lundi 30 novembre 2020

Attaques djihadistes à Gao, Kidal et Menaka

Les forces françaises mais aussi maliennes et de la Minusma ont été visées par des tirs d'obus et de roquettes de groupes armés terroristes (GAT) à Gao, Kidal et Menaka (est du Mali). A Kidal, seule la partie occupée par la Minusma aurait été touchée. Ces trois attaques coordonnées n'auraient fait aucune victime.

L'actualité au travers d'une photo...

 

©Twitter

Avec Ludivine Dedonder, la ministre de la Défense belge qui porte un masque à fenêtre transparente afin écrit-elle sur son compte Twitter, "d'offrir une meilleure communication aux personnes malentendantes." Intéressante initiative. Portera-t-elle ce masque lors d'un déplacement officiel ?

dimanche 29 novembre 2020

La surchauffe de l'armée belge

©DR


« Avec 21 000 militaires, on ne sait pas fonctionner. Dans certains secteurs, nous sommes au point de rupture (…) C’est la réalité, même si elle est difficile à accepter. » Celui qui s’exprime ainsi est l’amiral Michel Hofman, patron de la défense belge (CEMA) depuis juillet dernier. Dans une interview au quotidien bruxellois « Le Soir », il énumère les points de sous-capacité : artillerie anti-aérienne, génie, contrôle aérien, contre-drone, digitalisation, cyber et communication. « Mais c’est difficile d’attirer des gens chez nous alors qu’ils peuvent gagner trois fois plus dans le civil. » Le royaume a des détachements déployés sur 21 théâtres d’opérations belges et internationaux. Soit 1600 personnes. « En 2021, nous allons continuer à être présent au Sahel et Moyen-Orient. Notre implication dans l’opération Barkhane (…) est à l’étude au Parlement. »  Autre sujet d’inquiétude pour l’amiral Hofman, le départ d’ici 5 ans, de 6 000 militaires. « Nous devons créer des statuts spéciaux et trouver des appuis dans le civil… »

samedi 28 novembre 2020

Elève mort noyé à Saint-Cyr : fin du procès

 

© V. Chopin - France Télévisions

Le procès des sept militaires poursuivis pour homicide involontaire après la mort de Jallal Hami en 2012, lors d'un « bahutage », s’est achevé hier à Rennes (Ile-et-Vilaine). La décision du tribunal a été mise en délibérée au 14 janvier 2021 à 9 h. Jeudi, le parquet avait requis entre 3 et 18 mois de prison avec sursis contre les anciens élèves officiers, deux ans avec sursis pour le lieutenant-colonel Wallerand chargé des élèves de 2ème année à l’époque des faits, aujourd’hui radié de l’armée, et la relaxe pour le général Chanson, ancien directeur des formations. La défense a, elle, plaidé pour la relaxe de six des sept officiers poursuivis.

vendredi 27 novembre 2020

Didier Lallement aux policiers de la préfecture de police : "Etre un chef c’est montrer l’exemple en ayant le courage de ne jamais céder à la facilité"

 

@DR

"Dévier de la ligne républicaine qui nous sert de guide, cette ligne qui a éclairé les pas de nos anciens dans les ténèbres de l’histoire, c’est renier ce que nous sommes, c’est ébranler le pacte de confiance qui nous unit à nos concitoyens, c’est perdre le sens de notre mission" écrit aujourd’hui Didier Lallement dans un texte adressé aux policiers de la préfecture de police de Paris. Message qui fait suite, notamment, aux violences à l’encontre d’un producteur de musique samedi soir dans la 17e arrondissement et lors de l’évacuation, lundi soir, d’un camp de migrants qui s’était constitué place de la République. "J’attends donc de chacun d’entre vous qu’il tienne cette ligne, jusqu’au bout. Je l’attends plus encore des cadres, à qui échoit la responsabilité des hommes et des femmes qu’ils commandent. Etre un chef c’est montrer l’exemple en ayant le courage de ne jamais céder à la facilité. C’est savoir dire à ceux (…) qui ont la tentation d’oublier ce qu’ils sont, pourquoi ils ont tort et à quel point ils se fourvoient." 

