dimanche 30 avril 2023

La pédagogie du major Houssin


En avril 2020, sur ce blog, je parlais ainsi du premier ouvrage du major (er) Houssin Le recrutement à la Légion étrangère (D'un autre ailleurs éditions) : « Jean-Michel Houssin a patiemment construit un ouvrage utile, dont la durée de vie dépassera l'habituel temps court réservé aux publications ».Trois ans plus tard, celui-ci récidive avec Sous-officiers de la Légion étrangère, de 1831 à nos jours, publié chez le même éditeur. Un sujet qu’il maitrise, l’ayant été lui même pendant trente trois années. Et un corps dont la force, comme le souligne le général Durieux dans sa préface « est une alchimie, résultat des liens entre tous ces sous-officiers aux passés et aux cultures si variées, le produit des interactions avec les officiers sous les ordres desquels ils ont accepté de servir et des légionnaires qu’année après année ils ont eu le devoir de commander...». Ce nouvel ouvrage, habilement illustré, de près de 400 pages, précis, rigoureux, solidement charpenté est le résultat d’une enquête historique et sociologique, qui s’imposera, lui aussi au fil du temps, comme une référence. Connaître, comprendre, restituer est le propre de la pédagogie. Jean-Michel Houssin en fait preuve et son travail, d’où l’humour n'est pas absent, pourrait motiver certains jeunes lecteurs en recherche d’un avenir. Un livre qui agirait alors comme sergent recruteur !

Sous-officier de la Légion étrangère, de 1831 à nos jours, D’un autre ailleurs éditions, 60 €

samedi 29 avril 2023

Il y a 78 ans, les militaires américains libéraient Dachau

Soldats américains devant Dachau, 1945. 
 ©National Archives Records of the Office of War/WikiCommons/BNF

L’attention des soldats est attirée par un train aux abord du camp. Avec 39 wagons à bestiaux. Ils ouvrent les portes...

Nous sommes le 29 avril 1945, en Bavière. Les militaires, américains, présents appartiennent à la 45e division d’infanterie. Ils encerclent le camp de concentration nazi de Dachau. Mis en activité par le régime national-socialiste, le 20 mars 1933. Le premier de ces camps de la mort.

Comment oublier cette vision ? Dans les wagons, 2 300 cadavres de prisonniers efflanqués, assassinés par les SS. Face à cette horreur, les militaires décident qu’ils ne feront aucun prisonnier allemand.

250 000 prisonniers, dont 6 000 Français, ont été détenus entre 1933 et 1945. Leur tort : être juif, tsigane, homosexuel, associal, témoin de Jehovah, résistant, communiste, cadre de l’Église catholique ou encore membre de l'ancienne noblesse allemande, recense le site de la Bibliothèque nationale de France, Retronews. Entre 50 et 80 000 d'entre eux n'en sont jamais revenus.

Une centaine d’officiers et de soldats allemands s’est réfugié dans un bâtiment. Avec l'aide d'un détenu polonais, le colonel Sparks, en charge de l'assaut, se fait désigner les éléments SS présents. Ceux-ci sont exécutés.


L’un des derniers prisonniers évacué du camp est Edmond Michelet, futur ministre. Dans le quotidien L’Aube du 29 mai 1945, il témoigne : « Le camp de Dachau n'est plus. C'est le premier bagne nazi évacué en entier. Je rentre avec les derniers 3 000 internés de mon camp, qui en groupait 35 000. »

mercredi 26 avril 2023

2e REI, mort d'un légionnaire


C’est par un tweet que le colonel Guillaume Vancina, chef de corps du 2e Régiment étranger d’infanterie (Nîmes) a confirmé la mort d’un légionnaire d’origine ukrainienne. Agé de 19 ans, Zakhar Kulakov a été retrouvé lundi, son arme de service à proximité. Le jeune militaire a probablement mis fin à ses jours, selon plusieurs sources. Une enquête est en cours.

mardi 25 avril 2023

Disparition de François Léotard, ancien ministre de la défense


 ©DR

C’est sous la cohabitation, entre 1993 et 1995, que François Léotard accéda à l’hôtel de Brienne. Ministre d’Etat, ministre de la Défense dans le gouvernement d’Edouard Balladur, il pilota ainsi l’opération « Turquoise » au Rwanda en 1994. Ministre de la Culture lors d’une précédente cohabitation (1986-88), cet énarque fut maire de Fréjus durant 20 ans (1977-97). Député du Var, il fut également président, en 1988, du Parti républicain, avant d’être celui de l’Union pour la démocratie française (1996-1998).
Cadet de la droite, on lui a longtemps prédit un destin national. Celui-ci fut contrariée par l’affaire Ziad Takieddine, du nom de l’intermédiaire qu’il avait désigné dans des négociations de livraisons d’armes, « une opération soupçonnée d’avoir financé la campagne présidentielle d’Edouard Balladur, conduisant à l’attentat de Karachi » rappelle le quotidien Le Monde cet après-midi. Affaire qui débouchera sur une première condamnation, par la Cour de justice de la République, à deux ans de prison avec sursis.

