dimanche 31 mai 2020

1700 contrats d'engagement pour l'armée de Terre



Si les centres de recrutement ont rouvert le 11 mai, la chaîne du recrutement n’a jamais cessé de fonctionner pendant le confinement, « entretenant un lien virtuel avec les candidats », explique le ministère des Armées. Mardi 2 juin, 1475 garçons et 225 filles signeront dans 104 centres d’information et de recrutement des forces armées (CIRFA), un contrat d’engagement dans l’armée de Terre. 330 sont issus des outre-mer.

jeudi 28 mai 2020

Disparition de la résistante Anise Postel-Vinay


@memoiredesdeportations.org
Elle aurait eu 98 ans le 12 juin. Anise Postel-Vinay est décédée dimanche. A l’été 40, la jeune Anise Girard souhaite partir en Angleterre mais aucune de ses amies des Eclaireuses de France n’accepte de l’accompagner. Dans les mois qui suivent, grâce à sa mère, elle travaille pour un réseau de renseignements britannique. Elle est arrêtée en août 42. Son père et son frère le seront, également, à d’autres moments. Elle les reverra. En revanche, sa sœur sera abattue lors de la Libération par des Allemands en fuite. Anise a, elle, survécu à l’enfer de Ravensbrück, d’octobre 1943 à avril 45, où elle a rencontré Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle.
En juin 1946, elle épouse André Postel-Vinay, qui comme Anise avait été incarcéré à la Santé pour faits de résistance. Compagnon de la Libération, celui-ci fut un éphémère secrétaire d’Etat en 1974.

mercredi 27 mai 2020

Le 27 mai 1943, le CNR

 Le 27 mai 1943 le général de Gaulle quitte Londres pour Alger. Le même jour, dans un appartement situé 48 rue du Four dans le 6e arrondissement parisien, autour de Jean Moulin, délégué du général de Gaulle, ont pris place les représentants des huit grands mouvements de résistance, ceux de deux importants syndicats d'avant-guerre et enfin ceux des six principaux partis politiques de la IIIe République. Les réunir tous n’a pas été chose facile. Jean Moulin a rencontré l'hostilité des chefs de mouvements lorsqu'il a voulu faire entrer dans ce CNR les représentants de partis ou tendances politiques d'avant 1940. Mais comme sa mission l'exigeait, il est parvenu à constituer en territoire occupé un conseil représentatif de toutes les formations participant à la lutte contre l'occupant. Le premier acte du CNR est de réclamer la constitution d'un gouvernement provisoire sous la présidence du général de Gaulle.
Daniel Cordier l’un des quatre derniers compagnons de la Libération encore en vie, participe à la sécurisation, à l’extérieur, de la réunion. Secrétaire de Jean Moulin, il raconte dans un livre* que Rex (l’un des alias de Moulin), fut très discret sur ce qui venait de se passer. Alors qu’ils allaient dîner au restaurant Aux ducs de Bourgogne dans le 9e arrondissement, « en me tendant la carte il me dit : Je vous invite à fêter ce grand jour ! »

* Alias Caracalla,Gallimard, 2009.

dimanche 24 mai 2020

Francis Kean, l’ancien patron de la marine fidjienne qui se rêvait dirigeant du rugby mondial


@Fbcnews
Mais des révélations embarrassantes ont contraint Francis Kean à déclarer forfait avant l’élection du 2 mai dernier. Et à renoncer à intégrer le comité exécutif du rugby mondial. Voici cette enquête sur un homme aux multiples visages.

Naguère, Francis Kean a été le patron de la marine de son pays, Fidji. Situé à 16 800 km de la France. Dans cet archipel éclaté -plus de 1000 îles et îlots- « les forces armées constituent l’élément central de la vie politique et civile de la nation » explique un spécialiste du Pacifique Sud. Une république qui reste marquée par les traditions militaires de l’ex-puissance coloniale, la Grande-Bretagne. En 2014, M. Kean est nommé Secrétaire permanent des travaux, des transports et des services publics (Permanent secretary), c’est-à-dire numéro deux du ministère. Deux ans plus tard, il est à la tête des prisons du pays. Voilà pour un rapide survol d’un parcours de haut fonctionnaire. Ajoutons, un élément loin d’être neutre : Francis Kean est le beau-frère de Frank Bainimarama, le Premier ministre et homme fort des Fidji. Le 5 décembre 2006, le contre-amiral Bainimarama prenait le pouvoir à Suva, la capitale, grâce à un putsch. Il est quasiment Premier ministre depuis 2009. Son parti a gagné les élections de 2018, avec une très courte majorité.

