samedi 30 janvier 2021

Eoliennes et lieux de mémoire

©FranceTV

En 2017, six éoliennes de 150m de haut devaient être installées à proximité d'un mémorial australien, implanté sur un champ de bataille de la Première Guerre mondiale. Entre Bullecourt et Riencourt-les-Cagnicourt (Pas-de-Calais). 10 000 soldats venus notamment du Pacifique y trouvèrent la mort ou y furent blessés entre avril et mai 1917. Devant l'émotion suscitée en Australie, Engie avait renoncé à son projet. C'est un autre programme plus vaste, à proximité d'un autre lieu de mémoire, qui suscite aujourd'hui controverses et polémiques. La construction à 10 km au large de Dunkerque, en 2027, d'un parc de 46 éoliennes (EDF, GMBH, RTE). Là, où en 1940 se déroula l'opération Dynamo. Il s'agit de la gigantesque opération d'évacuation des troupes anglo-canadiennes, belges et françaises, vers la Grande-Bretagne, du 21 mai au 4 juin. Un état étranger est, comme dans le projet précédent, acteur. Puisque la Belgique voisine, s'inquiète d'une possible "entrave au trafic aérien, à la sécurité du transport maritime et au secours en mer de son pays." Plusieurs associations ou collectifs comme "Vent debout" dénoncent le gigantisme du projet. "Il s'implante sur un site protégé Natura 2000, ce qui devrait être interdit" dénonce son porte-parole. Une étude annonce des hélices géantes, de 300m de haut, entre Dunkerque et la frontière belge. La Chambre de commerce et d'industrie des Hauts-de-France est, elle, favorable au projet mais se plaint de ne pas être entendu. Le débat public est clos depuis le 13 décembre dernier.

vendredi 29 janvier 2021

Il y a 100 ans, le Soldat inconnu était inhumé sous l’Arc de Triomphe

©armées


Le 28 janvier 1921, le cercueil contenant le Soldat inconnu était inhumé sous l’Arc de Triomphe à Paris. Où il avait été transféré le 11 novembre précédent. Cet anonyme représentait le sacrifice des 1,4 millions de morts de la Première Guerre mondiale. Qui fit également 3,6 millions de blessés et plus d’un million d’invalides militaires et civils, ces fameuses "gueules cassées." Le 8 novembre 1920, le parlement adoptait un texte instituant l’inhumation d’un soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe. 

Auguste Thin, le parrain du Soldat inconnu

Deux jours plus tard, le 2eme classe Auguste Thin, choisissait à Verdun parmi huit cercueils contenant les corps de huit poilus non identifiés et tués dans huit secteurs du front, celui qui reposerait pour l’éternité à Paris. Les huit cercueils avaient été rassemblés dans la citadelle de Verdun en présence d’André Maginot, ministre des pensions. "Monsieur Maginot m'a remis un bouquet en me disant que le cercueil sur lequel je déposerais ce bouquet serait celui qui reposerait sous l’Arc de Triomphe" a raconté Auguste Thin, en 1961, sur France culture. Le jeune homme, 21 ans, fait alors un tour d’honneur en hommage à tous les morts de la guerre. "Puis j’ai déposé mon bouquet sur le sixième cercueil."  Pourquoi celui-ci ? Parce que son régiment, le 132e RI, appartenait au 6e corps d’armée et que l’addition des chiffres de ce régiment, donnait également "6"  a expliqué le parrain du Soldat inconnu. 

jeudi 28 janvier 2021

Sortie aujourd’hui de "Chef de guerre" de Louis Saillans

 


Pourquoi écrire ? Lorsqu’on est un jeune trentenaire, que l’on est encore militaire d’active et que l’on ne naît pas écrivain, ni annaliste, ni chroniqueur. Pour Louis Saillans (pseudonyme) ce sont les circonstances et les influences. Il raconte : "Je ne suis pas issu d’une famille de militaires. Il y avait bien du côté de mon épouse, un arrière-grand-père dont on ne savait pas grand-chose. J’ai essayé de trouver des informations sur cet aïeul. J’y suis parvenu. Mon grand-père paternel avait également porté l’uniforme mais on n’en parlait jamais. J’ai fait également des recherches…" Là, il manquait beaucoup d’informations et le jeune homme comme il le dit, a fait choux-blanc. Le lien avec l’écriture est né d’une conversation avec son épouse, lorsqu’ils tirèrent le bilan de ces recherches. " Il ne faut pas que cela arrive pour nos enfants et notre descendance…" Alors le lieutenant de vaisseau a commencé à prendre des notes. Sa vie militaire, qui ne se terminera que dans un an, est foisonnante et périlleuse. Après un début déroutant puisque Louis Saillans, élève officier dans l’armée de l’air choisit les commandos Marine avec pour préalable de réussir l’intraitable formation. Il servira dans deux des cinq : Trepel et Jaubert. C’est justement cette trajectoire et certaines de ces missions qu’il raconte dans Chef de guerre (Mareuil) qui sort aujourd’hui. Evidemment, aucun lieu, aucun nom précis, dans ce livre. Habilement il décrit, brosse l’univers des opérateurs contemporains (ces dix dernières années), lors d’opérations qui se déroulent certainement (en majorité) dans la bande sahélo-saharienne. Parfois, le lecteur a le sentiment de se trouver à proximité du narrateur, témoin de l’action menée par les forces spéciales. Ce livre a un immense avantage, il donne de l’épaisseur à toutes ces informations qui défilent en permanence devant nos yeux sur les réseaux sociaux. Et puis, Louis Saillans répond à cette exigence dans les façons de nommer dont je déplore si souvent l’absence. Un combattant ennemi (qu’il respecte) n’est pas "neutralisé", il est "tué". L’officier écrivain est précis dans son écriture, comme il a appris à l’être dans ce métier qu’il va abandonner. Après une vie hors norme, que fera-t-il dans le civil ? "Je souhaite, mener une réflexion plus large sur l’engagement... " Il n’en dira pas plus. Déformation professionnelle, sans doute !

