lundi 30 juillet 2012

Les députés qui siègeront à la Délégation au renseignement

Le législateur ayant fait des présidents des commissions de la défense -Patricia Adam- et des lois -Jean-Jacques Urvoas, tous deux élus PS du Finistère- des membres de droit, restait deux députés à désigner. Dans un post du 16 juillet dernier, j'émettais des hypothèses concernant ces deux représentants de l'Assemblée nationale, évoquant les noms de Jacques Myard (UMP, Yvelines) et de Philippe Nauche (PS, Corrèze). Ces deux élus siègeront effectivement au sein de la Délégation, le premier reconduit par son groupe, le second ayant, parmi nombre de candidatures, les faveurs de l'Elysée. Philippe Nauche médecin hospitalier, député-maire de Brive est vice-président de la commission de la défense.

vendredi 27 juillet 2012

Livre blanc, les questions concernant la composition de la commission

Le décret portant constitution de la Commission du livre blanc de la défense et de la sécurité nationale a été publié, ce matin, par le Journal officiel (2012-913), alors que sa première réunion a eu lieu, hier après-midi, à Paris. Selon nos informations, tous les participants n'ont pu être présents, certains ne sachant pas encore qu'ils étaient désignés. C'est notamment le cas des sénateurs. 
L'examen de la liste des personnalités choisies semble afficher une volonté de trancher avec l'exercice  2007-08. La représentation des militaires l'atteste : CEMA, major-général des armées, CEMs (alors que lors du précédent exercice, seul le chef d'état-major des armées était présent). Choix qui devrait, incontestablement, influer sur la tonalité générale des débats. Autre élément, la représentation du ministère de l'intérieur. Voici l'explication fournie par un expert proche de l'Elysée : "le ministère de l'intérieur n'est pas, cette fois, représentée par des hauts-fonctionnaires politique mais par des directeurs es-qualité" ( DGPN, DGGN, Sécurité civile)
La question de la représentation du monde du renseignement mérite commentaire. Le coordinateur national, le directeur général de la DGSE, celui de la DCRI sont désignés. En revanche, ni la DPSD, ni la DRM ne sont représentées. Quelle  explication donner à ce partage ? Considére-t-on dès lors qu'il y existe deux "gros" services et "qu'on se passera très bien des autres" comme l'affirme un spécialiste . "C'est curieux pour un livre blanc de la défense, puisque ni la DGSE, ni la DCRI ne sont des services réellement de défense". C'est surtout d'autant plus étonnant lorsqu'on sait que le groupe de travail n° 3 travaillera spécifiquement sur la question du renseignement. Et que dans le milieu beaucoup s'accordent à reconnaître que la DPSD a fait un travail considérable sur les théâtres d'opérations extérieures cette dernière décennie et que la DRM est, dans le même temps, considérablement montée en puissance. 
Enfin, quelques personnalités  qualifiées ont été nommées. Un Britannique ( Peter Ricketts, ambassadeur de GB à Paris) et un Allemand ( Wolfgang Ischinger, président de la Conférence de Munich pour les politiques de sécurité). Sans surprise, on retrouve parmi les personnalités qualifiées,  M. Louis Gautier, conseiller maître à la Cour des comptes , François Heisbourg, conseiller spécial du président de la Fondation pour la recherche stratégique,  Philippe Lamy, inspecteur général de la ville de Paris,  Bruno Tertrais, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique.


lundi 23 juillet 2012

Renseignement. Quel niveau de menace sur les Jeux Olympiques de Londres ?