La prison comme responsable mais aussi comme détenu

Lorsque Kean était à la tête de l’administration pénitentiaire, quatre anciens gardiens, aujourd’hui réfugiés en Australie, l’accusent d’avoir mené une campagne d’intimidation. Ceux-ci se sont récemment confiés au quotidien britannique The Guardian qui précise dans son édition du 16 mai dernier, que « des comptes rendus détaillés fournis par les quatre officiers affirment que Francis Kean a mené une campagne brutale d’intimidation, de coercition et de violence à la fois contre les prisonniers et le personnel. » L’un de témoins évoquant le mode opératoire, indirect souvent utilisé : « Il disait en fidjien : cakava ga na ka e dodonu me caka. « Faites simplement ce qui est censé leur être fait. » Il y a quatre ans, son beau-frère le Premier ministre, s’adressant à une conférence régionale des Nations unies sur la torture, concédait que « cette culture de ce que nous appelons les buturaki -les coups- est profondément enracinée dans certaines parties de la psychée fidjienne. Mais ce n’est tout simplement pas acceptable à l’ère moderne » rappelait le quotidien londonien dans ce long article consacré à Francis Kean. Auquel des propos homophobes sont également prêtés. « Les récits de brutalité policière, en général, sont nombreux aux Fidji mais pas toujours facile d’en vérifier la véracité » raconte un enseignant qui y a longtemps séjourné.
Ironie de l’histoire, Francis Kean a fréquenté, avant de les diriger, les prisons de son pays. Comme détenu. En 2007, celui-ci tue un homme lors du mariage de sa nièce, la fille de Frank Bainimarama. Il plaidera coupable d’homicide involontaire, sera condamné à dix-huit mois de prison mais sera rapidement libéré. La proximité entre les deux hommes a-t-elle-joué ?

Le duo à la tête du rugby fidjien

Le rugby est un autre lien entre le chef du gouvernement et son beau-frère. Ce sport constitue « avec les églises, le principal motif de solidarité entre fidjiens. Un peu comme en Nouvelle-Zélande où ce sport est partout, au centre de toutes les discussions, éclipsant la politique, l’économie » explique cet excellent connaisseur des pays du Pacifique Sud. En 2014, les deux hommes prennent en main la fédération de rugby locale (FRU). Bainimarama en est le président et Kean le chairman, et dirige, à ce titre les débats du board. Avec fermeté, selon les témoignages. Une personnalité donc au sein d’une fédération de rugby qui produit depuis longtemps des talents appréciés outre-mer. Ainsi, lors de la coupe du monde 2019, sur les 33 joueurs fidjiens sélectionnés, 13 évoluaient en France. D’où la candidature de son numéro deux au comité exécutif du World rugby. Soutenue par la Fédération française (FFR) et son président Bernard Laporte, devenu lui depuis vice-président du World Rugby. Laporte qui avait trouvé Kean, qu’il n’aurait rencontré que deux trois fois, « adorable, avec son grand sourire », confiait-il récemment à L’Equipe. Pourtant des mises en garde avaient été adressées depuis longtemps aux dirigeants du ballon ovale international. Par Dan Leo, ancien capitaine des Samoa, actuel président de Pacific Rugby Players Welfare (PRPW), association de défense des joueurs du Pacifique, par deux rapports d’Amnesty international, par le Sunday Times, par également Ben Ryan, ancien entraineur de l’équipe fidjienne de rugby à 7, championne olympique en 2016, cité par le quotidien sportif français. Qui rappelle dans un ouvrage publié en 2018, avoir alerté les dirigeants internationaux de son sport. Qui aujourd’hui se déclarent « dans l’embarras. »

jeudi 21 mai 2020

Une quatrième étoile pour trois généraux de gendarmerie

Seront au 1er juin, généraux de corps d’armée, les généraux de division Stéphane Ottavi, Pierre Sauvegrain et André Pétillot, selon l’ordre du décret publié, ce matin, au Journal officiel. Mesure entérinée, hier, lors du conseil des ministres. Stéphane Ottavi commande la région de gendarmerie du Grand Est depuis le 1er janvier dernier. Pierre Sauvegrain est numéro deux de la direction des opérations et de l’emploi de la gendarmerie depuis le 1er août 2017. Enfin, André Pétillot est chef de cabinet du directeur général, depuis le 1er octobre 2017. Tous trois sont maintenus dans leurs fonctions.

mercredi 20 mai 2020

Sir Tom Moore


@Wikipedia
Le 30 avril, Tom Moore a eu cent ans. Un homme discret jusque-là. Quelques jours plus tôt, face à la crise sanitaire que connait la Grande-Bretagne, cet ancien officier britannique ayant combattu en Birmanie lors de la Seconde Guerre mondiale, décide de lever des fonds pour aider les soignants. Son but est de réaliser cent traversées de son jardin, long de 25 mètres, à l'aide de son de son déambulateur, dans le but de collecter 1 000 £ (1 116 €). Il a tant ému la nation qu’il a récolté 33 millions de livres sterling. La reine vient de décider de l’anoblir.