Chef de guerre, Mareuil éditions, 19,90 €.

mercredi 27 janvier 2021

Pendant ce temps-là, au Luxembourg

©armee.lu

42 engagés volontaires dont 4 de nationalité étrangère, ont récemment prêté serment après une formation de quatre mois. L'armée, Lëtzebuerger Arméi, forte d'un millier d'hommes et de femmes avait en ce début d'année, 28 militaires déployés au Mali, en Lituanie et en Afghanistan.

lundi 25 janvier 2021

Les services secrets espagnols et les secrets d'alcôve

Le général Roldan ©wikipedia.org

L'information est au coeur d'un procès en diffamation qui oppose à Madrid, le général Felix Sanz Roldan, ancien directeur du centre national de renseignement espagnol (les services secrets) de 2009 à 2019, à José Manuel Villagro. Celui-ci ancien policier, ex-détective, qui fut également agent secret, est au centre de plusieurs affaires peu ragoûtantes, dont des enregistrements à l'insu de personnalités. L'homme est en détention depuis 2017. Au cours des audiences, il fut question des conversations enregistrées entre l'ancien chef du renseignement  (CNI) et Corinna Larsen, ancienne maîtresse de l'ex-roi Juan Carlos. Le général Roldan aurait contacté à plusieurs reprises celle-ci car elle possédait des documents concernant les affaires financières de l'ancien souverain. Lui indiquant, selon le témoignage de Mme Larsen, qu'elle ne serait en sécurité nulle part tant que les documents ne seraient pas restitués au CNI. L'ex-maitresse royale a raconté devant le tribunal, que lors d'une rencontre dans la capitale anglaise à l'hôtel Connaught avec le général, elle aurait été menacée ainsi que ses enfants. Rentrée en Suisse, elle aurait trouvé dans son appartement, un livre sur la mort dans un accident de voiture, de Lady Diana...Un appel anonyme aurait également été très explicite.

dimanche 24 janvier 2021

Le drôle de travail de mémoire du parlement flamand


Volontaires anversois pour le front de l'Est acclamés

Pour fêter les cinquante ans de la création du Conseil culturel de la communauté néerlandaise, le parlement régional de Flandres a décidé de mettre en avant quatorze personnalités "ayant contribué à l'émancipation du peuple et de sa langue". Support : une édition spéciale du magazine Newsweek België. Dans le choix de ces profils figurent deux collaborateurs nazis, Gustave De Clercq et August Borms. C'est un article du quotidien flamand De Standaard (L'Etendard) qui a révélé ce casting qui provoque beaucoup de réactions en Belgique. "Est-il convenable", s'interroge le quotidien néerlandophone "de mettre à l'honneur deux sympathisants nazis, collaborateurs avec l'occupant allemand, dont un (Borms) pendant les deux guerres mondiales..." Et de se demander si le parlement était devenu "masochiste." Mort en 1942, De Clercq avait créé, neuf ans plus tôt le Vlaams Nationaal Verbond (Ligue nationale flamande) qui prônait la création d'un état fasciste réunissant flamands belges et néerlandais. En 1939, la VNV compte jusqu'à 25.000 membres et dès 1941, joue le rôle de sergent recruteur pour aller combattre sur le front de l'Est.
Borms qui fut, lui, condamné à mort après la Première Guerre mondiale pour collaboration avec les Allemands, vit sa peine commuée en détention à vie. Elu lors d'une élection législative partielle à Anvers en 1929, il fut libéré en 1929. Puis onze ans plus tard, fut un zélé collaborateur du IIIe Reich, se réfugiant à Berlin en 1944. Il fut fusillé en 1946.
La présidente du parlement flamand, Liesbeth Homans (N-VA, nationaliste) ne semble pas trop émue de la polémique. D'autres responsables parlent toutefois de "maladresse."

vendredi 22 janvier 2021

Disparition de Simone Vilalta, l'engagée

©Olivier Darrioumerie

C'est bien l'hiver de la Résistance ! Qu'elle soit extérieure ou intérieure. Et nous savons bien, tous, que le printemps ne reviendra jamais. Ce sont les derniers acteurs de la Seconde Guerre mondiale qui, aujourd'hui, sont en train de disparaître. Nous avons ainsi appris la mort de Simone Vilalta, décédée le 1er janvier à Hendaye (Pyrénées- Atlantiques). Trois semaines auparavant, elle avait eu 97 ans. En 1940, elle ne s'est pas contentée de refuser l'armistice, elle a ensuite demandé à son père de pouvoir s'engager avec lui au sein d'Honneur et Patrie, réseau constitué à Angers. Elle est arrêtée en 1943. Elle a vingt ans. Simone Chrisostome (de son nom de jeune fille) sera envoyée à Ravensbrück où elle ne deviendra qu'un numéro : 22 352. En 1945, elle pèse 30 kg. Lorsque les Soviétiques approchent, les nazis décident de vider les camps. Une abominable marche de morts-vivants débute. Si, la jeune femme parvient à rester en vie, c'est qu'elle réussit à s'évader avec une autre française, originaire de Bayonne. Elles seront retrouvées par l'armée soviétique, soignées puis confiées aux Américains. A Hendaye, la résistante miraculée se mariera avec un républicain espagnol et n'aura de cesse de témoigner de l'horreur. Jusqu'à la fin !

