc a négocié le contrat avec le Real. Contrat qui inclut une clause imposant que Martin Odegaard s’entraine jusqu’à 5 jours par semaine avec les joueurs de l’équipe première. Ce qui n’a jamais rendu très populaire ce garçon parmi ses coéquipiers de la réserve. Au cours des matchs, il déplore qu’on oublie de lui passer le ballon. Odegaard afficherait, par surcroit, une attitude hautaine.
J’imagine toutefois le fils, flanqué de son père, se présenter à un poste d’information de la Légion étrangère. La leçon d’intégration devrait considérablement varier.
Martin Odegaard pourrait, dans les prochaines heures, être prêté pour une année  à Rennes.

lundi 15 août 2016

Quelque part en Amérique, le 15 août

Qui a piraté le compte informatique de Ioulia Stepanova au sein de l'Agence mondiale antidopage ? Les services russes, un hacker sous-traitant... ? Le pirate a ainsi pu obtenir la localisation de l'athlète. Ce qui devait être l'information prioritairement recherchée. A nouveau, elle et son mari doivent fuir.
Spécialiste du 800m, l'athlète est avec son époux à l'origine des révélations sur le dopage institutionnalisé dans l'athlétisme russe. Ioulia Stepanova est absente des Jeux Olympiques, le CIO (Comité international olympique) n'ayant pas accepté sa participation après de pathétiques contorsions (post du 5 août). Jugé traître par Moscou, le couple a été obligé de s'exiler en Allemagne tout d'abord, puis au Canada et aux Etats-Unis aujourd'hui. Et vient, donc, à nouveau de changer de domicile. "S'il nous arrive quelque chose, ce ne sera pas un accident" vient de déclarer aujourd'hui la jeune femme à quelques journalistes via une vidéo-conférence. Elle a annoncé avoir prévu une famille d'accueil pour leur fils, âgé de deux ans, "en cas de malheur..."

dimanche 14 août 2016

Toronto, le 14 août

En France, en Europe, outre-Atlantique, les mêmes profils, les mêmes scénarios... 
Le 10 août, à 8h30 (heure locale), la gendarmerie royale canadienne (GRC) est alertée par le FBI américain de l'imminence d'un attentat. Celui-ci est annoncé dans une vidéo par "un martyr" faisant allégeance au groupe EI. Les services américains préviennent que l'attentat devrait avoir lieu "dans les 72h" et viserait "un centre urbain". Une course contre la montre s'engage. La vidéo, les réseaux sociaux, les fichiers des services canadiens permettent de cibler un nom, Aaron Driver. Domicilié en Ontario.
Il est 11h. Ce garçon de 25 ans se fait appeler Harun Abdurahman. Il figure sur la liste de surveillance du Service canadien du renseignement de sécurité pour avoir exprimé ses sympathies envers le groupe EI sur les réseaux sociaux. En février 2015, dans une interview accordée au quotidien Toronto star, le loquace Driver recommandait de se rendre en Syrie ou en Irak. Dans un autre entretien, quelques semaines plus tard, à Radio-Canada (CBC, réseau anglophone), il expliquait qu'il fallait " que l'Occident arrête de tuer des musulmans, qu'il cesse de les bombarder..." Arrêté par la police du Manitoba en juin 2015, placé en détention, il était ensuite remis en liberté sous conditions, dont celle de porter un bracelet électronique et de déménager chez sa sœur en Ontario. Aaron Driver n'était plus surveillé depuis le début de l'année et ne portait plus de bracelet électronique.
A 16h30, le taxi dans lequel le jeune homme avait pris place, dans la banlieue de Toronto, est cerné par les forces de l'ordre. Driver déclenche aussitôt la bombe artisanale qu'il avait confectionnée. Sans succès. Il est abattu.

samedi 13 août 2016

Rio, le 13 août


Gendarme adjoint volontaire, Jean Quiquampoix, vient d’obtenir, à Rio, la médaille d’argent au pistolet vitesse. Vice-champion olympique à vingt ans dans une discipline où le tir s’effectue sur cinq cibles pivotantes, situées à vingt cinq mètres. Les tireurs disposent, en finale (six qualifiés), de quatre secondes pour chaque série de cinq coups. Le dernier de chaque série est éliminé jusqu’à que cette élimination directe détermine le podium.
Sur les trente-sept sportifs militaires présents au Jeux olympiques, quatre représentent le tir français (la délégation a envoyé onze tireurs). Outre Jean Quiquampoix, un autre gendarme, Cyril Graff (carabine 50 m) est présent. L’armée de terre a, également, deux représentants : le soldat Céline Goberville (pistolet à 10m) et le caporal-chef Anthony Terras (skeet olympique).