mardi 19 mai 2020

Un parti indépendantiste calédonien demande le renvoi du haut-commissaire et du général commandant les FANC

Le général Barrera à Nouméa @FANC
« La nuit dernière » écrit, hier, Daniel Goa, président de l’Union calédonienne (UC), « 62 militaires sont encore rentrés sans passer par les contrôles d’immigration, de douanes et ne sont pas soumis aux déclarations phytosanitaires. De qui se moque-t-on dans ce pays, nous en train d’exposer dangereusement nos populations. » Jugeant l’Etat comme un interlocuteur partisan et déloyal, M Goa demande, dans cette « Lettre ouverte aux citoyens calédoniens » le départ du haut-commissaire Laurent Prévost et du général Franck Barrera, commandant supérieur des Forces armées de Nouvelle-Calédonie. La « haussaire » a expliqué, ce matin, que « les 62 gendarmes mobiles arrivés le 17 mai au soir dans le cadre des relèves annoncées, sur un vol Air Calin, donc  connu des autorités calédoniennes, ont été mis en quarantaine dès leur arrivée dans la caserne de la Tontouta. »
La Nouvelle-Calédonie est un « territoire pilote » du déconfinement, puisque le « Caillou » a retrouvé une vie quasi-normale depuis le 4 mai. Cet incident survient alors qu’un second référendum sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, se déroulera le 6 septembre prochain.

dimanche 17 mai 2020

Le président de la République aujourd’hui dans l’Aisne pour célébrer l’esprit de résistance du colonel de Gaulle

@DR
C’est à Montcornet (Aisne), le 17 mai 1940, que le colonel de Gaulle, commandant la 4eme division cuirassée, livre une contre-offensive remarquée avec 85 blindés, dépourvus d’appui aérien. Sous ses ordres, la division cuirassée va s’illustrer au cours d’autres actions à Crécy-sur-Serre le 19 mai et au nord de Laon, les 19 et 20 mai. Puis du 26 au 29 mai, il réduit la tête de pont allemande au sud de la Somme. Et ramène 500 prisonniers. Ces combats vont permettre au colonel de Gaulle de mettre en pratique les théories qu’il défendait depuis longtemps sur l’utilisation des blindés. Il a su, explique l’historien Jean-Louis Crémieux-Brilhac, dans La France libre,* « donner à ses unités, malgré des pertes énormes, un moral de vainqueurs, et prouvé que les soldats de 1940 ne déméritaient pas, s’ils avaient les moyens de bien se battre. »
Le 15 mai, Charles de Gaulle, âgé de 49 ans avait écrit à sa femme : « Me voici en pleine bagarre. Appelé hier d’extrême urgence pour constituer une division. À ce point de vue, tout va bien. On m’a donné tout ce qu’on pouvait me donner. On verra bientôt la suite. Les événements sont très sérieux. J’ai confiance que nous parviendrons à les dominer. Cependant il faut s’attendre à tout… »

*Gallimard, 1996.

samedi 16 mai 2020

Bien des questions pour le 14 juillet

@défense.gouv

Ladislas Poniatowski est bien seul. Mardi matin, le sénateur de l’Eure (LR) a demandé à la ministre des armées, qui était auditionnée par la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées de la haute assemblée, pourquoi, dans les conditions sanitaires actuelles, le défilé du 14 juillet n’avait-il pas encore été annulé ? Florence Parly a répondu que la Fête nationale serait célébrée. « Il est encore trop tôt pour dire dans quelles conditions, selon quelles modalités. » a-t-elle ajouté. Lors du conseil des ministres, le lendemain, le chef de l’Etat, a fourni une nouvelle information...attendue. Emmanuel Macron a, en effet, souhaité que « la Fête nationale soit une occasion de manifester l’hommage de la nation à ceux qui se sont engagé » dans la lutte contre le coronavirus. Une demande formulée, il y a quelques semaines déjà, notamment, par Damien Adam, député (LREM) de Seine-Maritime afin de « mettre en avant ces soldats exemplaires de la première ligne de front face au Covid-19 » et Catherine Dumas, sénatrice (LR) de Paris « les personnel soignants et tous nos héros du quotidien (commerçants, conducteurs de transports, éboueurs, professeurs mobilisés pour la continuité scolaire...). » Reste à définir les contours de cette participation. Car tout est évidemment conditionné par l’évolution de la situation sanitaire.