dimanche 17 janvier 2021

Il y a 30 ans, la guerre du Golfe. Souvenirs journalistiques…

 

©Henri Weill/1991

Récemment, l’ambassade de France au Koweït et un quotidien local m’ont demandé de me plonger dans mes souvenirs et de raconter la guerre du Golfe 1, couverte à Ryad (Arabie Saoudite) puis au Koweït, dès que celui-ci a été libéré. Pays où devait se rendre, initialement, aujourd’hui Florence Parly à l’occasion du 30e anniversaire de Daguet. En 1991, j’étais reporteur pour une chaîne de télévision aujourd’hui disparue, la 5. Voici quelques anecdotes concernant cette guerre du Golfe aux multiples noms et phases. Ainsi, Tempête du désert (phases aérienne et terrestre) à laquelle a notamment participé la division Daguet, dispositif commandé par le général Michel Roquejeoffre qui a intégré la coalition visant à délivrer le territoire de l’émirat du Koweït de l’occupation irakienne. C’était donc il y a trente ans. Pour la première fois, une guerre a été vécue en direct grâce aux télévisions du monde entier et, en particulier, CNN.

Ces souvenirs reposent sur une succession d’images. Je les ai classées dans un ordre chronologique. La première nous conduit à Roissy. Où nous partons, à la mi-janvier 1991, avec une dizaine de collaborateurs de la 5, chaine pour laquelle je travaille depuis sa création, il y a près de quatre ans. Nous sommes une dizaine de journalistes, cameramen, monteurs. Comme je suis responsable de la mission, je porte beaucoup d’argent liquide, car l’hôtel Hyatt de Ryad, où nous sommes hébergés, n’accepte que des dollars… Nous allons y loger cinq semaines.

                                                      NBC

Compte-tenu des menaces qui pèsent, il est fortement recommandé de partir sur le terrain avec une tenue « nucléaire, biologique et chimique » (NBC). Notre direction de l’information a fait ce choix. Celles-ci doivent arriver de Montpellier et nous être livrées à l’aéroport, deux heures avant notre départ. Elles ne sont pas au rendez-vous. Ne voulant faire prendre aucun risque au groupe, je décale de 24h notre départ (nous relevons d’autres équipes de la chaîne). Le lendemain, les tenues nous sont livrées. Nous embarquons dans le Boeing de la compagnie Saudi arabian airlines. Celui-ci est pratiquement vide. Cette guerre du Golfe 1 constitue un choc en France. Les restaurants sont alors vides, les magasins également. Environ 14 000 militaires français participent à la coalition et constituent la division "Daguet". C'est la première fois depuis l’Algérie, donc 38 ans auparavant, que nos troupes partent faire la guerre. Jusqu'ici elles n’ont participé qu’à des opérations de maintien de la paix. C’est un choc !

 

Avec le général Le Pichon, Daguet ©Henri Weill/1991

Arabie Saoudite

Une fois sur place, nous avons pour consigne, lorsque la sirène du Hyatt de Ryad retentit, de descendre à l'abri, situé au sous-sol de l'hôtel. Mais nous ne l’avons jamais fait. Nous préférions aller sur le toit, là où se trouvaient les paraboles de diffusion, afin de voir les SCUD (missiles russes tirés par les Irakiens) être interceptés par les missiles Patriot américains. Dans les dernières heures de l'offensive terrestre, un missile est toutefois tombé à proximité de nous. Les télévisions françaises travaillaient en pool. Lorsqu’il y avait un reportage avec l’armée (française), un rédacteur et un cameraman représentaient l’ensemble et nous fournissions aux autres confrères images, interviews et éléments de commentaire. Ces reportages devaient officiellement être visionnés avant envoi par un officier de communication français mais j’ai le souvenir que tout s’est passé sans problème avec eux. A la fin, ils ne venaient même plus.

 

Sortie de Koweït city après l'offensive terrestre ©Henri Weill/1991

L’offensive terrestre

Ici nous l’attendions depuis plusieurs jours. L’annonce en a été faite par le ministère de la défense en pleine nuit du 23 au 24 février 1991. Le téléphone sonne vers 2h30 selon ma mémoire. C’est donc Paris qui nous apprend son déclenchement (à l’époque nous n’avons pas de téléphones portables, ni tweeter, ni réseaux sociaux…) Nous travaillons « à l’ancienne. » Nous essayons de joindre les officiers du SIRPA (de téléphone filaire à téléphone filaire). Ils sont à l’hôtel Novotel où résident également d’autres confrères français. De ne pas être dans le même établissement est un souci. Mobilisation immédiate de toutes les chaines françaises. Nous montons sur le toit du Hyatt et pendant plusieurs heures, jusqu’au petit matin, nous allons enchainer les directs. Sans disposer de la moindre information précise…

  

