vendredi 27 juillet 2018

Veredamu, le légionnaire international de rugby


 
T. Veredamu en décembre dernier à Nîmes @2ème REI
Dix ans de Légion ! Au cours desquelles, le jeune fidjien a appris son métier, participé à des OPEX, est devenu français  et s’est imposé en équipe nationale de rugby à 7. Tavite Vederamu, 28 ans, 1m92, 105 kg est arrivé chez les képis blancs « parce qu’une copine de sa sœur lui fournit l’adresse. » Voilà pour le début de l’histoire. Qui va s’inscrire au 2ème régiment étranger d’infanterie à Nîmes. Le caporal-chef Vederamu s’y construit. « Quand on lui demande d’aller au combat, il est prêt » disent ses supérieurs. Son entraineur au RC Nîmes (fédérale) tient exactement les mêmes propos. Car l’homme de l’hémisphère Sud, élevé à la culture rugbystique, une fois formé, souhaite trouver un club avec lequel s’entrainer et jouer. Il choisit la proximité. Avec le club quinziste de la préfecture du Gard où l’Animal (son surnom) joue troisième ligne depuis 2016. 
Lors de la rencontre Nîmes-La Seyne, 14 octobre 2017 @2ème REI
« Le rugby me manquait » confie sobrement au magazine du rugby Midi Olympique, le légionnaire. En six matchs, entre septembre et novembre dernier, Tavite Veredamu marque sept essais avant de se tourner vers le rugby... à 7. L’équipe de France de la discipline lui a offert une première sélection, le 1er décembre 2017. Le légionnaire international vient de disputer la Coupe du monde à San Francisco. Il figure dans la dream team issue de la compétition.

jeudi 26 juillet 2018

Cérémonie des adieux du général Jean Maurrin

 
@ DRPLE

Elle s'est déroulée aujourd'hui à Aubagne (Bouches-du-Rhône), au commandement de la Légion étrangère. Le général Jean Maurin, après quatre années passées à la tête des képis blancs (voir post du 19 juillet) a quitté la Légion mais aussi l'armée (après 39 ans de service). Comme tout officier ayant servi dans une unité légionnaire et quittant ses rangs, il a reçu une musette, des épaulettes et un képi blanc.

lundi 23 juillet 2018

Les promotions de généraux

Le 31 août prochain, le général Philippe Lavigne deviendra chef d'état-major de l'armée de l'air, remplaçant à ce poste André Lanata. Si le CEMAA est général d'armée, Philippe Lavigne n'était jusqu'ici que divisionnaire (depuis mars 2017). Le décret du 18 juillet y met bon ordre puisque outre l'affectation, il élève aux rang et appellation de général d'armée, le nouveau chef d'état-major. 
Une seule véritable obligation dans la promotion d'un officier général. Celle d'effectuer deux ans et six mois dans le grade de brigadier (contre-amiral) avant d'être promu. Après, tout est affaire de choix... Quatre et cinq étoiles sont des rangs et appellations sans condition statutaire.On pourrait imaginer un officier général passer de deux à cinq étoiles le même jour. Un code officieux de bonne conduite entre armées établit toutefois un passage trois étoiles de six mois avant d'obtenir la quatrième ou la cinquième.

dimanche 22 juillet 2018

Affaire Benalla. Comment a-t-on pu laisser un homme inexpérimenté qui se rêvait cow-boy devenir shérif ?

Ce n'est pas l'escalier social cher aux militaires mais l'ascenseur social version ultrafast. Passer de brigadier à lieutenant-colonel dans la réserve opérationnelle de la gendarmerie à l'âge de 27 ans. Alexandre Benalla a été, pour cela, rattaché au corps technique et administratif "ne pouvant progresser dans le corps des officiers sans passer par le parcours normal qui impose des périodes, des examens, et des années d'ancienneté" explique L'Essor de la gendarmerie. Même si cette pratique existe, elle interpelle dans le cas de ce jeune homme. D'autant qu'elle ne serait utilisée que pour recruter "des experts, des spécialistes (...) Le grade attribué au réserviste est en fonction de ses qualifications". 
Vu l'âge de M. Benalla et son expérience limitée et circonscrite, sa promotion rappelle des pratiques "du vieux monde" battues en brèche par le candidat Emmanuel Macron puis par le président de la République qu'il est devenu. 
Le comportement de M. Benalla le 1er mai à Paris connu de l'Elysée, il aurait été réellement ou virtuellement suspendu de ses fonctions tout en continuant, semble-t-il, à les assumer en pleine lumière. Et même, rappellent les "vrais" gendarmes à "à se prendre la tête avec eux" à Roissy lors de l'arrivée de l'équipe de France de football, lundi dernier. 
Depuis que l'affaire est sur la place publique, le chef de l'Etat n'a pas bougé. Cette absence de communication est inquiétante et contribue à vriller l'exécutif. Comment a-t-on pu laisser un homme manquant de formation, d'expérience, de discernement, qui se rêvait cow-boy devenir shérif ? 