Rappel de l’histoire

Et de s’appuyer sur le rôle joué par les 2000 policiers insurgés qui, à partir du 19 août 1944, occupèrent la préfecture de police. "Vous avez reçu la fourragère rouge qui vous distingue parmi les autres policiers de France : c’est le rappel qu’il y a 76 ans, vos aînés ont pris les armes pour se soulever contre l’oppresseur et la barbarie, en y laissant pour 167 d’entre eux, une vie à peine entamée." Puis de demander aux fonctionnaires de police de ne jamais trahir votre engagement "quelles que soient les difficultés -je les connais- auxquelles vous êtes confrontés dans vos fonctions."

jeudi 26 novembre 2020

Avec Daniel Cordier, les combattants de la Seconde Guerre mondiale sont en train de disparaître.

 

Monument aux morts de Wattignies-la-Victoire (Nord).

Sans que l’on y prenne garde, c'est une génération qui, inexorablement, est en train de disparaître. Celle de nos parents, grands-parents ou arrière grands-parents. Celle des combattants de la Seconde Guerre mondiale. Des visages hétérogènes. Militaires de carrières ou rappelés, prisonniers temporaires ou durant quasiment cinq années, résistants de l’intérieur, des colonies, Français libres, soldats de l’armée d’Afrique d’abord fidèles au Maréchal puis fin 42 s’engageant auprès des Forces françaises libres (FFL). N’oublions pas d’autres traits, ceux qui choisirent l’autre côté, Vichy…

  Fils de Poilus

Enfants, adolescents, ces hommes ou ces femmes avaient côtoyé les poilus survivants, les mutilés, les gueules cassées, ceux qui avaient fait Verdun ou les Dardanelles…ces miraculés de l’enfer, ces taiseux considérant que le malheur enduré dans les tranchées ne se raconte pas. Ces hommes valeureux qui devaient continuer à vivre accompagnés d’encombrants compagnons nocturnes, les cauchemars. Ces malheureux dépossédés de leur jeunesse avaient pour point commun d’affirmer « Plus jamais ça ! » Et pourtant. Leurs héritiers, ces combattants de la guerre à venir, croisaient quotidiennement les femmes définitivement habillées en noir, portant le deuil d’un mari, d’un père, d’un frère, d’un fiancé. Tous étaient nés avec des monuments aux morts encore neufs... Leur aînés leurs disaient souvent : « Tais-toi, toi tu n’as pas fait la guerre ! » Leur heure allait venir.

                                                      1940

Ma génération a vu le jour dans l’ombre des combattants et combattantes de l’autre guerre, celle qui n’aurait pas dû venir, la seconde. Qu’en reste-t-il ? Des trajectoires limpides ou tortueuses, des blessures visibles ou enfouies, des secrets de famille dans une France que l’on annonçait rapidement réconciliée. Face au courage des uns, on avait gommé de ses souvenirs la lâcheté des autres, ainsi ces abjects anonymes qui rendaient alors la Poste prospère, tant les lettres de dénonciation étaient nombreuses. Ce n’est que plus tard, après ces années de reconstruction suivies des « Trente glorieuses », que l’on regarda différemment, avec une nouvelle génération d’historiens, français et étrangers, ces années dites noires. Bien qu’il ne soit pas toujours simple de séparer le bon grain de l’ivraie. Même s’il est confortable de se prononcer lorsqu’on connait la fin de l’histoire. Une question m’a toujours obsédée: « qu’aurais-je fais en 1940 ou les mois suivants ? » Je n’aurai évidemment jamais à me prononcer mais comme tout journaliste, j’aime bien qu’à une question succèdent des mots. Mais là, c’est impossible. 