Avion de la British airways, aéroport de Koweït city ©Henri Weill/1991

Reportages

J'ai tout d’abord deux images de pool qui reviennent en écrivant sur ce passé. J’avais embarqué, lors des opérations aériennes, dans un avion ravitailleur français et celui-ci avait fourni du carburant à un Jaguar qui allait bombarder une cible en Irak (les Français et les Américains fournissaient souvent des images des attaques). C’était extrêmement impressionnant. La deuxième : mon premier déplacement à Koweït, par voie aérienne militaire (VAM). Les puits de pétrole étaient encore en feu, les pistes de l’aéroport de Koweit city étaient encombrées par les carcasses d’avions détruits par les Irakiens. Ceux-ci venaient de quitter le pays. Au sortir de la capitale, leur dernier convoi avait été bombardé par les forces alliées. Dans un très large périmètre il y avait, abandonnés, armes lourdes et légères, munitions, casques, tous types de véhicules, mais aussi le fruit des rapines que les occupants voulaient emporter : vêtements, lessives, machines à laver…

 

Sortie de Koweit city ©Henri Weill/1991


Le surlendemain, je suis retourné au Koweit mais en voiture. Avec un cameraman et un preneur de son. Pas par la côte et Dahran mais par le centre (désert). On nous avait expliqué que c’était encore interdit aux journalistes d’y accéder. Nous venions pour réaliser un magazine sur les dégâts subis par le pays pendant l'occupation irakienne. Dans l’autre sens, revenant du Koweït, l’armée américaine faisait chemin inverse. C’était véritablement « l’invincible armada » qui rentrait de campagne. Le convoi s’étalait sur des kilomètres et des kilomètres. Je n’ai jamais eu l’occasion, depuis sur d’autres théâtres d’opérations, de voir pareilles images.

Je ne me remémore pas, trente ans après, l’entrée au Koweït sans une forme de sourire. Comme je viens de l’expliquer, il était compliqué en ces premiers jours, pour les journalistes d’y entrer. C'est pour cela que j'avais choisi cette route. J'avais revêtu la tenue NBC. Tenue « désert » des militaires français. Pour passer la frontière j'ai ajouté sur la poitrine les barrettes de capitaine données par un officier. Au poste frontière, je suis descendu du Range Rover et suis allé me présenter à un militaire koweïtien. Lui indiquant que nous allions à l’ambassade de France. Le cameraman et le preneur de son, eux, étaient en civil mais cela n’a posé aucun problème. « Mon homologue » m’a remercié et nous a autorisés à entrer…

La Guerre du Golfe

La guerre du Golfe 1 (2 août 1990-28 février 1991) débute le 2 août 1990 avec l’envahissement du Koweït par l’Irak. Une semaine plus tard, François Mitterrand, président de la République, annonce notamment l’envoi du porte-avions  Clemenceau avec son escorte, afin d’assurer la protection du golfe Persique (opération « Salamandre). Le 14 septembre 1990, les Irakiens investissent l’ambassade de France à Koweït City. Une division française « Daguet » est constituée et participera à la coalition contre l’Irak. Qui protégera également l’Arabie Saoudite.

Cette opération porte le nom de Bouclier du désert qui consiste en une longue période de préparation des troupes avant l’offensive alliée baptisée Tempête du désert à partir du 17 janvier 1991. L’assaut terrestre qui suivra durera 100 heures.

Dix militaires français ont été tués, certains étant morts par accident avant le déclenchement des opérations ou après le conflit.

samedi 16 janvier 2021

Le général Baptiste renouvelé

©DR

Délégué national  du Conseil national des communes « Compagnon de la Libération » depuis 2017, le général Christian Baptiste (2s) vient d'être renouvelé dans ses fonctions pour un mandat de quatre ans, par le président de la République. Cet homme de communication avait alors succédé au dernier chancelier de l'ordre de la Libération, Fred Moore. Il ne reste désormais qu'un seul titulaire de la croix de la Libération en vie. Il s'agit d'Hubert Germain, 100 ans, ancien de la 13e demi-brigade de Légion étrangère (DBLE).

vendredi 15 janvier 2021

L'héritage exploré


Jean-Jacques Fradet est un enfant du quartier parisien de Belleville. Il est actuellement directeur des systèmes d'information chez Gras Savoye, groupe français de courtage d'assurance et de réassurance. Auparavant, il a travaillé chez Alstom, la Société générale ou Capgemini. Un profil de cadre dirigeant donc. Je ne le connais pas, mais je suis persuadé qu'il a fait sienne cette interrogation de Chateaubriand : "Sans la mémoire que serions-nous ?" Ce qui me semblerait expliquer l'écriture de Belleville Mamie Blues (L'Harmattan, 2020), livre paru dans une collection qui paraît faite pour lui, "Graveurs de Mémoire". Ces pages, touchantes et tragiques, sont une jolie découverte. Touchantes et tragiques parce qu'elles retracent l'histoire de sa grand-mère, juive polonaise de Tarnow qui, avant ses vingt ans, a fui la vague tragique pour trouver refuge dans le Belleville de l'immédiat avant Seconde Guerre mondiale. Que rencontrera-t-elle ? Les éléments constitutifs de la vie des Israélites (comme nommés alors) la peur, de la dénonciation, de l'arrestation, de partir "vers l'Est" de l'Europe d'où elle venait mais dont on avait que des chances infinitésimales de revenir. Dans cette galerie de portraits, on croise également, un membre de la famille au nom familier aux plus de vingt ans, celui de Charles Denner. Beaucoup de gens se sont essayé depuis la Libération, à écrire sur leur famille. J'ai lu beaucoup de ces livres souvent destinés, uniquement, à laisser une trace aux descendants. Si j'ai souhaité consacrer un post à l'ouvrage de Jean-Jacques Fradet, c'est qu'il possède de vraies qualités. Celui-ci a abordé l'Histoire comme un enquêteur efficace, capable de mettre en perspective les événements. Ce qui permet au lecteur de suivre aisément. Habituellement, je contesterais à un étudiant en journalisme de faire deux citations dans un papier. Mais je vais oser. Et reprendre, celle d'un homme qui a vécu différemment cette période (américain, il est retourné aux Etats-Unis pendant le Seconde guerre pour servir au Bureau de l'information de guerre). Il s'agit de Julien Green. J'ai retrouvé récemment cette réflexion sur une personnalité qu'il évoquait dans son Journal : "Il a quatre-vingt-un ans et d'intraitables souvenirs qu'il va chercher dans la nuit de sa mémoire comme au fond d'une grande caverne pleine de ténèbres; il revient toujours avec quelque chose, un nom, une date, une anecdote..." De cette exploration de la nuit de l'histoire et de la mémoire, Jean-Jacques Fradet en a rapporté tant de souvenirs...