jeudi 19 juillet 2018

Les hommages de ses pairs au général Jean Maurin


Le général Maurin au Sénat, le 13 juillet dernier @HW
Le général Puga, ancien chef de l’état-major particulier de deux présidents de la République est élogieux : « Avec lui, je pars à la guerre tout de suite car c’est un vrai chef. »  « C’est l’homme de la situation qui est arrivé » rajoute le général de Saint-Chamas, son prédécesseur au commandement de la Légion étrangère. Au COMLE, justement, sa personnalité est saluée unanimement par ses collaborateurs :  « Jamais de propos désobligeants », « il affiche la sérénité des chefs de guerre », « avec lui, l’appellation Père Légion prend tout son sens »…
Jean Maurin a fédéré pendant ses quatre années de présence à la tête de la Légion étrangère. Il aura mené durant cette période deux chantiers complexes : la remontée en puissance des effectifs dans un temps court, la reconstruction, sur le Larzac, de la 13ème DBLE qui a retrouvé son allure. C’est d’ailleurs avec la Phalange magnifique, dont il a été chef de corps, qu’il a passé, mardi, l’une de ses dernières journées de militaire, à l’occasion de la cérémonie de passation de commandement. Avant d’assister aujourd’hui à celle du 2ème REI.
Le 26 juillet, le général de division Jean Maurin effectuera son adieu aux armes. A l’heure du bilan, sa réussite à la tête d’une population complexe (la Légion) ne surprend pas le général Alain Bouquin, qui lui aussi a commandé les képis blancs (2009-2011). «  Je le connais depuis 40 ans. Jean, c’est un saint ! Grande droiture, un sens humain très profond ; il aime les autres avec exigence. » Voilà ses futurs collaborateurs civils prévenus.

Jardins du Sénat, 13 juillet 2018 @HW
Sa deuxième vie professionnelle démarrera dans quelques semaines, en Russie. Pays où il a été attaché de défense (2009-2012) et où, auparavant, il avait été auditeur du CHEM russe, l’académie d’état-major général de la Fédération de Russie (2004-2005). Il deviendra directeur de la sécurité de Renault Russie, en charge du contrôle interne et de l’audit de Renault Eurasie. 

mardi 17 juillet 2018

La destinée de l’adjudant-chef Toplitsch

Le général (2s) Philippe Sommaire est prêt. A 17h15, dans trente minutes, cet ancien commandant en second du Corps européen remettra, sur le front des troupes, la cravate de commandeur de la Légion d’honneur à un ancien sous-officier de la Légion étrangère. Nous sommes le 13 juillet dernier à Strasbourg, sur la place de la République, où l’on s’apprête à célébrer la Fête nationale, en présence du nouveau gouverneur militaire de la capitale alsacienne et sous la présidence du préfet de région. Le drapeau du Régiment de marche du Tchad est là.
Il est 16h50, le portable de Philippe Sommaire vibre. Il le sort de sa poche. Au bout du fil, la fille de l’adjudant-chef Hermann Toplitsch, effondrée, lui apprend que son papa vient de décéder. Alors qu’il s’habillait. Cet ancien de la 13ème Demi-brigade de Légion étrangère (DBLE), âgé de 94 ans, était titulaire de 10 citations (2 palmes) et avait été blessé à deux reprises en Indochine en 1951 et 1952. Mais c’est en temps de paix que ce légionnaire avait été le plus grièvement atteint. En 1964, en Allemagne, lors d’un accident avec sa Jeep. Il avait dû être amputé d’une jambe.
Dans deux jours, l’adjudant-chef Toplitsch (né autrichien) sera enterré à 14h à Fegersheim, à l’église Saint-Armand d’Ondheim (Bas-Rhin). Devant le cercueil, le général Sommaire qui prononcera l’éloge funèbre, a prévu de placer sur un chevalet la cravate de commandeur de la Légion d’honneur qu’il n’a pas pu lui remettre.