Cordier et Germain

Des hommes comme Daniel Cordier et Hubert Germain ont, eux, répondu. Très clairement. En ce mois de juin, ces eux jeunes garçons de 19 ans ont transformé leur désappointement en fougue, le 17, après l’intervention radiophonique du maréchal Pétain annonçant la demande d’armistice. L’action plutôt que la raison ? Heureusement que quelques individualités, souvent très jeunes, ont choisi de partir pour tenter de continuer de se battre contre « le boche » et le renoncement. Avec qui ? Ils l’ignoraient. Où aller ? Même chose. En Afrique du Nord avec l’armée d’Afrique, en Grande-Bretagne avec les Anglais (quelques-uns avaient entendu un général français sur les antennes de la BBC parler, ou lu son nom le lendemain dans les journaux), au Canada ? Ces deux aventuriers, appareillant, séparément, du Pays Basque sont revenus vivants de près de cinq années de guerre. Eux, comme les autres compagnons de la Libération que j’ai côtoyés depuis une vingtaine d’années, ont affiché en permanence l’humilité. Aux Invalides, ce jeudi, en regardant le cercueil de Daniel Cordier c’est à l’engagement de la jeunesse, au désintéressent, au don de soi, à l’acte de foi qu'hommage a été rendu.

mercredi 25 novembre 2020

Hommage demain à Daniel Cordier aux Invalides

 

Daniel Cordier, 18 juin 2015, Paris @HW

C’est dans un format limité à trente personnes pour raisons sanitaires, que se déroulera demain après-midi, la cérémonie religieuse en l’honneur de Daniel Cordier, compagnon de la Libération. Elle aura lieu en la cathédrale Saint-Louis des Invalides (Paris) à 14h. Les honneurs militaires lui seront ensuite rendus, en présence du chef de l’Etat.  Bernard Emié, directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure a, ce matin, annoncé dans le Carnet du jour du Figaro et cet après-midi dans le Carnet du Monde, le décès de Daniel Cordier "membre du BCRA, dont la DGSE est l’héritière, où il avait été chef de la section parachutage puis chef de cabinet du fondateur des Service secrets de la France Libre, André Dewavrin alias le colonel Passy."

lundi 23 novembre 2020

Une rue Daniel Cordier à Bordeaux ? A Arcachon ?

 

 ©Guy Fouré

Après l’annonce de la mort de Daniel Cordier, vendredi, des politiques bordelais souhaiteraient que le nom de l’ancien secrétaire de Jean Moulin, chancelier honoraire de l’ordre de la Libération, né dans la ville-préfecture de la Gironde soit donné à l’une des rues ou l'une des places de la commune. Pourquoi, également, ne pas imaginer qu’Arcachon nomme ainsi l’une de ses artères. Dans son adolescence, le futur Français libre a fréquenté un établissement scolaire de la cité balnéaire. Ce qu’il a raconté dans un livre publié en 2014 « Les feux de Saint-Elme » (Gallimard). Pour en avoir parlé avec lui, Daniel Cordier conservait de ces années-là beaucoup d’émotion. La mémoire de la Résistance (intérieure et extérieure) circule au travers de la toponymie urbaine. Les noms de rue sont également des symboles.

Procès de 7 militaires après le décès d'un élève officier à Saint-Cyr en 2012

 

Jallal Hami ©DR

Ouverture, ce matin, devant le tribunal correctionnel de Rennes (Ile-et-Vilaine) du procès de sept militaires jugés pour homicide involontaire, huit ans après la noyade du sous-lieutenant Jallal Hami lors d’une soirée « de transmission des traditions »c'est-à-dire bizutage, à Saint-Cyr. C’était le 30 octobre 2012. Les prévenus devront s’expliquer sur les conditions qui ont mené à la mort de cet élève officier de 24 ans, lors d’une traversée d’un plan d’eau (Voir posts des 31 octobre 2012, 29 juillet et 30 novembre 2013). 

dimanche 22 novembre 2020

Mort de Noëlla Rouget, la résistante qui avait pardonné à son bourreau

  