jeudi 14 janvier 2021

Affaire Jallal Hami : prison avec sursis pour 3 militaires, 4 autres relaxés

Jallal Hami ©DR

Elève officier à Saint-Cyr, le sous-lieutenant Jallal Hami, 24 ans, s'était noyé lors d’une soirée « de transmission des traditions » c'est-à-dire un bizutage, à Saint-Cyr. C’était le 30 octobre 2012. Le "colonel des gardes" a été condamné à huit mois de prison avec sursis. Le commandant du 2e bataillon et le" Père système" à six mois avec sursis. Celui-ci, aujourd'hui capitaine, avait reconnu sa responsabilité lors de l'audience qui s'est déroulée en novembre dernier, devant le tribunal correctionnel de Rennes (Ile-et-Vilaine). Il est aussi le seul condamné à servir encore dans l'armée. Quatre autres militaires poursuivis pour "homicide involontaire" ont été relaxés.

mardi 12 janvier 2021

Les enseignements du sondage IFOP-Le Point

La moitié des Français seraient donc opposés (51%) à la présence française au Mali et aux opérations qui y sont menées. Tel est le résultat d'un sondage IFOP-Le Point évoqué, depuis hier soir, par toute la presse. Une mesure de l'opinion réalisée au début de ce mois, après la mort de cinq soldats français, dont une femme sous-officier, les blessures infligées à six autres et la frappe de Bounti qui a provoqué une polémique. Bavure ? Un sondage, par habitude, doit être pris avec les réserves d'usage mais celui-ci exprime évidemment une adhésion de la population à Barkhane en décroissance.  A l'heure où l'opération doit évoluer. Toutes les hypothèses doivent être étudiées. Et elles le sont. Comme je l'expliquais hier, la ministre des armées a ainsi remis un voyage qu'elle devait effectuer ce prochain week-end à Koweït, pour le 30e anniversaire de l'opération Daguet, afin de travailler sur le dossier Barkhane.

Enseignements

Il y a, me semble-t-il, trois enseignements à noter dans cette enquête. Contrairement aux idées reçues, les écologistes (51%) sont plus favorables à cet engagement dans la bande sahélo-saharienne (BSS) que les partis classés à droite. Et la gauche, dans son ensemble, soutient davantage l'engagement militaire que ces partis de droite. 61% pour les sympathisants PS, 51% donc pour les écologistes, 43% pour la France insoumise. Alors que les réponses à ces questions laissent apparaitre que les sympathisants de François Fillon en 2017, ne sont que 41%, trois points de plus que pour les sympathisants du Rassemblement national. Les soutiens de LREM étant majoritairement favorable à l'OPEX (66%). Le deuxième est que les femmes sont plus méfiantes que les hommes. Enfin, et c'est ma troisième réflexion, ce sondage ne peut que contenter nos ennemis sur le terrain. Depuis trois semaines, ceux-ci ont multiplié les actions afin de blesser ou de tuer les militaires français. Avec un objectif : faire évoluer l'opinion française...

lundi 11 janvier 2021

30e anniversaire de Daguet, la visite de Florence Parly au Koweit décalée


©Ministère des armées


Report de la visite que la ministre des armées devait effectuer ce dimanche au Koweit afin de célébrer le 30e anniversaire de l'opération Daguet. Celle-ci, décalée vraisemblablement pour des contraintes liées à l'actualité de Barkhane, pourrait toutefois se dérouler au mois de février. L'opération
Daguet (1990-91), commandée par le général Michel Roquejeoffre, est la participation française à la coalition internationale formée après l'invasion du Koweit par les troupes irakiennes, début août 1990. C'est la guerre du Golfe 1.

dimanche 10 janvier 2021

Covid 19, l'Algérie a choisi ce soir officiellement le vaccin russe Spoutnik V

Information commentée ainsi par Dilem, dessinateur du quotidien algérien francophone Liberté :

©Dilem, Liberté

jeudi 7 janvier 2021

Vents contraires pour les armées

A l'heure, où une nouvelle fois, les corps de deux militaires français viennent de passer sur le pont Alexandre III à Paris, la situation s'est largement "complexifiée" pour les armées. D'abord avec ce bilan de tués en OPEX qui ne cesse de progresser. Le débat sur un retrait, partiel ou total, s'est intensifié depuis la mort des trois chasseurs du 1er RCh puis des deux hussards d'Haguenau. Ne sous-estimons pas l'émotion qu'a suscité la mort d'une femme. L'engagement des femmes est certes banalisé et ne suscite aucune question mais dans l'opinion publique, la mort d'une femme au combat reste antinomique avec l'image de la mère. 