C’est un document  hebdomadaire classifié. Tiré à un nombre très restreint d'exemplaires. Un « bulletin météo » de la menace terroriste, réalisé par l’UCLAT, l’unité de coordination de la lutte antiterroriste en France. Régulièrement y est analysé le risque d’attentat (s) sur les Jeux olympiques de Londres. Les professionnels du renseignement et les services qui collaborent avec l’UCLAT (DGSE, DCRI, DRM, DPSD, DNRED, DCPJ, DRPP, PP-PJ, DCPAF,DGGN…) se retrouvent autour d’une formule  :  « Très difficilement évaluable ». Soit traduit différemment, pas de menace identifiée. Potentiellement, une  telle action pourrait être menée par l’extrême-gauche ou des islamistes. « Par exemple, ceux originaires des ex-colonies britanniques, qui aujourd’hui résident dans les grandes villes anglaises. Il faut comprendre qu’il n’y a rien de commun entre un islamiste algérien et celui, originaire du Penjab. Mais quoiqu’il en soit, ont-ils intérêt à mener une telle action ? », complète un analyste. Un attentat contre un évènement planétaire doit aussi être abordé sous un autre angle, cynique, celui de la communication, de l’image qui préoccupe beaucoup aujourd’hui, les mouvements plus ou moins structurés.
Trois éléments sont généralement pris en compte par les services pour analyser le risque :
-          L’intérêt de la cible.
-          Sa vulnérabilité. Est-elle accrue après « la débandade » d’un prestataire incapable de respecter son contrat et ainsi fournir 10.400 agents de sécurité ? Les 4000 qui l’ont été sont-ils fiables ? Les 3500 militaires appelés en renfort peuvent-ils également fragiliser le dispositif du fait de leur manque de formation pour un tel événement ?
-          La capacité d’un individu ou d’un groupe à passer à l’action.

Une  mission RAID/GIGN est chargée de la protection des 333 athlètes français. Des sites français sont également l’objet de surveillance renforcée  :  ports, gares, tunnel sous la Manche  mais aussi spécifiquement, les sites préolympiques situés dans le nord de la France. Ainsi le Pas-de-Calais, qui aura accueilli 15 délégations.
La coopération franco-anglaise (en matière de défense on peut utiliser le terme de mutualisation dans certains dossiers) est sur le plan policier assurée notamment via un officier de liaison de l’UCLAT en poste, de façon permanente, à Londres auprès de Scotland Yard (SO 15). Selon le principe de réciprocité, un policier anglais est présent place Beauvau.


L’UCLAT est chargée de coordonner l’action des services suivants en matière de terrorisme :
Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP), Service de coopération technique internationale de police (SCTIP), Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), Direction du renseignement militaire (DRM), Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD), Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), Service de protection des hautes personnalités (SPHP), Direction centrale de la police de l’air et des frontières (DCPAF), Direction centrale de la sécurité publique (DCSP), Direction de la gendarmerie nationale (DGGN), Direction de la police judiciaire de la préfecture de police de Paris (PP-PJ), Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et enfin le RAID, acronyme signifiant Recherche, assistance, intervention, dissuasion.


dimanche 22 juillet 2012

Nestor

Quatre ans après Atalante (prévention et combat des actes de piraterie au large de la Somalie), deux ans après le lancement  en Ouganda du programme d'entrainement de la nouvelle armée somalienne (EU Training mission), le Conseil européen vient de donner son feu vert à une troisième mission de lutte contre la piraterie, Eucap Nestor. Mission civile, qui a pour objectif  (très ambitieux) de restaurer l'état de droit en Somalie, en dotant le pays d'une "épine dorsale" judiciaire et d'une police côtière. A ce simple énoncé, beaucoup soulignent déjà "l'inaccessible ambition". Les instances européennes ont donc décidé de concentrer, dans un premier temps, ce plan sur le Somaliland (république autoproclamée) et le Puntland (région autonome autoproclamée). Deux territoires non reconnus mais où "il existe un espoir raisonnable de développement d'un Etat de droit" entend-on à Bruxelles (cité par le "Soir"). Traduction de Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, "J’espère que la mission EUCAP Nestor, œuvrant sous la direction des pays concernés eux-mêmes, dégagera des solutions durables au fléau de la piraterie "...
L'un des objectifs de Nestor est également de renforcer les capacités maritimes de pays voisins (Kenya, Seychelles et Djibouti où sera situé le quartier général de l'opération). Son budget devrait être de 23 millions d'euros et ses effectifs de 175 personnes. C'est l'amiral Jacques Launay  (2S, ancien Alindien, ancien attaché militaire à Londres puis inspecteur général des armées), qui commandera l'opération. 

vendredi 20 juillet 2012

Bonsoir Amirale

La robe de Cécile Duflot puis les commentaires des députées (de tous partis) sur le machisme en politique ont éclipsé cette semaine la promotion d’Anne Cuillerre. Désignée commandant supérieur des Forces armées de Polynésie (COMSUP-PF) et des zones maritimes océan Pacifique (ALPACI), le capitaine de vaisseau est également nommée contre-amiral. Elle remplace à Papeete le contre-amiral Jérôme Régnier. A. Cuillerre est la deuxième femme « amirale ». Celle-ci aura, notamment, passé une dizaine d’années sur les océans. Les forces armées en Polynésie sont notamment chargée d’assurer la souveraineté française dans les cinq archipels et dans la zone économique exclusive (5 000 000 km²).et d’assurer la surveillance des anciens sites d’expérimentations de Mururoa et de Fangataufa.
Un autre marin a été promu lors du dernier conseil des ministres. Il s’agit du contre-amiral Georges Bosselut, qui dirigera lui, les forces armées aux Antilles, commandant la zone maritime (voir post du 2 juillet 2012).