7 février 2020 ©HW

 Le 25 décembre prochain, Noëlla Rouget aurait eu 101 ans. Elle s’est éteinte, cette nuit, à Genève (Suisse). Sa trajectoire est rare dans l’histoire, même si elle commence classiquement. Résistante durant la Seconde Guerre mondiale, la jeune fille, née en Anjou, est arrêtée par un collaborateur français de la Gestapo, torturée, déportée à Ravensbrück. Elle parvient à survivre à l’horreur. Lui, Jacques Vasseur, sera arrêté en 1962, jugé, condamné à mort. Là où le récit prend un tour singulier, c’est que Noëlla Rouget obtient sa grâce auprès du président de la République, Charles de Gaulle, au nom de son rejet absolu de la peine de mort. Vasseur obtiendra plus tard une réduction de peine, mais ne manifestera jamais le moindre remords. Le fiancé de Noëlla, lui, n’a bénéficié d’aucune clémence des nazis puisqu’il a été fusillé pour faits de résistance. Le 7 février dernier, Noëlla Rouget avait reçu l’écharpe de grand’croix de l’ordre national du Mérite à la résidence du consul général de France à Genève, qui lui avait été remise par le général Benoit Puga, grand chancelier de la Légion d’honneur, chancelier de l’ordre national du Mérite.  

Hubert Germain, le dernier Compagnon

  

Hubert Germain en 2016  ©HW

L’ordre de la Libération et l’Institution nationale des Invalides sont très proches. Toutes deux situées dans l’enceinte des Invalides. Vendredi après-midi, le général Christian Baptiste, délégué national de l’ordre de la Libération est allé annoncer à Hubert Germain la mort de Daniel Cordier. Centenaire depuis le 6 août dernier, celui-ci est désormais le dernier des 1038 compagnons de la Libération. Celui qui porte l’héritage des 1032 hommes et des 6 femmes qui ont reçu la croix de la Libération avant janvier 1946*. Quelques jours avant le 80ème anniversaire de la création de l’ordre de la Libération, le 16 novembre, Pierre Simonet a disparu. Quelques jours après, c’est au tour de Daniel Cordier. Funeste période !

*A l’exception de Winston Churchill et du roi Georges VI pour qui l’ordre fut, exceptionnellement, rouvert en 1958 et 1960.

vendredi 20 novembre 2020

Disparition cet après-midi de Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin

 

18 juin 2018 ©HW

C'était il y a quelques années. Au téléphone, Daniel Cordier me racontait son emploi du temps. « Vous vous rendez compte, je n'arrête pas ! » Le soir même France 3, diffusait Alias Caracalla. Titre d’un monumental ouvrage sur son engagement dans la Résistance et sa rencontre puis son travail au quotidien avec Jean Moulin (Alias Caracalla, Gallimard, 2009). Dans la clandestinité, Daniel Cordier, utilisera effectivement nombre de pseudonymes. Il sera BIP W, BX 10, Alain (à Lyon), Michel (à Paris), Benjamin, Talleyrand, Toussaint. Le jeune homme fut donc dix mois durant, le secrétaire de Jean Moulin. Yves Farge (journaliste, qui contribua à la création du mouvement Franc-Tireur et qui sera dirigeant de l'Armée secrète) dit de lui : « Il ne notait rien, il savait tout ». Son destin est celui de ces jeunes gens auquel la fin de l'adolescence a été amputée par la guerre. Des jeunes gens venus d'origine et de courants de pensée très différents. Daniel Cordier est mort en début d’après-midi, chez lui à Cannes (Alpes-Maritimes).


L'heure des choix

Daniel Bouyjou-Cordier est né le 10 août 1920 à Bordeaux (Gironde) dans une famille de négociants et effectue ses études dans plusieurs collèges catholiques ; militant de l'Action française, il fonde à 17 ans le Cercle Charles Maurras. Il n'a pas encore 20 ans et attend son incorporation prévue le 10 juillet, lorsque, près de Pau où habite sa famille, il entend l'annonce de demande d'armistice faite à la radio par le maréchal Pétain le 17 juin 1940. Il décide immédiatement de continuer la lutte et rassemble seize volontaires avec lesquels il embarque le 21 juin depuis Bayonne sur un navire belge, le Leopold II, pour l'Afrique du Nord. Dérouté vers l'Angleterre, il atteint Falsmouth le 25 juin.   