 

Florence Parly ©Wikipedia

Une autre situation, moins dramatique a suscité un début de controverse. Elle concerne les mots employés par la ministre et son nouveau porte-parole, sur "l'arme des lâches", concernant les terroristes, les poseurs d'IED de la bande sahélo-saharienne (BSS). Et puis est venue se greffer une polémique, qui revêt une autre dimension, sur la mort d'une vingtaine de personnes dimanche au Mali. Attaque française contre des terroristes et/ou des civils ? Pour l'heure difficile d'y voir clair. Dans une catégorie bien différente, il y a eu également, toujours au Mali, ces deux militaires français blessés lors d'une altercation, dans la nuit du 24 au 25 décembre, certainement alcoolisée. Enfin, il y a cette enquête préliminaire ouverte par la justice après le dépôt de cinq plaintes par des militaires d'active et des anciens de l'armée de l'air pour des faits d'outrages récurrents et sexistes sur la base de Nancy-Ochey. Des vents contraires...

mercredi 6 janvier 2021

La statue de Jacques Chaban-Delmas a disparu de la carte de voeux du maire actuel

 


Compagnon de la Libération, général à 29 ans en 1944 (plus jeune officier général depuis le Premier Empire) et maire de Bordeaux de 1947 à 1995, Jacques Chaban-Delmas est au centre d'une polémique. Bien indirectement d'ailleurs. Sur la photo d'une place Bey-Berland verdie, qui sert de support à la carte de voeux de l'actuel maire, Pierre Hurmic (EELV), la statue de son illustre prédécesseur a disparu. Le petit-fils de l'ancien Premier ministre, conseiller municipal d'opposition s'insurge. "Il ne faut y avoir aucune malice" rétorque-t-on à la mairie. Le graphiste à l'origine de la carte, précise qu'il s'agit d'un cliché ancien qui a été utilisé pour avoir une place très dégagée. Un peu maladroit toutefois, après le tweet de Pierre Hurmic en novembre dernier, le jour du 20e anniversaire de la mort de Jacques Chaban-Delmas. Après une première partie classique le maire actuel ajoutait : "...Aujourd'hui les citoyens veulent des maires à plein-temps, qui ne cumulent ni dans le temps ni dans l'instant."

mardi 5 janvier 2021

Yvonne Huynh est la première militaire française tuée au combat depuis 1963

 

La sous-officier(e) de 33 ans, tuée samedi au Mali avec son camarade du 2e régiment de hussards le brigadier Loïc Risser, est la première femme militaire française tuée au combat depuis la guerre d'Algérie. Deux autres jeunes femmes sont régulièrement citées mais elles l'ont été dans d'autres contextes. La capitaine Laurence Briançon-Forest a perdu la vie dans le crash d'un Twin Otter de l'armée de l'Air en 2007 dans le Sinaï (Egypte). Quant à Anita Mignot-Gaillon, cette 1ère classe a été retrouvée morte dans des conditions troubles après avoir servi au Kosovo. Elle s'est, en effet, suicidée.

lundi 4 janvier 2021

Les femmes engagées et les "mortes pour la France" depuis 1940 (2) L'Indochine, l'Algérie et aujourd'hui

 


Une seule stèle en France, rend hommage uniquement aux PFAT (personnel féminin de l'armée de Terre) "mortes pour la France" en Indochine. Elle est située dans la caserne de Croÿ à Versailles (Yvelines). Trente et un noms y figurent. Ainsi ceux d'Yvette Bergeret, 22 ans, de la 73e CQG, tuée au cours de l'attaque d'un convoi à Da Banch le 9 mai 1948, celui de Violette Dambiel, 27 ans, tuée dans les mêmes circonstances, de Françoise Guillain, "massacrée le 10 mars 1946 près de Haïphong" alors qu'elle venait de débarquer avec la 9e DIC*(2), d'Aline Lerouge, 1ere classe, ambulancière, blessée lors d'un premier séjour en 1945, citée lors d'un deuxième qui reçoit la Légion d'honneur en 1948, meurt lors d'un troisième séjour. Son ambulance coulant en traversant un arroyo, celui de Pierina Piccardi, 32 ans, "tuée au combat" en 1952, de Viviane Saint-Paul, 40 ans, 2eme classe à la section cinéma, tuée avec son assistante et son chauffeur dans une embuscade au Cambodge, d'Odette Triollet, ancienne Rochambelle de la 2e DB, qui a poursuivi son engagement en Indochine, est tuée à Saïgon. Des convoyeuses de l'air sont également mortes en mission. Il est toutefois difficile de citer un nombre précis de ces femmes militaires tuées en Indochine.

100 à 200 tuées au sein des TFEO

En croisant les sources disponibles (peu nombreuses ou contradictoires), Elodie Jauneau pour un article*(1) publié en 2012 par le centre d'histoire de Sciences-Po (Paris), estime que "cent à deux cents femmes ont trouvé la mort en Extrême-Orient" soit entre 5 et 10% des effectifs militaires engagés sur place. "Alors qu'elles ne représentent guère plus de 2% de l'effectif total des troupes françaises d'Extrême-Orient (TFEO)". L'historienne rappelle que ce sont 15 à 20% des effectifs du corps expéditionnaire qui moururent en Indochine. 