lundi 16 juillet 2018

Alice Guitton va diriger la DGRIS


Enarque, diplômée en histoire de l’art, en philosophie, Alice Guitton, 41 ans, vient d’être nommée à la tête de la direction générale des relations internationales et de la stratégie du ministère des armées. Si les femmes militaires sont encore peu nombreuses à prendre des étoiles, les femmes "civiles", elles, occupent, de nombreux postes de responsabilités, à commencer par Florence Parly, la ministre, Geneviève Darrieusecq, la secrétaire d’Etat, mais aussi avec Anne-Sophie Avé, directrice des relations humaines du ministère, Claire Legras, directrice des affaires juridiques, Myriam Achari, directrice des patrimoines, de la mémoire et des archives, Valérie Lecasble, directrice de la délégation à l'information et à la communication de la défense et porte-parole du ministère.

@idn.france.org
Diplomate, Alice Guitton, ancienne conseillère de la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, (2010-2012) qui était depuis 2015 ambassadrice, représentante permanente de la France à la Conférence du désarmement à Genève va donc devenir, de fait, l’un des « adjoints » de Florence Parly. L’action de la ministre s’appuie, en effet, sur quatre personnes. Le chef d’état-major des armées, le secrétaire général pour l’administration, le délégué général pour l’armement et le directeur général des relations internationales et de la stratégie.

Chargée du pilotage, de la coordination de l’action internationale du ministère et de la stratégie de la défense, la DGRIS, de construction récente – Alice Guitton sera son deuxième directeur général après Philippe Errera – est  historiquement issue « d’une réforme qui est partie sur de mauvaises bases » commente un bon connaisseur du dossier. « Jean-Claude Mallet (fils et neveu de Compagnons de la Libération), ancien secrétaire général de la défense nationale, président de la Commission du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale en 2007, conseiller spécial de Jean-Yves Le Drian depuis 2012 (défense et actuellement affaires étrangères), est à l’origine d’une réforme pour laquelle il nourrissait beaucoup d’ambitions, rêvant d’une direction qui insuffle la politique de la défense, comme le fait l’OSD au Pentagone. » Aujourd’hui, si cette direction « produit une réflexion prospective et stratégique de qualité », il existe de sérieux frottements avec les états-majors, dont les chefs ont tous un conseiller diplomatique. En particulier sur la gestion des attachés de défense français à l’étranger et étrangers en France qui est du ressort de la DGRIS. Celle-ci, comme ses prédécesseurs, dont la délégation aux affaires stratégiques, a cependant toujours de la difficulté à trouver sa place dans la conduite des crises entre le Quai d'Orsay, en charge de la politique étrangère de la France et le chef d'état-major des armées, en charge des opérations militaires.

dimanche 15 juillet 2018

Les supporteurs légionnaires



A Brétigny-sur-Orge (Essonne), des légionnaires du 2ème Régiment étranger de génie (Saint-Christol d'Albion, Vaucluse) ayant participé, hier, au défilé sur les Champs-Elysées, supportent l'équipe de France de football lors de cette finale face à la Croatie, qu'ils regardent sur un écran géant dans un hangar de la BA 217.

vendredi 13 juillet 2018

Prise d'armes légionnaire à Paris

@HW
Sept officiers ont été promus ou nommés. Le général Puga, grand chancelier de la Légion d'honneur, le général Maurin, COMLE, ont épinglé tour à tour les décorations. Et puis le général de Saint-Chamas, gouverneur des Invalides, a prononcé la formule rituelle devant le dernier des récipiendaires puis s'est penché vers le caporal-chef tétraplégique, pensionnaire de l'Institution nationale des Invalides, et a lui a remis l'insigne de chevalier de la Légion d'honneur. Très grièvement blessé en Afghanistan en 2010, Kevin Emeneya (1er REG) sourit légèrement. La cérémonie s'est déroulée en fin de matinée au Jardin du Luxembourg à Paris lors de la traditionnelle prise d'armes de la Légion étrangère d'avant défilé sur les Champs-Elysées dont le thème cette année, est la "Fraternité d'armes".
@HW
Ensuite, au cours du cocktail qui a suivi dans le jardin de la Reine au Sénat, le président de la haute assemblée, Gérard Larcher, a remis un décret de naturalisation "par le sang versé" au caporal-chef Ayoub (1er REC), blessé le 24 juillet 2015 à Tessalit (Mali). "Vous avez rempli vos devoirs vis-à-vis de la communauté française" a-t-il conclu. 