jeudi 19 juillet 2012

Français du bout du monde


 Damien Cristofari, consul général adjoint de France à Jérusalem, sur une plage à Gaza avec des enfants palestiniens accueillis à un camp d'été de l'UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient). 250.000 enfants fréquentent l'ensemble de ces camps (photos F. de La Mure).

Cette photo est extraite de l’exposition parisienne Au large de la France - Français du monde, organisée sur les grilles du ministère des affaires étrangères, face à la Seine, jusqu’au 1er novembre. Elle raconte, au travers en 200 photos et 100 reportages, la diplomatie de terrain mais aussi ces Français qui vivent au quatre coins du monde. Ils sont plus de deux millions.


Française du Groenland : Estrella Drouet, puéricultrice à Nuuk (2011).

C’est le travail de Frédéric de La Mure photographe du quai d’Orsay qui est ainsi honoré. Travail qui a pour ambition de suivre une histoire qui ne s’arrête jamais. C’est aussi une occasion de découvrir ces Français du bout du monde : le sauveteur de la sécurité civile dans les décombres du tremblement de terre à Port-au-Prince au directeur de l’Alliance française de Vladivostok, du pâtissier français de Tbilissi aux travailleurs humanitaires des banlieues de Lima. Et bien entendu, les diplomates.

 

Visite des détenus français de la prison de Callao par Camille Pauly, Vice-Consule au Pérou (2010)


Ahlem Gharbi, première secrétaire à l’ambassade de France en Égypte, place Tahrir      

Téléphone brûlé, ambassade de France en Libye saccagée dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2011                      
Cette exposition destinée aux passants, aux curieux, aux esprits ouverts a pour objectifs comme l'expliquent les communicants du ministère, "de rendre plus visible la variété des missions et des acteurs du réseau diplomatique à l’étranger mais aussi de la société civile, de faire découvrir la diversité et la complémentarité de l’offre française en matière économique, scientifique et culturelle, d’aide au développement et de coopération décentralisée".

 

Photos Frédéric de La Mure, MAE

mercredi 18 juillet 2012

Un contrôleur des armées auprès de Patricia Adam


L'équipe de la présidente de la commission de la défense à l'Assemblée nationale est désormais complète, avec l'arrivée lundi de François Robert, nommé conseiller militaire. Ancien officier de l’infanterie de marine, diplômé de sciences po Paris, saint-cyrien, lauréat du concours de d'agrégation d'histoire-géographie, le contrôleur des armées Robert, 45 ans, était en poste au sein du contrôle depuis septembre 2007, après avoir passé deux ans à Bercy. Il a été auditeur de la 46e session nationale de l’IHEDN « armement et économie de défense » (ex-CHEAr).
Le cabinet de Patricia Adam, sera dirigé par Gwénaël Jézéquel, qui était depuis 2001 en charge des questions de défense auprès du groupe parlementaire socialiste à l'Assemblée. Agé de 42 ans, M. Jézéquel est lieutenant-colonel ® et membre de l’association Saumur des officiers de cavalerie. Il a été auditeur de la 56e session de l’IHEDN (en compagnie du major général des armées et le chef d’état-major de la marine) et de la 41e session du CHEAr.
Samuel Manivel, diplômé de l’Institut d’études politiques de Strasbourg, occupera, lui, les fonctions de chef de cabinet.

mardi 17 juillet 2012

La première mairie de France

C'est la question à  faire chuter tout vacancier...réduit aux jeux de sociétés à cause d'un été "trop arrosé" (par la pluie). Ou militaire en OPEX,  manoeuvre ou exercice...En effet, quelle est la première mairie de France ? Et de penser, immédiatement grandes villes. Et de les décliner ?
- Paris, Lyon, Marseille...Oui, Paris !
Fausse route. Il faut aborder la question différemment.
- La première mairie ?
- Le ministère des affaires étrangères ! A travers ses postes dans le monde. 180 mariages quotidiens, 1200 passeports seront ou ont été délivrés ce mardi (en fonction des décalages horaires). Ce chiffre doit être pensé "quotidiennement".
Enfin, 2 millions de visas sont accordés annuellement (80% sont biométriques).