mercredi 19 avril 2023

Vladimir Khourda futur chef de la MLE


 ©LE

Dans mon dernier post, j’évoquais le départ, dans quelques semaines, du lieutenant-colonel Emile Lardeux qui était à la tête, depuis 15 ans, de la Musique de la Légion étrangère. Grade qui est celui d’un chef de musique hors classe. Son successeur est chef de musique de 1ère classe, soit capitaine. Il s’agit de Vladimir Khourda, 52 ans. D’origine ukrainienne, son premier instrument fut le violon, qu’il apprit en Ossétie du Nord (Fédération de Russie). A 15 ans, en 1986, il remporte, son premier concours. L’année suivante, il intègre le lycée des musiques militaires, à Moscou. Avec un nouvel instrument : la trompette. Son cursus le conduit ensuite, toujours dans la capitale, au Conservatoire national Tchaïkovski. Le lieutenant Khourda devient chef de musique. Mais il quitte rapidement l’ex-URSS pour s’engager chez les képis blancs. Le légionnaire entre à la MLE où il joue du cor.
Il devient musicien français et prépare le concours de chef de musique militaire, qu’il réussit en 2007. Le lieutenant Khourda intègre alors la Musique de l’infanterie (Lyon) puis celle des parachutistes (Toulouse). Il a également servi à la Musique des troupes de Marine (Versailles). En 2021, il revient à Aubagne comme chef adjoint.

samedi 15 avril 2023

Dernières notes pour le maestro

 

Le Lt-colonel Lardeux avec le couple royal belge ©HW 

Le 14 juillet prochain, au terme de son 16e défilé parisien à la tête de la musique de la Légion étrangère, le lieutenant-colonel Emile Lardeux prendra véritablement conscience que la mission a pris fin et que le temps de la retraite est arrivé. Cet angevin, chef de musique notamment des 92e et 27e RI avait rejoint Aubagne et les képis blancs, le 1er juin 2008. A l’automne prochain, une nouvelle page, dédiée à l’orgue, s’ouvrira…

Rencontres royales
Sa carrière ce sont notamment des dizaines de prestations en France ou à l’étranger. De ses rencontres, Emile Lardeux aime à citer, celle, en 2011 avec la reine Elisabeth II puis deux ans plus tard celle avec la reine Mathilde de Belgique et son mari, le roi Philippe. Le 21 juillet 2013, le royaume célèbre la fête nationale. « Ainsi va le monde » raconte la suite : « Dans le kiosque du parc royal de la capitale, la musique de la Légion étrangère attend en cette fin d’après-midi. Philippe et Mathilde s’approchent. L’ambassadeur de France, Bernard Valéro salue le souverain et son épouse. La MLE attaque la Brabançonne, l’hymne national. Immédiatement après le chef de la musique, le lieutenant-colonel Emile Lardeux descend les quelques marches et se présente au roi. Il lui tend ensuite un insigne numéroté du 1er RE et un CD de « Héros ». Le roi prend son temps, le regarde et sourit : « C’est l’un de mes ancêtres, Louis-Philippe qui a crée la Légion… » précise-t-il. A ses côtés, la reine Mathilde est attentive... (voir post du 22 juillet 2013).

jeudi 13 avril 2023

Concert solidaire à l’Olympia pour la Musique de la Légion étrangère

 


Le 18 juin, prochain, à 14h puis à 18h, la Musique de la Légion étrangère se produira à l’Olympia à Paris (voir post du 17 décembre 2022). En ce dimanche de fêtes des Pères, « ce sera l’occasion pour nous d’insister sur la solidarité légionnaire » a expliqué en fin de matinée à Paris, le général Alain Lardet, lors d’une conférence de presse de présentation de cette « journée exceptionnelle ». Le commandant de la Légion (COMLE) a, pour cette occasion, convié 500 légionnaires, représentant l’ensemble des régiments (11) à assister ce concert public. Puis à, ensuite, participer à une veillée au château de Vincennes.

Le thème de ce double concert  : « Monsieur légionnaire ». Le programme, traditionnel mais aussi très contemporain, permettra de retracer le parcours d'un képi blanc. « Des marches, des chants, une démonstration tambour, des musiques de films, un hommage à Edith Piaf mais aussi…du rap » a expliqué le lieutenant-colonel Emile Lardeux, chef de la MLE pour qui ce sera l’une des dernières sorties à la tête de cette formation de musique combattante. Rap qui sera interprété par l’un des musiciens, originaire de Mongolie.

Réservations : https://www.olympia-legion-etrangere.com/

dimanche 9 avril 2023

Il y a 78 ans, le martyre des enfants et du personnel de la colonie d’Izieu


©Henry Alexander, Maison d'Izieu

Il s’appelle Lucien Bourdon. Le 12 avril, ce paysan lorrain, réfugié pendant la Seconde Guerre mondiale dans l’Ain est arrêté. On lui reproche d’être à l’origine de l’arrestation, des enfants d’Izieu. Le quotidien Combat du lendemain, titre « Un dénonciateur d’enfants est arrêté ».
Quasiment deux ans auparavant, le jeudi saint, 6 avril 1944, 43 enfants pour la plupart juifs, âgés de 3 à 14 ans et 6 adultes ont été arrêtés par les Allemands dans cette commune de l’Ain, située non loin de Belley. Transférés au fort Montluc à Lyon, puis à Drancy, ils disparaîtront à Auschwitz. L’opération a été décidée par Klaus Barbie, chef de la section IV de la Gestapo à Lyon,
En juin 1947, Bourdon est condamné à la dégradation nationale pour faits de collaboration. Mais aucun élément ne vient étayer la thèse de la dénonciation.