mercredi 30 septembre 2020

Disparition d’une figure de la Légion étrangère

 


Le lieutenant-colonel Zlatko Sabljic (er), homme humble et pudique dont le nom était connu dans tous les régiments de la Légion étrangère, est décédé hier soir, victime d’un malaise cardiaque. Il était âgé de 65 ans. Engagé en 1974, ce croate d'origine servit dans tous les grades et distinctions de militaire du rang et de sous-officier -y compris celui de major- au 2è Régiment Étranger de Parachutistes (REP, Calvi). Participant en 1978 à l'opération Bonite à Kolwezi, l'une des très nombreuses missions extérieures accomplies par ce képi blanc qui termina sa carrière en 2012, comme adjoint au chef de la DSPLE (division statistique et protection de la Légion étrangère). Quelques semaines après avoir quitté le service actif, Zlatko Sabljic devenait directeur de la Maison du légionnaire, qu’il dirigeait toujours. Lors de la célébration de Camerone en 2014, il avait porté la main du capitaine Danjou (voir posts des 13 février et 13 avril 2014). Officier de la Légion d’honneur, il était commandeur de l’ordre national du Mérite. Ses obsèques seront célébrées lundi 5 octobre à 14h30 à l’église d’Auriol (Bouches-du-Rhône).

Des chasseurs belges renforcent la coalition en Jordanie

Quatre F-16 belges ont décollé, ces dernières heures, de la base aérienne de Florennes (Wallonie, province de Namur) pour la Jordanie. Ils prendront part, pendant une année, à l’opération Desert falcon. « Daesh mène encore des activités militaires en Syrie et en Irak alors que la coalition manque d’avions de combat » précise le général-major Thierry Dupont, commandant de la composante Air. 125 personnels composent sur la base d’al Azraq, le détachement belge. Depuis 2014, c’est ma troisième fois que ces avions de chasse d’Outre-Quiévrain prennent part à ces opérations en Irak et Syrie dans le cadre de la coalition. A cette occasion, des bombes guidées par GPS seront utilisés pour la première fois.

mardi 29 septembre 2020

Parution "Du sel et des étoiles" de l'amiral Coldefy

 


L’amiral Alain Coldefy se raconte avec sincérité dans « Le sel et les étoiles ». « Enfant, je n’avais pourtant jamais envisagé de devenir marin, mais quand je me retourne sur mon passé, je constate que j’aimais bien les récits d’aventures, je dévorais les histoires de héros des gens qui traversaient le Sahara en regardant les étoiles… Et je rêvais avec eux, j’avais tellement hâte de découvrir le monde ! » Ce monde, il l’a découvert mais plus précisément, il l’a parcouru sur les mers pendant sa longue carrière de marin. Il a évidemment beaucoup navigué mais aussi alterné avec des emplois à terre dans les états-majors. Le chef de la section artillerie de la frégate Duquesne a plus tard commandé le porte-avions Clémenceau et terminé sa carrière comme major général des armées et inspecteur général des armées. Il est aujourd'hui président de la Société des membres de la Légion d'honneur (SMLH). Nous avons choisi de publier un extrait très personnel de cet ouvrage sorti chez l'éditeur suisse Favre.

« C’est avec la génération que j’ai connue, celle de mon grand-père, né en 1890 à Flaujac, que les bienfaits de l’instruction ont commencé vraiment à faire bouger les lignes… Hussards noirs de la République, les instituteurs se répandaient dans les campagnes et offraient aux meilleurs élèves une chance inespérée d’ascension sociale. C’est ainsi que mon grand-père paternel est devenu ingénieur des Arts et Métiers dans les chemins de fer, sur le POB, Paris-Orléans-Bordeaux, ancêtre de la SNCF, et mon grand-père maternel directeur commercial à Limoges pour les établissements Bergougnan, alors concurrent de Michelin. A la Grande Guerre, ce grand-père a fait quatre ans dans le même régiment d’artillerie, se voyant même décoré de deux croix de guerre… Quant à mon père, il a été médecin militaire. A peine à l’École de Santé de Lyon, il s’est trouvé plongé dans la guerre… Prisonnier en 1940, puis évadé, il a fait finalement partie des praticiens volontaires partis soigner leurs compatriotes dans les camps de prisonniers jusqu’en Pologne, ce furent les médecins "prisonniers sans capture" dont je découvris l’existence et l’histoire à la mort de mon père. Ni mon père, ni mes grands-pères, dont j’étais très proche pourtant, ne m’ont parlé de leur vie, de leur guerre, de leurs difficultés, de leurs drames et de leurs douleurs. La pudeur, sans doute. J’ai découvert leurs différents itinéraires bien plus tard… Notamment parce que mon père avait écrit ses souvenirs, « Itinéraires de Guerre », que j’ai pu lire en 2000 après sa disparition. Et moi, j’écris après lui… »