En réalité, la question ne vous sera pas posée...car il fera beau ! Enfin, quelque part dans le monde...

lundi 16 juillet 2012

Quels députés rejoindront la délégation parlementaire au renseignement ?


Commune à l’Assemblée nationale et au Sénat, la délégation est composée de quatre députés et de quatre sénateurs. Pour la Haute-Assemblée, ce sont Didier Boulaud (Nièvre, PS), Jean-Patrick Courtois (Saône-et-Loire, UMP), Jean-Louis Carrère (Landes, PS), président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées et Jean-Pierre Sueur (Loiret, PS) président de la commission des lois.
Le législateur a fait des présidents de ces deux commissions (Assemblée et Sénat) des membres de droit. Ce qui signifie que leurs homologues du Palais-Bourbon, Patricia Adam (défense, Finistère, PS) et Jean-Jacques Urvoas (Lois, Finistère, PS) y participeront. L’UMP pourrait reconduire son représentant, Jacques Myard (Yvelines). Reste un huitième et dernier siège. Qui sera occupé par un député socialiste. Qui ? C’est là le seul vrai suspense. Un nom circule, celui de Philippe Nauche, député de Corrèze et maire de Brive, vice-président de la commission de la défense. Corrézien et proche du chef de l'Etat. C’est au président de l’Assemblée nationale qu’il reviendra d’annoncer les noms des deux députés que la loi de 2007, le charge de désigner.

dimanche 15 juillet 2012

Légion étrangère, 13-14 juillet

Vendredi 13, jardins du Luxembourg, salons du Sénat

2ème REI (photo HW)

4 semaines dans une ferme. Aujourd'hui, pour cette section, l'acte 1,
la remise du képi blanc. (photo HW)

"Mon général, mon colonel, j'y suis arrivé. je suis légionnaire !" (photo HW)

Samedi 14, Champs-Elysées
Coulisses du défilé
8h18 : le musicien attentionné (photo HW)



8h26 : le dernier arrivé à la musique. Premier défilé (photo HW)

8h27 : être prêt ! (photo HW)

8h35 : 2ème REI, Pionniers (1er RE) ; (photo HW)

9h39 : 2ème REI, en attendant le passage du président de la République (photo HW)

                                             
Pendant ce temps, l'adjudant-chef Modestin (MLE-1er RE) vit son dernier défilé parisien. Fin de carrière la semaine prochaine : 26 ans 1/2 de Légion. (Photo HW)

Reproduction interdite, sauf accord.

vendredi 13 juillet 2012

François de Rugy, co-président du groupe parlementaire Vert à l’Assemblée nationale, « Le défilé militaire du 14 juillet fait partie de la fête nationale ».

Député Europe écologie les Verts (EELV) de Loire-Atlantique, François de Rugy est co-président du groupe parlementaire Ecologiste à l’Assemblée nationale. Pour son deuxième mandat, ce trentenaire a intégré la commission de la défense.