Daniel Cordier s'engage avec ses camarades dans la "Légion de Gaulle", le 28 juin 1940. En transit pendant quelques jours à l'Hôtel Olympia, il y est affecté au bataillon de chasseurs alors en formation. Il arrive début juillet à Delville Camp, où il suit un entraînement jusqu'à la fin du mois. Le bataillon est ensuite installé à Camberley puis au camp d'Old Dean où Daniel Cordier poursuit sa formation militaire. Promu aspirant en août 1941, alors que le départ prévu pour le théâtre d'opérations africain ne se concrétise pas, il obtient d'être affecté, à l'été 1941, au service "Action" du Bureau central de Renseignements et d'Action (BCRA), les services secrets de la France libre à Londres. Pendant un an, il suit un entraînement spécial dans les écoles de l'Intelligence Service sur le sabotage, la radio, les atterrissages et parachutages.


Jean Moulin

Daniel Cordier, est parachuté en France près de Montluçon le 26 juillet 1942, comme radio et secrétaire de Georges Bidault, chef du Bureau d'Information et de Presse (BIP), agence de presse clandestine.

A Lyon, le 1er août, il rencontre pour la première fois Jean Moulin alias Rex, représentant du général de Gaulle et délégué du Comité national français, qui l'engage pour organiser son secrétariat à Lyon. Il met sur pied un état-major clandestin, sans moyen ni personnel - surtout au début - avant d'être assisté par Laure Diebold, puis par Hugues Limonti notamment.

En mars 1943, Daniel Cordier organise et dirige à Paris, selon les directives de Jean Moulin, son secrétariat de zone nord. Après l'arrestation de ce dernier le 21 juin 1943 à Caluire, il poursuit sa mission en zone nord comme secrétaire de la Délégation générale en France auprès de Claude Bouchinet-Serreulles, successeur par intérim de Jean Moulin.

A son poste jusqu'au 21 mars 1944, pourchassé par la Gestapo, il s'évade par les Pyrénées. Interné en Espagne, à Pampelune puis à Miranda, il est de retour en Angleterre fin mai 1944 et est nommé chef de la section des parachutages d'agents du BCRA. Intégré à la Direction générale des Etudes et Recherches (DGER) en octobre, il dépouille, avec Vitia Hessel, les archives du BCRA pour permettre la rédaction, dont se charge Stéphane Hessel, du Livre blanc du BCRA. Chef de cabinet du colonel Passy, directeur de la DGER (qui deviendra rapidement le SDECE), il démissionne après le départ du général de Gaulle en janvier 1946.


Travail de mémoire

Après la guerre, Daniel Cordier désire consacrer sa vie à la peinture et commence une collection d'art contemporain. En 1956, il ouvre une galerie d'art à Paris et à New York jusqu'en 1964. En 1979, il est nommé membre de la commission d'achat du Centre Georges Pompidou auquel, en 1989, il fait don de sa collection dont une partie se trouve au Musée d'Art Moderne de Toulouse, Depuis le début des années 80, Daniel Cordier est devenu historien afin de défendre la mémoire de Jean Moulin (il publiera à partir de 1983 une biographie en plusieurs tomes). Grand croix de la Légion d'honneur, Daniel Cordier était l’un des deux derniers Compagnons de la Libération. Le dernier est désormais Hubert Germain.

lundi 16 novembre 2020

80ème anniversaire de la création de l’Ordre de la Libération

 

©Ordre de la Libération

Le 16 novembre 1940, à Brazzaville, le général de Gaulle confirme les prérogatives régaliennes de son pouvoir en signant l’ordonnance de création de l’ordre de la Libération (ordonnance n°7). C’est pour récompenser ceux qui ont, tôt, rejoint la France libre et qui se sont signalé dans « l’œuvre de libération de la France et de son empire » que le général de Gaulle l’a créé. 