lundi 28 septembre 2020

Un tank Destroyer de 1942 vendu hier aux enchères 310 000 €

Destroyer 1942@Artcurial

Mais aussi un Sherman M4A1 Grizzly de 1943 adjugé 198 400 € ; un GMC amphibie DUKW 353, 28 520 ; un White Half-Track M3, 45 260 € ; une Kübelwagen  Vokswagen 74 400 €… J’avais évoqué, le 28 août dernier, la  vente aux enchères à Grézillac (Gironde) de la collection constituée par l'ancien maire de la commune (pendant 45 ans), André Lurton, décédé en 2019 à l’âge de 95 ans. Propriétaire de  nombreux châteaux (Bonnet, La Louvière, Couhins-Lurton...) on doit à ce viticulteur la création de l'appellation de Pessac-Léognan. 47 voitures anciennes, 17 tracteurs et 17 véhicules militaires étaient proposés. André Lurton, « achetait des véhicules lui rappelant les étapes de sa vie : enfance, Seconde Guerre mondiale, mécanisation du monde agricole » rappelait au quotidien Sud-Ouest l’un de ses proches. Les enchères ont rapporté 2,2 millions d’euros soit le double des estimations. 

dimanche 27 septembre 2020

En Suisse, l'achat des nouveaux avions de combat accepté "d'un cheveu"

@DDPS

Les Suisses viennent d’accepter à une très courte majorité, 50,15% l’achat par l’armée de l’air de nouveaux avions de chasse. "D'un cheveu" comme l'explique la Radio-Télévision suisse (RTS). La « votation » qui s’est déroulée aujourd’hui valide l’arrêté fédéral pris par le gouvernement. Si les électeurs des cantons de Genève et Bâle ont dit « non », ceux de Berne, Zurich et Lucerne ont choisi le « oui ». C’est une enveloppe de 5,5 milliards d’euros (6 milliards de francs suisses) qui est en jeu. Quatre constructeurs devraient être en concurrence pour ce marché : Lookheed Martin (chasseur furtif f-35), Boeing (Super Hornet), Airbus (Eurofighter) et Dassault (Rafale). Ce remplacement des F/A-18 américains interviendra à partir de 2025.

samedi 26 septembre 2020

80ème anniversaire de la création de la 13ème DBLE célébré au Larzac.


Le général Thierry Burkhard a présidé, en fin de matinée au Larzac (Aveyron), le 80ème anniversaire de la création de la 13e demi-brigade de Légion étrangère. « Il y a 80 ans, ici-même, sur le plateau du Larzac, étaient rassemblés des légionnaires venus d’Algérie et du Maroc » a rappelé dans son ordre du jour, le chef d’état-major de l’armée de Terre. L’unité allait ensuite partir combattre en Norvège où elle remportait, avec le corps expéditionnaire franco-britannique, deux victoires à Bjervik et Narvik avant de rentrer en Bretagne, puis face à la percée allemande, aller en Angleterre. Le 29 juin 1940, 900 des 1619 hommes du régiment choisirent de rester à Londres aux côtés du général de Gaulle. « Je vais avoir besoin de vous » avait expliqué le futur chef de la France libre aux légionnaires, comme il le répéta à Hubert Germain,19 ans, le 1er juillet.
La 13 sera ainsi le premier régiment constitué à rejoindre l’armée de Gaulle. Comme l’a rappelé le CEMAT, « plus qu’une aventure, ils débutent une épopée. » La 13, cette « phalange magnifique » aura eu, durant ces cinq années, 882 morts : 27 officiers, 110 sous-officiers et 685 militaires du rang.
Hubert Germain qui vient d’avoir 100 ans, le 6 août dernier, est le dernier officier en vie du régiment et l’un des trois derniers compagnons de la Libération. 97 militaires de la 13 ont reçu la croix de la Libération (ainsi que la 13e DBLE).

samedi 19 septembre 2020

Les derniers Compagnons

@Ordre de la Libération

Après la disparition d’Egard Tüpet-Thomé, il ne reste plus que trois Compagnons de la Libération : Daniel Cordier, Pierre Simonet et Hubert Germain. Les deux premiers viennent de franchir le cap du siècle, le dernier n’a que…98 ans.