C’est donc la première fois qu’un écologiste siège à la commission de la défense…. 
Oui. Il n'y a des députés écologistes à l'Assemblée nationale que depuis 1997. Mais il n'y en avait jamais eu suffisamment pour constituer un groupe et siéger dans toutes les commissions. Depuis les élections législatives des 10 et 17 juin derniers, nous sommes 17 député-e-s : nous pouvons donc avoir au moins un, une député-e dans chacune des commissions, qui sont au nombre de huit.
Ce n’est pas un hasard si vous, vous participez aux travaux de celle de la défense ?
Il y a une volonté politique d'abord : celle d'intervenir dans tous les débats de l'Assemblée nationale. Nous pensons que le mouvement écologiste, qui a montré une vraie légitimité au niveau local et régional, souffre encore en France d'un déficit de crédibilité sur la politique nationale. Pour combler ce déficit, il nous faut travailler l'ensemble des sujets traités par le gouvernement. La défense fait partie des plus importants d'entre eux. Il y a aussi une raison plus personnelle : j'ai toujours gardé un oeil sur les questions de défense. Peut-être est-ce mon histoire familiale qui m'a marqué ? Mon grand-père paternel, que je n'ai jamais connu, est mort en service en tant que pilote de l'armée de l'air. Mon grand-père maternel, instituteur de profession, était lui officier de réserve : il a été fait prisonnier sur la ligne Maginot en 1940.
Votre parti, Europe Ecologie les Verts (EELV) ayant soutenu François Hollande lors du deuxième tour de la présidentielle, deux des vôtres siégeant au gouvernement, il parait logique que vous participiez à tous les débats de société y compris ceux dans lesquels, comme la défense et les affaires étrangères, vous vous faites rare ?
Oui, cela renvoie à ce que je disais quant à un certain déficit de crédibilité sur la politique nationale. Il nous faut, en quelque sorte, combler des lacunes. Je veux préparer les grands débats à venir : re-définition des missions des armées françaises pouvant impliquer un nouveau format et des nouvelles priorités d'équipement, loi de programmation, actions de coopération européenne et internationale…
Votre vision ne se limitera donc pas à la seule dissuasion nucléaire ?
Bien sûr que non. Si je voulais être provocateur, je dirais que celle-ci me paraît aujourd'hui presque secondaire. La dissuasion nucléaire continue à jouer un rôle certain dans les équilibres internationaux : peut-on encore parler d'équilibre de la terreur? Comment faire face concrètement au risque de dissémination et de prolifération nucléaires? Comment participer au désarmement multilatéral? Comment réduire son coût pour la France ? Comment l'inscrire dans une démarche de défense européenne? Autant de questions qui méritent débats et décisions mais qui ne doivent pas occulter les autres débats et surtout les menaces face auxquelles la dissuasion nucléaire est impuissante (guerres civiles, révoltes nationales, terrorisme...). Je ne veux pas tomber dans le cliché "écolos = anti-nucléaire" sans développer la moindre autre forme de réflexion.
Assisterez-vous demain au défilé à Paris ou à Nantes ?
Je serai à Nantes pour ce 14 juillet... Où il n'y a plus de défilé depuis que les 900 militaires qui étaient à Nantes ont quitté la ville dans le cadre de la restructuration des armées voulue par Nicolas Sarkozy et Hervé Morin. Une prochaine année, j'assisterai au défilé du 14 juillet à Paris. Je suis attaché à cette tradition qui est indissociable de l'histoire de la République française.
Eva Joly, votre candidate à la présidentielle avait crée la polémique en proposant la suppression du défilé militaire du 14 juillet. Une déclaration qui ne semble plus d’actualité pour les Verts ?
Cette déclaration avait semé un trouble légitime... Avant bien d'autres... Pour moi les choses sont claires : le défilé militaire du 14 juillet fait partie de la fête nationale, parce que le fait que le peuple puisse se lever en armée fait partie intégrante de l'histoire de la Révolution française. Avec une armée de métier, le succès qui demeure d'une telle manifestation montre non seulement le lien qu'il y a entre le peuple français et son armée mais aussi très concrètement que c'est le militaire qui est au service du politique et non l'inverse.

Commission du Livre blanc : c'est Jean-Marie Guéhenno


C’est ce diplomate de soixante deux ans qui présidera la commission du Livre blanc de la défense. Si le nom de Jean-Marie Guéhenno n’était guère cité jusqu’ici (voir post du 12 juillet), cet ancien secrétaire général adjoint de l’ONU en charge des opérations de maintien de la paix possède toutes les compétences requises. 

Photo ONU
La commission du Livre blanc devrait être composée d’une quarantaine de personnalités, parmi lesquelles les experts des forces armées et de la sécurité, des responsables des ministères de la défense, de l’intérieur,des affaires étrangères, de l'économie et des finances, du redressement productif et des outre-mer. Des parlementaires ainsi que des personnalités européennes (Allemagne et Royaume-Uni) devraient participer cette commission. ainsi que "des spécialistes reconnus dans ces domaines et des représentants de la société civile et du monde industriel".


Le président de la République insiste, dans la lettre de mission adressée à JM Guéhenno, sur quatre points :
- la cohérence à rétablir entre les missions, le format et les équipements des armées  préservant aussi, dans la durée, la disponibilité des matériels et l'entraînement et l'activité  des forces.
- La priorité à accorder aux capacités qui assurent à notre pays une liberté d'appréciation, de décision, et d'action en particulier dans les domaines-clés  tels que le renseignement et les capacités d'action spécialisées, lui permettant d'agir seul si nécessaire, ou en coalition, en prenant en compte les partenariats possibles tant opérationnels que capacitaires au titre de la construction européenne en matière de défense et la nécessité de les développer.
-  Les enjeux de notre politique industrielle et de recherche afin d'assurer le maintien des compétences scientifiques, technologiques, indispensables à l'autonomie stratégique et à notre souveraineté dans un cadre national mais aussi, autant que possible, européen.
- Les  questions relatives au recrutement, à la formation et à la gestion des ressources humaines nécessaires à la défense et à la sécurité nationale, comme au respect des droits des personnels, à la prise en compte de la spécificité de leur métier et à leur lien avec la nation.