Dans la réflexion qui précéda ce choix, l’idée émergea d’opter pour un «  ordre de la Délivrance » arboré par des « croisés. » Ce qui témoigne de l’idée d’une nouvelle chevalerie regroupant, comme au Moyen-Age, les serviteurs d’une cause et d’un idéal presque religieux. Mais l’idée apparut désuette.

Ce sera donc « compagnon de la Libération » qui rappelle les premiers vers de L’Odyssée, par lesquels Homère désigne les marins d’Ulysse. Les compagnons d’Alexandre le Grand sont, ainsi désignés. Tous ont pour point commun d’avoir affronté, au travers des siècles, la mort avec pour seul bénéfice, l’honneur.

La croix est très sobre. C’est un écu de bronze qui porte un glaive chargé d’une croix de Lorraine. Au revers la devise : Patriam servando – Victoriam Tulit. « En servant la Patrie, il a remporté la Victoire ». L’ordre est égalitaire, il n’y a qu’un seul et unique grade. Les couleurs du ruban ont été choisies pour exprimer le deuil de la France (noir) et l’espoir (vert).

Le 27 janvier 1941, les 5 premiers compagnons sont nommés. Parmi eux, le capitaine de frégate, Georges Thierry d’Argenlieu (décoré de la légion d'honneur à 24 ans), supérieur provincial des Carmes, deviendra le premier chancelier de l’ordre. Il le restera 17 ans malgré toutes les responsabilités qui furent les siennes. Il a été blessé à Dakar (23 septembre 1940).

Ordre forclos le 23 janvier 1946 avec le départ du pouvoir du général de Gaulle qui en sera le seul et unique grand-maître. Il fut réouvert, à titre tout à fait exceptionnel, en 1958 pour admettre Sir Winston Churchill et en 1960 pour le roi George VI (à titre posthume).

L’ordre a compté 1032 hommes et 6 femmes seulement. 5 villes (Nantes, Grenoble, Paris, Vassieux-en-Vercors et l’Ile de Sein) et 18 unités militaires. 75 % de ces titulaires de la croix de la Libération sont des combattants et résistants de 1940. 91% se sont engagé avant 1942. Deux tiers ont porté l’uniforme des FFL, un tiers de la Résistance intérieure. Deux compagnons sont encore en vie : Daniel Cordier et Hubert Germain, cent ans tous les deux.

dimanche 15 novembre 2020

La photo de la semaine

 

DR

Pendant dix ans, Agnès Reis, à droite sur la photo, a été porte-parole de la police fédérale à Bruxelles. Puis elle a démissionné et est devenue boulangère, à Liège (Belgique) avec deux autres « reconvertis ». L’Amicale des boulangers est née en 2018 et l’affaire est en pleine croissance.

samedi 14 novembre 2020

Nouvelle frappe française au Mali

 Où des membres d’un groupe armé terroriste ont été tués jeudi soir dans la région de Mopti. "Une trentaine de membres d’un GAT appartenant au RIVM ont été neutralisés" a précisé le porte-parole de l’état-major des armées, le colonel Frédéric Barbry. Ces hommes du Rassemblement pour la victoire de l’islam et des musulmans ont été tués lors d’une opération associant Mirage 2000, hélicoptères de combat et commandos. Le chef militaire du RIVM avait été "neutralisé" le 10 novembre.

vendredi 13 novembre 2020

Il y a 5 ans…

 

Cette maman et ses fillettes se recueillent devant le Carillon le lendemain ©HW 

Le vendredi 13 novembre 2015, en début de soirée, 15 personnes sont tuées au Carillon et au Petit Cambodge qui lui fait face dans le 10e arrondissement de Paris. D’autres victimes sont abattues par les terroristes à La bonne bière, à La casa nostra, à La belle équipe, à proximité du Stade de France, au Comptoir Voltaire, et au Bataclan. Bilan 130 morts dont 123 sur place. 543 blessés dont 337 hospitalisés.