Succession d’interrogations

La première est le maintien pur et simple du défilé. L’évolution sanitaire servira rapidement de juge-arbitre. S’il peut se dérouler, quel sera son format ? Vraisemblablement pas la forme traditionnelle. Minimaliste ? Plusieurs scenarios sont à l’étude.
Autre inconnue majeure : le public pourra-t-il y assister ? Un défilé à huis-clos n’aurait aucun sens alors que la parade est l’outil le plus symbolique du lien armée-nation.
Quelle forme prendra, ensuite, la participation des soignants et de représentants d’autres professions, qu’il parait difficile de ne pas associer un jour de fête nationale ? Intégrés au défilé, par exemple dans des véhicules, ou seraient-ils distingués place de la Concorde (la bien-nommée), dans les 10-15 mn qui précèdent la parade militaire ? Dans un hommage qui reste, lui aussi, à définir. Il est envisageable, côté militaire, qu’outre le Service de santé des armées (SSA), des régiments rentrant du Sahel soient mis à l’honneur.

vendredi 15 mai 2020

Hausse spectaculaire de la violence faite aux gendarmes pendant le confinement

@Assemblée nationale
Durant la période de confinement, les violences physiques à l’égard des gendarmes ont augmenté de 75% (+40% en métropole, + 240% en outre-mer) par rapport à 2019 sur la même période. Quant aux violences verbales, elles sont en progression de 58% (+57% en métropole, +61% en outre-mer). Ces chiffres ont été cités par le général Christian Rodriguez, directeur général de la gendarmerie nationale, mercredi, lors de son audition devant la commission de la défense et des forces armées de l’Assemblée nationale. Le général Rodriguez a, par ailleurs, annoncé la pérennisation du Centre des opérations mis en place durant la crise, « à l’instar du centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) de l’état-major des armées. »

jeudi 14 mai 2020

Durant la Seconde Guerre mondiale, 36 médecins ont reçu la croix de la Libération

Nous l’évoquions hier dans ce blog, le 1er janvier 2021, la prochaine promotion de la Légion d’honneur ainsi que celle de l’ordre national du Mérite, marqueront la reconnaissance de la nation envers ceux qui ont été en première ligne face au coronavirus. La médaille d’honneur des épidémies sera également réactivée. L’ordre de la Libération rappelait, récemment, que lors de la Seconde Guerre mondiale, 36 médecins, eux aussi en première ligne « et au plus près des combattants », ont reçu la croix de la Libération (1038 ont été attribuées). Parmi eux, François Jacob (prix Nobel de médecine en 1965), André Lichtwitz, André Genet…

mercredi 13 mai 2020

Covid-19 : Légion d'honneur, ONM et médaille de l'engagement face aux épidémies pour marquer la reconnaissance de la nation

La Légion d’honneur compte deux promotions annuelles : le 1er janvier et le 14 juillet. Cette année, il n’y aura pas de promotion civile de la Légion d’honneur, le jour de la fête nationale. Elle sera regroupée avec celle du 1er janvier prochain. Les deux promotions de l’ordre national du Mérite, mai et novembre, ne feront également qu’une et celle-ci sera également publiée le 1er janvier 2021.
La raison : le chef de l’Etat, grand-maître des deux ordres, et le gouvernement veulent ainsi récompenser « une part importante de personnes ayant contribué à la lutte contre le virus à tous les niveaux et dans tous les domaines d’activité » a précisé, à l’issue du conseil, la porte-parole du gouvernement. Par ailleurs, la médaille des épidémies, évoquée par ce blog le 14 avril dernier, créée en 1885, sera réactivée par décret afin de récompenser « les personnes qui se sont dévouées pendant la crise du Covid-19. » Elle pourra être attribuée à titre individuel ou collectif. Et portera le nom de médaille de l’engagement face aux épidémies.

mardi 12 mai 2020

Covid-19, 1771 cas confirmés dans les armées

C’est l’information fournie, ce matin, par Florence Parly lors de son audition (en visioconférence) devant la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat. La ministre évoquant également « 5400 probables. » Les 1771 cas confirmés incluant les militaires du groupe aéronaval.

lundi 11 mai 2020

Covid-19 à bord du Charles-de-Gaulle : « des erreurs d’appréciation » estime Florence Parly

"Confiance excessive" du commandement du porte-avions Charles-de-Gaulle et de son conseil médical dans leur capacité à faire face au coronavirus, a expliqué cet après-midi la ministre des armées devant les membres de la commission de la défense et des forces armées de l’Assemblée nationale, livrant ainsi les conclusions de deux enquêtes. La principale erreur d’appréciation a été de se servir de l'expérience de l'épidémie de 2009 (H1N1). "Il y a eu des erreurs mais les enquêtes n'ont pas signalé de fautes de commandement."

Europe, le constat du colonel Marsia, après la pandémie

Jean Marsia est l’infatigable défenseur d’une Europe fédérale. Ancien directeur des études de l’Ecole royale militaire de Bruxelles, le colonel Marsia (e.r), ancien conseiller militaire du Premier ministre belge Elio Di Rupo, vient d’écrire « Une constitution fédérale pour les Etats-Unis d’Europe. Pourquoi et comment ? »* 
Ce plaidoyer est publié à l’heure de la célébration du 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, du 70e anniversaire de la déclaration Schuman (création d'une Communauté européenne du charbon et de l'acier) et d’un constat : l’OTAN et l’Union européenne sortent plus désunies que jamais de la pandémie Covid-19.