Leur histoire a démarré il y quatre-vingts ans, en 1940. Une histoire oubliée de la majorité des générations qui se sont succédé. Aujourd’hui, ces hommes portent le récit de jeunes gens qui, dans l’impulsivité de leur âge et des circonstances, choisirent de quitter leur lieu de résidence, d’études, de travail par refus de la défaite, de l’armistice, de l’avenir que leur préparait le maréchal Pétain. Fondé sur l’expiation. Avec un message envahissant, qui sera répété avec insistance, ad nauseum par Vichy : « la défaite est une punition méritée, elle sanctionne les relâchements fautifs du passé, elle n’est que l’aboutissement prévisible de la facilité, de l’esprit de jouissance, de la perte d’effort et de sacrifice. »

Que de douleurs intimes et collectives eurent-ils à affronter, mais aussi leurs parents, leurs amis, leurs proches. Ces rebelles portaient, avant que la formule ne soit ultérieurement popularisée, une certaine idée de la France. Une idée vertueuse, où se mêlent courage, inconscience, fierté, flirt quasi-permanent avec la mort et la chance…Eux s’en sont sortis.

Ces trois hommes sont issus de la France libre, c’est-à-dire la résistance extérieure. Le dernier d’entre eux, solennellement, rejoindra lors d’un hommage national, le caveau n°9 situé dans la crypte du Mont-Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine) qui lui est, depuis longtemps, réservé. Les 1038 Compagnons n’auront alors définitivement plus de voix.

dimanche 13 septembre 2020

"Paroles de rebelles" au musée de l'ordre de la Libération


« Je n’ai pas entendu l’appel du 18 juin, je ne connaissais pas même le nom du général qui l’a prononcé et faisant partie du détachement précurseur du bataillon de chasseurs alpins. Dans cette nuit du 18 juin, on a réussi à embarquer sur un ferry en partance pour la Grande-Bretagne avec la plus grande partie du bataillon. On a passé le goulet de Brest à minuit dans la fumée des réserves de pétrole qui brûlaient […]. Nous nous sommes confié mutuellement notre intention de nous engager dans l’armée anglaise, compte tenu de la certitude que nous avions que l’Angleterre continuerait la lutte. » Ainsi se raconte Pierre Dureau. À l’heure des choix, sous-lieutenant, il sert au 6e bataillon de chasseurs alpins et rentre de Norvège. Ce sera la France libre puis plus tard, la 13e Demi-brigade de Légion étrangère dont 900 des 1619 membres ont choisi, le 30 juin 1940, de rester en Angleterre et de continuer le combat avec le général de Gaulle.

Le sous-lieutenant Pierre Messmer qui a entendu le 17 juin, le discours du maréchal Pétain demandant l’armistice, résume : « Ça n'a pas été un conflit entre l'honneur et la discipline ; l'honneur nous commandait d'être indiscipliné. »

D’autres jeunes militaires hésitent : désobéir c’est abandonner des camarades, mettre ses proches restés en France ou en Afrique du Nord en danger, être jugé et condamné (par contumace) par Vichy… Continuer à se battre avec ce général de Gaulle inconnu mais courageux ? Serons-nous assez nombreux ? Allons-nous regretter ce choix ? Allons-nous en mourir ? Voilà quelques-unes des questions que se posent alors ces hommes. L’histoire nous apprend qu’ils ont gagné et que le sacrifice de certains a permis de remporter la victoire. J’ai cité des militaires de la 13* mais d’autres se sont posés les mêmes questions, de même que beaucoup de civils qui rapidement ou ultérieurement rejoindront la Résistance intérieure.

Ce sont à ces « Paroles de rebelles » qu’est consacrée l’exposition qui s’ouvre le 17 septembre au musée de l’ordre de la Libération à Paris (jusqu’au 3 janvier 2021). « Malgré tout ce qui pouvait les différencier, sexe, âge, géographie, statut social, éducation, convictions politiques…, ces hommes et ces femmes ont su se retrouver dans un combat commun pour la libération de la France » explique Vladimir Trouplin, conservateur du musée. Sur les 1038 compagnons de la Libération, 790 se sont engagés en 1940…

* Les compagnons de la Libération de la 13, Mareuil éditions, 2020.