Ce livre blanc devra pouvoir être approuvé en conseil de défense et de sécurité nationale, début 2013 alors que s'ouvriront les travaux préparatoires de la future loi de programmation militaire...Le temps presse !

jeudi 12 juillet 2012

Le livre blanc de la défense et l'homme invisible

C’est quasiment un mystère. Qui présidera la Commission du livre blanc de la défense ? Difficile donc à dire alors que beaucoup pensaient que sa nomination serait pure formalité. Tout juste peut-on définir un profil : très haut fonctionnaire, bon connaisseur de la défense, capable d’animer une équipe, ayant une (petite) expérience de cabinet ministériel. Et, condition indispensable : avoir la confiance totale du ministre et du président. Voilà quelques éléments qui permettent de répondre à la question d’ouverture. Toutefois il faut insister sur un point : il semble que ce soit le président et lui seul qui décidera du casting. Un connaisseur socialiste du dossier dit ceci : « Arrivé à l’Elysée, François Hollande a été pressé par beaucoup de changer de chef d’état-major particulier. Il a décidé, je dis bien il a décidé de conserver, pour l’instant, le général Puga ».
Face à ce « secret-défense », qui en la circonstance porte bien son nom, il est toutefois possible de formuler deux hypothèses. La première consiste à envisager un binôme, à l’image de ce qui avait été fait pour le Livre blanc sur la politique étrangère et européenne, en 2008. Co-présidence assurée alors par Alain Juppé et Louis Schweitzer. L’hypothèse ne semble pas avoir le « vent en poupe ». Reste une classique short-list. Trois noms (d’anciens de l’ENA) se dégagent :
-          François HEISBOURG, conseiller à la fondation pour la recherche stratégique, ancien de la commission du Libre blanc (2007-2008). « Un incontournable candidat…à tout » disent les plus sceptiques.
-          Louis GAUTIER, conseiller-maître à la cour des comptes, ancien conseiller pour les affaires stratégiques auprès de Lionel Jospin à Matignon (1997-2002) et auparavant directeur-adjoint de cabinet de Pierre Joxe à la défense (1991-93). « Tout le monde a remarqué qu’il n’avait rien eu ! » note un spécialiste des questions de défense.
-          Dominique de COMBLES de NAYVES, ancien directeur de cabinet du ministre délégué aux affaires étrangères, des ministres de la coopération et du développement (1990-1992) et du ministre de la défense (1998-2001). Il a également été consul général de France à Québec (1992-1996) et ambassadeur de France à Budapest (2001-2004). Conseiller maître à la cour des comptes, il est aujourd’hui associé dans un cabinet d’avocats d’affaires. « C’est une valeur sûre, un homme à même d’obtenir prochainement des responsabilités importantes ».
François Hollande devrait mettre fin au suspense ce vendredi soir. Rien ne dit que ce n'est pas un outsider qui sera désigné.