L'Algérie 

Lors de cette guerre, "retrouver la trace des femmes tombées au champ d'honneur est une tâche encore plus ardue" explique Elodie Jauneau "en revanche, il est possible d'affirmer que parmi les mortes pour le France, toutes les spécialités féminines sont représentées : convoyeuses de l'air, attachées des SAS (sections administratives spécialisées), EMSI (équipières médico-sociale itinérantes)..." Et de citer quelques noms de ces femmes (d'origine française ou d'Algérie "harkettes") : Christine Guenon, Djamila Keira Madami, Kedassa M'Barka, Saadia Chemla, Yamina Ouali, Zoubida Mustapha, Zhora Nichami (tuées lors d'embuscades), Nassia Lassani et Germaine Kiintzler (assassinées). Citons aussi, parmi d'autres femmes abattues, Jacqueline Domergue (dite Jaïc), convoyeuse de l'air, tuée d'une balle en plein front alors qu'elle prodiguait des soins à des victimes.

XXIème siècle

Deux femmes militaires sont mortes depuis le début du XXIè siècle : Laurence Briançon-Forest en 2007 lors d'un accident d'avion en Egypte et Yvonne Huynh au Mali, samedi. Le taux de féminisation de l'armée française était selon les ministère, de 16,1% en 2019.

 (1) Les "mortes pour la France" et les "anciennes combattantes" : l'autre contingent de l'armée française en guerre (1940-1962)

(2) Françoise Guillain avait écrit avant de débarquer : " Si je meurs, qu'on me laisse-là où je serai tombée, près de mes compagnons d'arme. Ne craignez rien, je suis prête."

dimanche 3 janvier 2021

Les femmes engagées et les "mortes pour la France" depuis 1940 (1) La Seconde Guerre mondiale

 

Rochambelles ©DR

"Longtemps, les femmes n'ont pas été considérées comme des soldats à part entière" note Elodie Jauneau. L'historienne aborde ainsi son étude sur les "mortes pour la France et les anciennes combattantes" de 1940 à 1962. Ce qui explique pourquoi "bon nombre «d'héroïnes » de guerre sont ignorées de la mémoire combattante." L'un des exemples les plus significatifs est l'ordre de la Libération. Sur 1038 compagnons qui ont reçu la croix de la Libération, il n'y a que six femmes. Six "compagnes" de la Libération. Alors que nombre de femmes ont participé à l'action clandestine en France occupée (Résistance intérieure) et qu'existait à Londres  depuis 1940, un Corps des volontaires françaises (Résistance extérieure).

Le CVF 

Au sein de la France libre, 600 femmes seront engagées auprès du général de Gaulle dont une centaine au sein des services secrets (BCRA) où elles sont dactylos ou sténos. Peu participent au combat clandestin malgré leur souhait. Comme l'a expliqué Sébastien Albertelli, dans "Elles ont suivi de Gaulle" (Perrin/ministère des armées, 2020), certaines de ces volontaires quitteront la France clandestinement, en traversant la Manche ou par l'Espagne. Ce qui signifie passer par la case prison pendant quelques mois, avant d'arriver à destination. Puis subir, en Angleterre, moults interrogatoires de sécurité. Hélène Terré dirigea le CVF puis obtint en 1944, la création de l'arme féminine de l'armée de Terre (AFAT). Elle seront 6 000 à la fin de l'année,11 000 à la fin de la guerre. Quelques-unes de ces femmes y laissèrent leur vie. L'AFAT sera ensuite dissoute. 

Le CFT 

Ce sont les "Merlinettes" du nom du général Lucien Merlin, patron des transmissions des armées françaises, qui décide de créer fin1942, le Corps féminin des transmissions (CFT) en Afrique du Nord "libérée". Près de 400 intégreront le corps expéditionnaire en Italie, commandé par le général Juin. En avril 1944, le CFT compte 1095 militaires. Dont 37 officiers (femmes). Ce sera ensuite pour certaines d'entre elles le débarquement en Provence puis le franchissement du Rhin. Parallèlement, certaines "Merlinettes" furent affectées au SOE (Special operations executive) britannique et parachutées en France occupée. Plusieurs d'entre elles, Marie-Louise Cloarec, Eugénie Djendi, Suzanne Mertzizen, Pierrette Louin et Elisabeth Torlet furent arrêtées par la Gestapo, déportées puis fusillées. Elles seront 19 à ne pas connaitre la Libération.

Les ambulancières

Le Sundgau du Territoire de Belfort, a été en novembre 1944, le théâtre de combats dans lesquels les acteurs ont été des femmes. Ambulancières, brancardières et conductrices du 25e Bataillon médical de la 9e division d'infanterie coloniale. Les jeunes femmes sont rapidement encerclées à Oberwald. Elles soignent à l'abri dérisoire d'un pan de mur, sous une ambulance... 7 sont blessées dont le lieutenante Suzanne Rouquette qui commande les ambulancières. Elle sera amputée d'une jambe. Depuis 1991, un monument honore leur courage à Réchésy. Il est surplombé d'un médaillon représentant Denise Ferrier. Citée à l'ordre de la division pour son comportement pendant cette attaque allemande, elle fut tuée quelques semaines plus tard, lors de la libération de Richwiller. C'était le 20 janvier 1945. Elle avait 20 ans. Les ambulancières de la 2e division blindée, les "Rochambelles" étaient également au contact du danger. Scarabée alias de Marie-Louise Grimpel a disparu aux abords d'Argentan en 1944. Cette ancienne du réseau Alliance, a quitté la France alors qu'elle était recherchée par la Gestapo. Affectée à son arrivée en Angleterre au BCRA, elle rejoint ensuite le groupe Rochambeau et rentre en France en août 44 avec Leclerc, au volant de Gargamelle (ambulance Dodge). Elle a 26 ans. Le 13 août, son véhicule est retrouvé mitraillé aux portes d'Argentan avec les corps du brancardier qui l'accompagnait et du blessé qu'elle transportait. On ne la retrouva jamais.