La crise sanitaire aurait pu être l'occasion de resserrer les rangs européens. C'est le contraire qui se produit ?
L'Union européenne (UE) s’est déconnectée des problèmes réels. Elle n'a quasi rien fait pour l'Italie et l'Espagne, mais elle est intervenue avec des moyens importants lorsque la pandémie s'est étendue à l'Afrique. Les 27 États membres, et même certaines régions, pratiquent un insupportable chacun pour soi, en Allemagne, en Belgique, en Espagne, en France, en Italie et en République tchèque. Certains ont refusé d'exporter vers l'Italie, au début de la crise, les moyens de lutter efficacement contre l'infection. Certains pays nordiques ont bloqué une partie importante du financement du plan de relance de l'économie proposé par la France. Pour celui-ci, mais aussi pour réaliser la transition écologique, développer la justice sociale et améliorer l'efficience des dépenses de sécurité et de défense, nous avons besoin d'une politique budgétaire, d'une fiscalité propre, d'une capacité d'emprunt européenne. Sans Europe fédérale, c’est impossible.

Le modèle n'est-il pas bout de souffle ?
L'UE, au lieu de s’unir de plus en plus étroitement, s’est de plus en plus fractionnée, fragilisée et réduite à « l’incapacité, laquelle est une trahison en fait de gouvernement », pour reprendre Chateaubriand. Son fonctionnement est inefficient et opaque. La Commission s’est soumise au Conseil européen. Elle est technocratique, antidémocratique. Elle maîtrise parfaitement la langue de bois et elle est championne de la course sur place. En annonçant que quelque chose va se passer, elle nous fait croire que c’est chose faite. A la suite d’un abus de pouvoir, le Conseil est devenu un gouvernement d’assemblée, par définition inefficace, alors que, faute de vision d’avenir, il manque à son devoir, fixé par les traités, qui est de donner à l’UE de grandes orientations, à moyen et à long terme. Le Parlement européen est privé des droits essentiels : voter l’impôt et le budget, investir le gouvernement, prendre l’initiative législative. Son élection est illégitime, car elle ne respecte pas l'égalité des citoyens inscrite à l’article 9 du traité sur l'UE.

Avec, également, une OTAN parfaitement désunie ?
L'OTAN, à cause de MM. Trump, Erdogan et Johnson, ainsi que l'Union européenne, sortent plus désunies que jamais de la pandémie Covid-19. Dans son état actuel, l’OTAN ne garantit pas plus notre sécurité et notre défense que l'UE n'assure notre bien-être, ni ne conforte la monnaie commune. C'est pourquoi l'heure est à la mobilisation : concrétisons nous-même ce fédéralisme que le monde politique nous promet depuis 70 ans sans intention de tenir sa promesse, avec pour résultat la déchéance de l'Europe. Elle ne pèse plus rien sur la scène mondiale et un coronavirus suffit, avec l'incurie de nos dirigeants, à la mettre à genoux.

Les Etats-Unis d'Europe (EUE) ?
Je plaide effectivement sans relâche en faveur d'une juste cause : un fédéralisme coopératif, comme en Suisse. Il maintient la souveraineté du peuple et institue la délégation des pouvoirs qui émanent de celui-ci, ainsi que l’équilibre entre la fédération et les pouvoirs locaux. Seule une Europe fédérale est à même de faire de l’Europe une puissance, en améliorant substantiellement l’efficience des dépenses de défense, en réalisant l’unité de commandement, et nous donner ainsi un espace de sécurité et de paix, tout en conciliant la sécurité avec la garantie des libertés et des droits fondamentaux.

N'avez-vous pas l'impression d'être un prêcheur isolé ?
Non, appeler au fédéralisme en ces heures critiques où la pandémie fait des milliers de victimes et où les gouvernants européens cèdent à la tentation de se protéger par la fermeture des frontières et le confinement des Européens est sans aucun doute utopique, mais l’utopie est moins mortifère que l’inaction, le conformisme, l'égoïsme et le narcissisme de ces gouvernants. Nous savons que les virus et les idéologies totalitaires ne connaissent pas les frontières et prospèrent dès que le terrain est favorable. De plus en plus, les Européens rejettent les « particraties » (formes de gouvernement au sein duquel le pouvoir serait exclusivement détenu par des partis politiques) quitte à soutenir des populistes, faute de mieux. Notre constitution fédérale pour les États-Unis d’Europe  leur propose une alternative bien meilleure.