mercredi 11 juillet 2012

Seconde Guerre mondiale, la mémoire des villes réprouvées


Je traitais dans mon dernier post, de la mémoire du 10 juillet 1940. Hier soir, je regardais, une nouvelle fois Le chagrin et la pitié sur Arte. Les témoignages recueillis il y à quarante ans, à Clermont-Ferrand et en Auvergne, qui constituent le périmètre géographique de l’étude de ces années noires, sont excessivement intéressants. Le film, que nous n’avions pu voir à ses débuts à la télévision est un outil pédagogique indispensable. Il constitue, comme l’histoire, un lien entre les vivants et les morts. Aujourd’hui,  nous sommes, face à l’horizon. Bientôt, les témoins de la Seconde Guerre mondiale auront disparu.
Ce passé obsède tant notre présent. Il est toujours difficile de briser le tabou de Vichy et de débattre, encore sereinement du sujet. Vivre avec ces années là est un exercice délicat. C’est un peu comme être contraint de ne pas se salir en mangeant de la confiture, les yeux bandés.
Le noeud est encore plus difficile à desserrer pour ces communes dont le nom est lié à la politique de la collaboration, lieux de l’expiation pétainiste. Aucune ne l’a réellement choisi. Mais, face à l’inusable non-dit, elles sont condamnées à en souffrir encore longtemps. La sous-préfecture de l'Allier au premier chef qui semble être figée depuis 1945 et qui ne sait comment se débarrasser de l’État français dont elle fut la capitale. Montoire est aussi un cas intéressant. Que faire des poignées de main Pétain-Hitler du 24 octobre 1940, et Hitler- Laval (22 octobre) ? Il aura fallu attendre le début du XXIe siècle pour qu’un musée édifié dans l’ancienne gare rappelle ces événements. Comment assumer cet épisode ? Une contorsion de vocabulaire a été nécessaire : les panneaux indicateurs, à l’intérieur de la commune, indiquent « la gare historique » et le musée porte le nom quelque peu romantique de « musée des rencontres ». Un colloque se dessine dans mon esprit, qui réunirait les élus des villes « réprouvées » telles que Vichy, Montoire, Beaune-la-Rolande, Compiègne, Drancy, Gurs... Mais aussi de lieux de souffrance : Oradour-sur-Glane, Tulle, Vassieux-en-Vercors, Chateaubriant... Que répondre, aujourd’hui, à ce passé ? L’ignorer ? Ce serait comme botter le derrière du monde réel !




mardi 10 juillet 2012

10 juillet 1940. N'oubliez pas !


C’est une plaque qui attire l’œil, sur le fronton de l’opéra de Vichy. Cinq mots  : « Ainsi s’acheva la IIIème République ». Ainsi et ici !
Il y a soixante douze ans, le 10 juillet 1940, députés et sénateurs étaient réunis en Assemblée nationale (Chambre des députés et Sénat), dans la salle de l’opéra de la sous-préfecture de l'Allier. Sont présents, 670 parlementaires sur les 907 (426 députés et 244 sénateurs). Sur 649 suffrages exprimés, 569 parlementaires accordent les pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain (357 députés et 212 sénateurs, soit 87,67 % des suffrages exprimés). 20 s'abstiennent (12 députés et 8 sénateurs). 80 enfin votent non (57 députés et 23 sénateurs). Ce sont ces hommes qui seront célébrés, aujourd’hui, à Vichy.  Il y a un an, le député de la circonscription, Gérard Charasse (PRG)  voyait dans l'attitude de ces 80, un symbole : « Après l’appel du 18 juin 1940, le deuxième acte de résistance ».  Avec ce vote, prenait naissance le régime dit de Vichy, celui de l’Etat français.

Deux de ces hommes qui ont dit non

Député des Basses-Pyrénées, Léon MENDIONDOU fut révoqué de ses fonctions de maire d'Oloron le 3 décembre 1940. Il participera dans son département, à la direction du mouvement de résistance « Combat »,

 Sénateur du Loir-et-Cher, Joseph PAUL-BONCOUR fut sept fois ministre entre 1911 et 1938.