jeudi 12 juillet 2018

Eté faste pour le général Bellot des Minières





Promu au grade de commandeur de la Légion d’honneur le 4 juillet, le général de division Eric Bellot des Minières a été nommé, hier, en conseil des ministres sous-chef d’état-major « plans » (il était adjoint). Cet officier général ayant servi à la Légion où il commanda le 2ème régiment étranger de parachutistes (2008-2010), reçoit également sa quatrième étoile.

mercredi 11 juillet 2018

Décès d'un pilote du 3ème RHC





Le lieutenant ARNAUD, pilote du 3e régiment d'hélicoptères de combat (3e RHC), est décédé, hier soir, à la suite de l'accident de son appareil, en Côte d'Ivoire. Son hélicoptère Gazelle s’est écrasé à une vingtaine de kilomètres à l’est d’Abidjan, dans le secteur de Grand Bassam, lors d’une mission d’entraînement entre les forces armées françaises et ivoiriennes. Gravement blessé il a été évacué vers la structure médicale de la base militaire française à Port-Bouët. Alexandre Arnaud, 25 ans, y est décédé des suites de ses blessures. Il s’était engagé en 2012. Grièvement blessé dans l'accident, le chef de bord est lui en cours d'évacuation vers la France.

dimanche 8 juillet 2018

Le dernier 14 juillet du tambour-major de la musique de la Légion


A la tête de la MLE, en 2013 @HW

Dans six jours, ce sera son 28ème et ultime défilé sur les Champs-Elysées. Dont 18 avec la musique de la Légion étrangère (MLE). Sur le parcours parisien (de la hauteur de la statue de Georges Clémenceau à la place de la Concorde), Jérôme Dumond, l’adjudant-chef, lancera, environ tous les 100 mètres, sa canne de tambour-major. Soit quatre à cinq fois. A plus de cinq mètres de hauteur, parfois jusqu’à dix. La canne pèse un kilo, ce qui requiert pour réaliser l’exercice en confiance, un entrainement quasi quotidien. Ce quinquagénaire, né à Saint-Valéry (Somme), a commencé la musique en jouant, à sept ans, de la trompette. Il rejoint, ensuite, la vie militaire "pour concilier l’armée et la musique." Avec réussite. C’est d’abord la musique des transmissions puis celle des troupes de marine (avec des mutations à la Réunion et en Nouvelle-Calédonie), un premier séjour à la MLE (1992-98), la musique de l’artillerie à Rennes avant de revenir à la Légion en 2006. Toujours en qualité de tambour-major "celui qui est là pour faire travailler et entretenir le cérémonial militaire." Mais le chef de la musique lui a également proposé d’endosser un autre rôle, lors de certaines prestations. Celui de chanteur. " Son allure m’a laissé penser qu’il devait pouvoir faire quelque chose sur scène" explique le lieutenant-colonel Emile Lardeux, qui dirige la musique de la Légion. "Il s’est pris au jeu, moi aussi et le numéro s’est mis en place." Le sous-officier  interprète ainsi Un dur, un vrai, un tatoué  dans l’album Héros enregistré par la MLE et devenu disque d’or. Autre titre chanté naguère par Fernandel et repris par Jérôme, Félicie. Mais son répertoire est beaucoup plus vaste.
A la fin du mois, Jérôme Dumond quittera l’uniforme et s’établira dans le Tarn. C’est Andreï, un sergent-chef d’origine russe qui reprendra sa canne. Sa dernière mission : l’adieu aux armes, le 26 juillet, du général Jean Maurin, commandant de la Légion étrangère…

samedi 7 juillet 2018

Jean-Dominique Caron

@HW
Le docteur Jean-Dominique Caron a exercé pendant 35 ans comme généraliste à Saint-Mandé (Val-de-Marne). Son cabinet était situé à proximité de l'hôpital Bégin. Pas très loin non plus du fort de Nogent. Le réserviste Jean-Dominique Caron en a été le médecin-chef pendant près de 12 ans. Avant d'être celui du Groupement de recrutement de la Légion étrangère depuis sa création, en 2007. Il a pris, il  y a quelques mois sa retraite. Pour l'armée, il est médecin-chef des services de classe normale. Un uniforme qu'il porte fièrement, comme ici, hier, lors de la passation de commandement qui s'est déroulée au GRLE. Selon l'usage il est "mon général".  "Une simplification du Service de santé des armées" explique-t-il, "car Monsieur le médecin-chef des services est un peu compliqué à dire..."