Ce livre est consultable via ce lien

dimanche 10 mai 2020

10 mai 1940, 5h35

DR
Ce vendredi, à l'aube, les Allemands attaquent la Hollande, la Belgique, le Luxembourg et les Ardennes françaises. C'était il y a quatre-vingts-ans. Aujourd'hui, les témoins sont rares. Le général Gamelin, qui commande les armées françaises, commente ainsi la "ruée germanique" (Centre-Presse) : " L'attaque que nous avons prévue depuis octobre dernier s'est déclenchée, les mots d'ordre sont, pour la France et tous ses alliés : Courage, Energie, Confiance." Devant le Sénat, dix jours plus tard, le président du conseil, Paul Reynaud espère encore : "Ayons confiance dans le chef de nos armées." 
Le talon d'achille, c'est justement les Ardennes où les blindés allemands déferlent. Non vers Paris mais vers la Manche pour prendre au piège les troupes alliées. Le front a été percé à Sedan, le 13. La Manche est atteinte par les envahisseurs le 21, Boulogne est prise le 24. La Belgique capitule le 28. Français et Anglais sont piégés à Dunkerque. 330.000 soldats français et anglais parviennent à embarquer. Le 7 juin, la Wehrmacht perce le front de la Somme. Une semaine plus tard, Paris est occupée. Après la percée de Sedan, le général Maurice Gamelin a été remplacé par Maxime Weygand.

Un dimanche, une photo

@armée de Terre
Photo prise, vendredi 8 mai, au camp de Carpiagne (Bouches-du-Rhône), lors de la cérémonie nationale d’hommage au brigadier Dmytro Martynyouk et au légionnaire Kévin Clément, du 1er Régiment étranger de cavalerie (REC), tués au Mali.

vendredi 8 mai 2020

Mort de la résistante Cécile Rol-Tanguy

@Paris.fr
Elle est décédée, un 8 mai, à Monteaux dans le Loir-et-Cher. Epouse du chef des Forces françaises de l’Intérieur (FFI) de la région parisienne, elle fut celle qui, dans la nuit du 18 au 19 août 1944, tapa à la machine le tract appelant les Parisiens à l’insurrection. Agente de liaison, elle fut durant ces journées aux côtés de son mari, le colonel Henri Tanguy, militant communiste, alias « Rol » depuis la guerre d’Espagne et décédé en 2002.
Actrice du travail de mémoire, Cécile Rol-Tanguy racontait souvent qu’en 1940, alors que son mari était mobilisé, leur petite fille âgée seulement de quelques mois était décédée peu avant l’entrée des Allemands dans Paris. « Qu’est-ce qui me retenait ? Je rentrais très vite dans la Résistance ? ». Son père fut déporté à Auschwitz d’où il ne revint pas.

Les journalistes de défense pointent « les dysfonctionnements » de la communication des armées

L’association des journalistes de défense (AJD) regrette dans une « lettre ouverte » diffusée hier, les « dysfonctionnements multiples et récurrents qui affectent la communauté des spécialistes de la défense. Existant avant la crise, ils se sont aujourd’hui multipliés, entravant de plus en plus l’exercice de notre métier. A l’évidence, leur origine et/ou leur résolution relèvent de la responsabilité des grands communicants du ministère des Armées. » Et de publier une liste « non exhaustive :
- absence de réponse étayée en temps et en heure aux questions posées
- sélection arbitraire des journalistes ayant accès à certaines sources
- pressions exercées sur des journalistes, en particulier à la suite d’articles ayant « déplu »
- mensonges, délibérés ou non, de la part des communicants.
- traitement sur le même plan des journalistes professionnels et des influençeurs. »
L’AJD souligne que le fait d’alimenter les journalistes professionnels « en temps et en heure est la meilleure façon de lutter contre les informations erronées ou fake news. Que servir en priorité, voire en amont, les spécialistes des questions de défense est aussi le gage d’obtenir une information de qualité sur des sujets complexes qui nécessitent de la mise en perspective. »

Jean Jaouen né en 18, mort en 45, le jour de son anniversaire


@Ordre de la Libération
Jean Jaouen a plusieurs particularités. Il est né l’année de la fin de la Première Guerre mondiale et il est mort l’année de la fin de la Seconde. Plus précisément, le jour de son vingt-septième anniversaire. Adolescent, ce Quimpérois se rêvait marin. La maladie l’en a empêché. Il ne pourra se présenter à l’Ecole navale. Ce sera l’école d’hydrographie où il étudie lorsqu’il est mobilisé, en septembre 1939. Mais, quelques mois plus tard, après les EOR (Elève officier de réserve), il choisit l’armée de terre. Il se bat en Belgique où il est fait prisonnier, le 29 mai 1940. Rapatrié au bout de dix-huit mois, il est nommé professeur dans un lycée de sa ville natale.