                                                                         Les 80

Parlementaire
Chambre
Département
Parti
Marcel-François Astier
Sénat
Ardèche
Gauche démocratique
Jean-Fernand Audeguil
Chambre des députés
Gironde
SFIO
Vincent Auriol
Chambre des députés
Haute-Garonne
SFIO
Alexandre Bachelet
Sénat
Seine
SFIO
Vincent Badie
Chambre des députés
Hérault
Parti radical
Camille Bedin
Chambre des députés
Dordogne
SFIO
Émile Bender
Sénat
Rhône
Gauche démocratique
Jean Biondi
Chambre des députés
Oise
SFIO
Léon Blum
Chambre des députés
Aude
SFIO
Laurent Bonnevay
Chambre des députés
Rhône
ARGRI
Paul Boulet
Chambre des députés
Hérault
Gauche indépendante
Georges Bruguier
Sénat
Gard
SFIO
Séraphin Buisset
Chambre des députés
Isère
SFIO
Gaston Cabannes
Chambre des députés
Gironde
SFIO
François Camel
Chambre des députés
Ariège
SFIO
Pierre de Chambrun
Sénat
Lozère
PDP
Auguste Champetier de Ribes
Sénat
Basses-Pyrénées
PDP
Pierre Chaumié
Sénat
Lot-et-Garonne
Gauche démocratique
Arthur Chaussy
Chambre des députés
Seine-et-Marne
SFIO
Joseph Collomp
Chambre des députés
Var
SFIO
Octave Crutel
Chambre des députés
Seine-Inférieure
Parti radical
Achille Daroux
Chambre des députés
Vendée
Parti radical
Maurice Delom-Sorbé
Chambre des députés
Basses-Pyrénées
GDRI
Joseph Depierre
Sénat
Rhône
SFIO
Marx Dormoy
Sénat
Allier
SFIO
Alfred Elmiger
Chambre des députés
Rhône
Gauche indépendante
Paul Fleurot
Sénat
Seine
Gauche démocratique
Émile Fouchard
Chambre des députés
Seine-et-Marne
UPF
Edouard Froment
Chambre des députés
Ardèche
SFIO
Paul Giacobbi
Sénat
Corse
Gauche démocratique
Justin Godart
Sénat
Rhône
Gauche démocratique
Félix Gouin
Chambre des députés
Bouches-du-Rhône
SFIO
Henri Gout
Chambre des députés
Aude
Parti radical
Louis Gros
Sénat
Vaucluse
SFIO
Amédée Guy
Chambre des députés
Haute-Savoie
SFIO
Jean Hennessy
Chambre des députés
Alpes-Maritimes
Gauche indépendante
Lucien Hussel
Chambre des députés
Isère
SFIO
André Isoré
Chambre des députés
Pas-de-Calais
Parti radical
Eugène Jardon
Chambre des députés
Allier
UPF
Alexis Jaubert
Chambre des députés
Corrèze
Parti radical
Claude Jordery
Chambre des députés
Rhône
SFIO
François Labrousse
Sénat
Corrèze
Gauche démocratique
Albert Le Bail
Chambre des députés
Finistère
Parti radical
Joseph Lecacheux
Chambre des députés
Manche
ARGRI
Victor Le Gorgeu
Sénat
Finistère
Gauche démocratique
Justin Luquot
Chambre des députés
Gironde
SFIO
Augustin Malroux
Chambre des députés
Tarn
SFIO
Gaston Manent
Chambre des députés
Hautes-Pyrénées
Parti radical
Alfred Margaine
Chambre des députés
Marne
Parti radical
Léon Martin
Chambre des députés
Isère
SFIO
Robert Mauger
Chambre des députés
Loir-et-Cher
SFIO
Jean Mendiondou
Chambre des députés
Basses-Pyrénées
Parti radical
Jules Moch
Chambre des députés
Hérault
SFIO
Maurice Montel
Chambre des députés
Cantal
Gauche indépendante
Léonel de Moustier
Chambre des députés
Doubs
RIAS
Marius Moutet
Chambre des députés
Drôme
SFIO
René Nicod
Chambre des députés
Ain
UPF
Louis Noguères
Chambre des députés
Pyrénées-Orientales
SFIO
Jean Odin
Sénat
Gironde
Gauche démocratique
Joseph Paul-Boncour
Sénat
Loir-et-Cher
USR
Jean Perrot
Chambre des députés
Finistère
Parti radical
Georges Pézières
Sénat
Pyrénées-Orientales
SFIO
André Philip
Chambre des députés
Rhône
SFIO
Marcel Plaisant
Sénat
Cher
Gauche démocratique
François Tanguy-Prigent
Chambre des députés
Finistère
SFIO
Paul Ramadier
Chambre des députés
Aveyron
USR
Joseph-Paul Rambaud
Sénat
Ariège
Gauche démocratique
René Renoult
Sénat
Var
Gauche démocratique
Léon Roche
Chambre des députés
Haute-Vienne
SFIO
Camille Rolland
Sénat
Rhône
Gauche démocratique
Jean-Louis Rolland
Chambre des députés
Finistère
SFIO
Joseph Rous
Chambre des députés
Pyrénées-Orientales
SFIO
Jean-Emmanuel Roy
Chambre des députés
Gironde
Parti radical
Henry Sénès
Sénat
Var
SFIO
Philippe Serre
Chambre des députés
Meurthe-et-Moselle
Gauche indépendante
Paul Simon
Chambre des députés
Finistère
PDP
Gaston Thiébaut
Chambre des députés
Meuse
Parti radical
Isidore Thivrier
Chambre des députés
Allier
SFIO
Pierre Trémintin
Chambre des députés
Finistère
PDP
Michel Zunino
Chambre des députés
Var
SFIO