Quelle image pour ces combattantes ?

Si l'on parle communément "d'anciens combattants", on n'honore jamais les "anciennes combattantes" . La représentation est masculine. Nous le verrons dans le prochain volet, ce constat pour la Seconde Guerre mondiale vaut pour l'Indochine et l'Algérie. Si majoritairement, les hommes ont été les plus nombreux, il est nécessaire que le travail de mémoire (et non devoir) auquel ont fait appel si souvent dans le discours public, n'occulte pas l'engagement des femmes.

Yvonne Huynh 33 ans, Loïc Risser 24 ans, tués au Mali

 

Agée de 33 ans, le sergent Yvonne Huynh était née à Trappes (Yvelines). Engagée en 2006 au 3e régiment d'artillerie de marine, elle avait été affectée de 2014 à 2017 à la Réunion, au sein du régiment du service militaire adapté. Puis avait demandé à servir au 2e régiment de hussards (Haguenau, Alsace). Elle avait été projetée au Mali en septembre dernier. Cette jeune femme était pacsée et mère d'un petit garçon. Sa disparition aura certainement une profonde résonance en France. Le brigadier Loïc Risser, âgé de 24 ans, était né à 160 km d'Haguenau, à Saint-Louis. Il servait au 2eme hussards depuis 2016. Il était au Mali depuis le 11 novembre. Cet Alsacien était célibataire et sans enfant. Tous deux ont été tués hier à proximité de Ménaka lorsque leur véhicule blindé léger a été touché par l'explosion d'un engin explosif improvisé (IED). La mort de ces deux militaires survient cinq jours après celle de trois chasseurs.

samedi 2 janvier 2021

Deux soldats français dont un sous-officier féminin tués au Mali

Il s'agit du sergent Yvonne Huynh et du brigadier Loïc Risser, du 2e régiment de hussards d'Haguenau (Alsace), tués dans l'explosion d'un IED vient d'annoncer l'Elysée. Un troisième militaire aurait été blessé. L'information de l'attaque d'un convoi de Barkhane en début d'après-midi au Mali, circulait depuis quelques heures. Le chiffre de 2 victimes était avancé mais n'avait pas, jusqu'ici, était officiellement confirmé. Mon confrère Wassim Nasr de France 24 précisait qu'un IED avait explosé à Tabangoute à 2 km de Menaka, zone d'activité du JNIM et d'AQMI.

Le service de renseignement militaire belge sur Twitter

©SGRS
Premier message, de circonstance, les voeux de son responsable, le général-major Philippe Boucké. Un tweet des plus conventionnels mais qui fait réagir Outre-Quiévrain. L'homologue civil du SGRS, la Sûreté de l'Etat est, elle, encore absente des réseaux sociaux (voir post 16 décembre 2020).

vendredi 1 janvier 2021

Des Français investis dans la lutte contre la crise sanitaire distingués dans les promotions de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite

 

Une promotion exceptionnelle de la Légion d'honneur et de l'ordre national du Mérite distingue 3884 personnes ce 1er janvier.  63% des nouveaux décorés le sont au titre de leur engagement dans la lutte contre la Covid-19. 

Ce sont quatre promotions civiles qui sont  regroupées : celle du 14 juillet 2020 et celle du 1er janvier 2021 de la Légion d’honneur ; les deux promotions de l’ordre national du Mérite qui auraient être dû publiées en mai et novembre 2020. Elles avaient été reportées afin de permettre de récompenser les personnes investies dans la crise sanitaire. De nouvelles nominations sont annoncées par la grande chancellerie pour 2021. 

1229 personnes sont décorées de la Légion d’honneur : 1087 chevaliers, 111 officiers, 21 commandeurs, 7 grands officiers et 3 grand’croix. Parmi elles, 40 personnes décédées des suites de la Covid-19 sont nommées chevaliers à titre posthume ainsi que le permet le code de la Légion d’honneur pour les personnes « tuées dans l’accomplissement de leur devoir » précise-t-on à la grande chancellerie. Il s’agit principalement de médecins, infirmiers, aides-soignants, agents administratifs et agents techniques intervenant en hôpitaux, en Ehpad ou en médecine libérale. 

L'infectiologue Karine Lacombe, l'épidémologiste Eric d'Ortenzio sont faits chevalier de la Légion d'honneur. Deux Prix Nobel, Esther Duflot et Emmanuelle Charpentier sont promues commandeur. Pour sa part Hubert Faure, est promu grand'croix de la Légion d'honneur et Léon Gautier, grand officier. Ces deux anciens des Forces navales françaises libres (FNFL) sont les deux derniers membres des commandos Kieffer encore en vie.

Dans l’ordre national du Mérite, 2655 personnes sont distinguées, réparties entre 2385 chevaliers, 225 officiers, 35 commandeurs, 7 grands officiers et 3 grand’croix. Robert Hébras, dernier survivant du massacre d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) le 10 juin 1944, a été promu commandeur.

Par ailleurs, la Médaille de l’engagement face aux épidémies, créée en 1885, sera prochainement réactivée et viendra compléter ces attributions des ordres nationaux (voir post du 13 mai 2020).

2021, je vous souhaite la meilleure des années !

 

©HW