La Résistance
« Il consacrait tous ses loisirs au recrutement et à l’organisation de la Résistance. Travaillant pour Libération Nord, il prend contact à Paris avec Turma Vengeance. Et devient le premier chef du mouvement dans le Finistère » explique un membre de sa famille. Recherché par la Gestapo, il quitte la France, à Douarnenez, pour l’Angleterre le 23 août 1943, à  bord d’un bateau de pêche. En novembre, il est affecté à la brigade des canons d’infanterie de la 13e demi-brigade de Légion étrangère. Il est des combats d’Italie. Le 24 mai 1944, au Monte Leucio (Radicofani), il continue de diriger les tirs malgré les éboulements provoqués par l’artillerie ennemie. Promu sous-lieutenant, Jean Jaouen débarque avec son unité en Provence et participe à la libération de Toulon, de la vallée du Rhône, des Vosges et de l’Alsace. Il est blessé le 23 janvier 1945 à Illhaeusern (combats de la poche de Colmar). Mais reste à son poste. « Du 5 au 19 mars 1945, nous eûmes, une dernière fois, la joie de le revoir à Quimper en mission de recrutement pour cette Légion qu’il aimait tant et qui avait payé si cher ses dernières victoires. Le 17 avril, se célébrait à Quimper le mariage de sa sœur aînée. Pas un instant il hésita entre son devoir et cette joie familiale.» Il rejoint donc la 13 pour les derniers combats de la guerre, ceux de l’Authion.

Mourir le jour de son anniversaire
Le 30 mai, jour de son vingt-septième anniversaire, Jean Jaouen se promène sur la plage de Juan-les-Pins. « Il a vu une mine qu’il a prise, essayant de la déverrouiller ; mais cette mine avait séjourné sans doute longtemps dans l’eau et n’était plus  normale. Elle a éclaté, causant une mort instantanée. » Une semaine auparavant, le jeune officier avait envoyé une lettre à sa sœur Louise, dans laquelle il évoquait les dernières journées et l’avenir : « Nous avons donc participé au défilé de la victoire à Nice. Pendant deux heures, les groupements politiques, drapeaux rouges, poings levés ont défilé (c’est probablement eux qui ont gagné la guerre), puis ce fut nous autres. Le 18 juin prochain, nous participerons au défilé monstre de Paris. Là, j’en suis persuadé, ce sera différent. » Louis Jaouen fut fait compagnon de la Libération à titre posthume. Il est l’un des 97 militaires de la 13e DBLE à recevoir la croix de la Libération.

Ce portrait de Jean Jaouen est extrait de mon prochain ouvrage : « Les compagnons de la Libération de la 13e DBLE » à paraître, le mois prochain, aux éditions Mareuil.

jeudi 7 mai 2020

Covid-19, en Suisse également, l'armée en appui


@ DDPS
Au sein de la Confédération helvétique aussi, l’armée apporte son aide aux établissements hospitaliers civils ainsi qu’aux corps de police cantonaux et à l’Administration fédérale des douanes.

mercredi 6 mai 2020

Hommages demain et vendredi aux deux légionnaires tués au Mali

Un hommage national sera rendu, vendredi en début d'après-midi, à Carpiagne au brigadier Dmytro Martynyouk et au légionnaire Kévin Clément, tous deux légionnaires du 1er Régiment étranger de cavalerie (REC) tués au Mali, a annoncé dans un tweet, la ministre des armées, qui sera présente dans les Bouches-du-Rhône. Demain, comme c’est maintenant la tradition, le convoi funèbre traversera à 17h15 à Paris, le pont Alexandre III, sans hommage populaire, crise sanitaire oblige. Ensuite, aux Invalides, à 17h30, les honneurs militaires leur seront ensuite rendus lors d’une cérémonie présidée par le général Thierry Burkhard, chef d’état-major de l’armée de terre. Qui se déroulera dans la plus stricte intimité mais sera diffusée "sur le pages Facebook et Twitter de l'armée de terre ou du gouverneur militaire de Paris" annonce celui-ci en début de soirée.

mardi 5 mai 2020

En Bulgarie, un général en charge de la lutte contre le covid-19

@ Bulgarian Press office of council of ministers
A Sofia, le Premier ministre a désigné Ventsislav Mutafchiyski pour faire la guerre au coronavirus. Ce médecin militaire, âgé de 55 ans, ayant effectué des missions en Afghanistan et en Irak, dirige un conseil regroupant scientifiques et politiques en charge de conseiller le gouvernement. Il effectue, également, un point presse quasi quotidien. Très médiatique donc, le général-major est devenu, également, un personnage très controversé parce jouant parfois le rôle de "mauvais flic", raconte le quotidien suisse Le Temps. La Bulgarie, pays qui ne possède pas un système de santé de qualité, est toutefois peu touchée par la pandémie : 1704 cas officiellement recensés ce soir et 80 morts.