vendredi 11 septembre 2020

Les 100 ans de Radio Lafayette

@gallica.bnf.fr

« Ceci le premier message sans fil dans le monde entier ; il marque une étape sur la route du progrès scientifique. » Ce message a été émis il y a 100 ans par la station de radio Bordeaux Lafayette,  à Croix d'Hins (Gironde). En 1914, les liaisons téléphoniques par câble sous-marin sont coupées entre l'Amérique et l'Europe. La radio-télégraphie est alors en plein développement. En 1917, les États-Unis qui sont entrés en guerre veulent établir une communication efficace entre les deux continents. Le projet est porté par le francophile général Pershing, qui commande le corps expéditionnaire américain. Celui-ci accepte la proposition française de construire une station émettrice près de Bordeaux. Près d'un millier de marines est envoyé sur le site (490 ha). Lorsque la Première Guerre mondiale prend fin, seuls six des huit pylônes (chacun mesurant 250m et pesant 560 t ) prévus sont en place. Les travaux sont arrêtés. Ils reprennent au printemps suivant. Et le premier message est transmis par la station de TSF, le 21 août 1920. Les Allemands ont détruit la quasi-totalité de l'ensemble en 1944.

mercredi 9 septembre 2020

Décès d'Edgar Tupët-Thomé, compagnon de la Libération

Edgard Tüpet engagé sous le pseudonyme de Thomé dans les Forces françaises libres (FFL) était l'un des quatre derniers compagnons de la Libération. Selon nos informations, Edgar Tupët-Thomé est décédé il y a quelques heures à l'Institution nationale des Invalides. Il avait eu 100 ans le 19 avril dernier. 

mardi 8 septembre 2020

Hommages aux deux militaires du 1er RHP tués au Mali

@armée de Terre

44eme et 45eme militaires français tués depuis 2013 au Sahel, le brigadier-chef S.T.(sa famille souhaite préserver l’anonymat) et le hussard parachutiste de première classe Arnaud Volpe, tous deux du 1er RHP, ont reçu en cette fin d’après-midi, un hommage sur le pont Alexandre III, désormais lieu de rassemblement et de recueillement parisien. Militaires d’active, en retraite ou deuxième section, civils ont salué la mémoire de ces deux jeunes hommes morts samedi au Mali, lors de la destruction de leur véhicule blindé par un engin explosif artisanal (IED), dans la région de Tessalit (nord du pays). Un troisième hussard qui était à bord du VBL a été blessé. Il a été évacué en France. Une cérémonie « dans la plus stricte intimité », présidée par le général Thierry Burkhard chef d’état-major de l’armée de Terre, a suivi aux Invalides. Demain, la ministre des armées, Florence Parly (accompagnée du CEMAT) présidera à 15h45 celle qui se déroulera à Tarbes (Hautes-Pyrénées), au quartier Larrey.

samedi 5 septembre 2020

Deux militaires français tués au Mali

1ère classe Arnaud Volpe tué ce matin  (@armées)

L'information qu'un véhicule militaire français avait heurté ce matin près de Tessalit un IED, avait circulé en milieu d'après-midi (source malienne). Elle a été confirmée ce soir par l'Elysée. Deux hussards parachutistes du 1er RHP (Tarbes) ont été tués par l'explosion d'un engin explosif improvisé au passage de leur VBL. Le brigadier-chef S.T. et le hussard Arnaud Volpe, âgé de 24 ans, ont été tués. Un troisième militaire est blessé. "Son pronostic vital est réservé" explique l'EMA. Le 23 juillet dernier, le régiment avait déjà perdu l'un des siens, le hussard Razafintsalama.

jeudi 3 septembre 2020

Une affaire belge (suite)

L'affaire Chovanec (voir posts des 27 et 29 août) est devenue une affaire d'état. La Belgique pays si attachant mais en même temps si compliqué, est en train de se débattre avec une affaire où le politique, en l'occurence le ministre de l'intérieur de l'époque, Jan Jambon semble avoir oublié ce qu'il a fait dans son ministère. Ce nationaliste flamand a peu de souvenirs de la mort du citoyen slovaque de 38 ans, en 2018, dans une cellule à Charleroi. Encore moins d'une rencontre avec l'ambassadeur de Slovaquie, que celui-ci décrit avec beaucoup de détails, ces dernières heures, dans la presse de son pays. Il n'aurait pas également été informé par la hiérarchie policière que dans la cellule, une caméra avait filmé la scène. M. Chovanec étant très agité, six policiers ont du le maîtriser, l'un d'entre eux aurait maintenu une pression de 16 minutes sur le thorax de ce trentenaire qui le lendemain est conduit à l'hôpital en situation de détresse cardiaque et décédera quelques heures plus tard. Autre scène filmée, une policière effectue, dans la cellule, un salut nazi...

La Belgique toujours aussi divisée est à la recherche d'un gouvernement depuis 466 jours. Hier l'éditorialiste du quotidien bruxellois "Le Soir" , évoquant cette affaire Chovanec, dépeignait cruellement son pays : "La Belgique, le royaume des sourds, des aveugles et des muets."