lundi 4 mai 2020

Un autre légionnaire tué au Mali


A nouveau, un légionnaire du 1er Régiment étranger de cavalerie (REC) est mort au Mali. L'annonce a été faite, ce soir, par l’Elysée et le ministère des Armées. Kévin Clément, légionnaire de 1ère classe a été ce matin, « pris à partie alors que son peloton était engagé dans une action de combat contre les groupes armés terroristes dans le Liptako malien. Grièvement blessé par balle à la tête, il a été pris en charge par l’équipe médicale et évacué vers Gao, où il est décèdé des suites de ses blessures » précise le communiqué. Agé de 21 ans, Kévin Clément était né à Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône) et avait rejoint la Légion étrangère en septembre 2017. Nous avions appris, samedi, la mort du brigadier Dmytro Martynyouk, blessé également dans le Liptako, le 23 avril dernier.

Covid-19, reprise du recrutement à la Légion, le 11 mai

@DRPLE
La Légion avait suspendu son recrutement le 17 mars dernier (voir post du 18 mars). Le 11 mai, les deux centres principaux que sont Aubagne (Bouches-du-Rhône) et le Groupement de recrutement de la Légion étrangère (GRLE, Fort de Nogent, 94) seront, à nouveau accessibles, aux candidats. Qui ne seront convoqués qu’après avoir déposé leur candidature en ligne. Mesures sanitaires obligent. La Légion ayant pour vocation de recruter, très majoritairement, des étrangers (88% en 2019), il faudra à ceux-ci pouvoir arriver en France... 
Les postes d’information et de recrutement (9 PILE en métropole et un bureau à Papeete) rouvriront, dans un deuxième temps.

dimanche 3 mai 2020

Un dimanche, une photo

Courtesy of the US National Library of Medecine
Trouvée grâce au site touslesjourscurieux.fr ce cliché de militaires américains blessés qui assistent en 1918, en pleine épidémie de grippe espagnole, à une projection* à l’hôpital de l’US Army à Royat dans le Puy-de-Dôme. La grippe espagnole fera, en dix-huit mois, de 50 à 100 millions de morts.

Picture show, explique la légende de la photo.

samedi 2 mai 2020

Mort d’un légionnaire blessé au Mali le 23 avril


L’Elysée et les autorités militaires ont annoncé, ce matin, la mort du brigadier Dmytro Martynyouk, blessé au Mali le 23 avril dernier. Celui-ci servait au 1er Régiment étranger de cavalerie (REC). Dans un communiqué, l’état-major des armées précise que le 23 avril, "un camion-citerne de la force Barkhane", a été atteint dans le Liptako malien par un engin explosif improvisé, blessant "le conducteur et le chef de bord du véhicule." Grièvement blessé, le jeune légionnaire ukrainien a été évacué à Gao puis transféré en France à l’hôpital militaire Percy à Clamart (Hauts-de-Seine), où il est décédé, hier, des suites de ses blessures. L’état de santé de l’autre militaire, également légionnaire au 1er REC, est selon le ministère des armées, "stable, et son pronostic vital n’est pas engagé". Agé de 28 ans, Dmytro Martynyouk s’était engagé en 2015. Il était célibataire.

vendredi 1 mai 2020

Lutte contre les fake news, le renseignement militaire belge en renfort



Face au flot d'informations circulant sur les réseaux sociaux, parfois destinées à créer un mouvement d'opinion -notamment sur le Covid-19- le Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS), entité militaire belge, a mis en place une plateforme Information Warfare, afin "de contribuer à la lutte contre la propagation de la désinformation." Ceci en collaboration avec la Sûreté de l’Etat (VSSE), qui est le service de renseignement civil du royaume et d’autres services étrangers alliés. A Bruxelles, au ministère de la défense auquel est rattaché le SGRS, on explique que "lorsque les gens sont incertains ou effrayés par ce qui se passe, il est encore plus facile de les influencer. Pendant le confinement actuel, ils recherchent activement plus d’informations. Outre les médias classiques, les médias sociaux constituent une source de plus en plus importante. Ceux qui les maîtrisent, peuvent exercer une énorme influence sur la perception de populations avec un minimum d’efforts." Et de prendre pour exemples, les images d’avions russes ou chinois "qui viennent aider les pays européens à enrayer le Covid-19. Elles nous montrent que ces pays nous viennent en aide alors qu'ils sont dépeints comme nos ennemis depuis de nombreuses années. Bien que les soins de santé relèvent bien évidemment d’une compétence nationale, ils répandent ainsi une image d’échec de l'UE ou de l'OTAN. On constate que ces images ont un impact. À leur tour, elles soulèvent bon nombre de réactions sur les médias sociaux, voire négatives, en particulier envers l'UE et l'OTAN."