Ag Moussa tué au Mali

Chef militaire du Rassemblement pour la victoire de l’Islam et des musulmans (RIVM), groupe affilié à Al-Quaïda, Baj ag Moussa a été « neutralisé » le 10 novembre dans une opération menée par les forces françaises au nord de la Ménaka. Cet ancien officier de l’armée malienne était considéré comme l’un des principaux responsables militaires djihadistes du Mali.

L'officier français mort en Egypte est le lieutenant-colonel Botta

©Armée de l'air et de l'espace


Officier de l'armée de l'air et de l'espace engagé au sein de la "Force nationale et Observateurs" (MFO), Sébastien Botta est mort ce jeudi avec six autres militaires de différentes nationalités, dans le crash de l'hélicoptère dans lequel ils avaient pris place. L'appareil s'est écrasé dans la région de Sharm-el-Sheik (Egypte). Né en 1976 à Moissac, il s'était engagé en 1999. Sous-officier affecté sur la base de Cazaux (Gironde), ce tarn-et-garonnais avait ensuite réussi le concours de l'école de l'air et était devenu officier "exemplaire, loyal et dévoué" écrivait hier soir, le général Lavigne, chef d'état-major de l'armée de l'air et de l'espace. Depuis août 2019, le lieutenant-colonel Botta, 44 ans, père de trois enfants, était chef de la division "personnels"  au sein de l'état-major opérationnel du commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes.

jeudi 12 novembre 2020

Egypte, 7 observateurs de la MFO tués dans un crash dans le Sinaï

©MFO


Sept membres de la Force multinationale d'observateurs dans le Sinaï égyptien, dont cinq Américains, un Français et un Tchèque, ont été tués aujourd’hui dans le crash de leur hélicoptère. On ne connait pas, pour l’heure, les causes de l’accident.
Cette force (MFO), chargée de surveiller la paix entre Israël et l'Egypte, compte actuellement 1154 militaires issus de nombreux pays dont l’Australie, les Etats-Unis, le Canada et la France...

mercredi 11 novembre 2020

Maurice Genevoix (1890-1980) au Panthéon

DR

Pierre Brossolette, Félix Eboué, Jean Moulin, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Jean Zay ont été « panthéonisés » au titre de la Seconde Guerre mondiale. André Malraux, René Cassin, Jean Monnet en partie pour leur rôle joué pendant celle-ci. Les visages de 14-18 reposent ailleurs : Foch aux Invalides, Joffre dans un mausolée dans sa propriété de Louveciennes (Yvelines), Clémenceau à Mouchamps (Vendée) pour ne citer qu’eux. Tous trois siégèrent à l’Académie française où ils furent élus en 1918. Comme Maurice Genevoix, élu -raccourci de l’histoire- juste après la fin de la seconde Guerre mondiale, en 1946.

Combattant dès 14, le jeune lieutenant Genevoix est très grièvement blessé le 25 avril 1915, de trois balles qui l’atteignent au bras et à la poitrine, lui sectionnant l’artère humérale. Il perd l’usage de sa main gauche. Dès lors, Genevoix devient un porte-parole de ses camarades ayant combattu durant la Grande Guerre. Travail de mémoire qu’il accomplit par la plume, publiant cinq ouvrages entre 1916 et 1923, Sous VerdunNuits de guerreAu seuil des guitounesLa boueLes Eparges. Cinq volumes mieux connus sous le titre Ceux de 14. C’est à partir de ses carnets que M. Genevoix entreprend « de restituer patiemment son expérience, de dépeindre les hommes et les situations avec une scrupuleuse exactitude, de conjuguer sa formidable mémoire à son sens de l'observation et du détail » explique l’universitaire Laurence Campa. Ses premiers ouvrages sont parmi les livres les plus forts écrits sur l’horreur de 14-18. Prix Goncourt en 1925 pour Raboliot, il sera secrétaire perpétuel de l’Académie française de 1958 à 1973. Maurice Genevoix entrera à 18h aujourd’hui au Panthéon, hors la présence de sa fille Sylvie, décédée en 2012 sans celle de Bernard Maris dont la panthéonisation de son beau-père était l’un des objectifs. Bernard Maris a été tué lors de l’attentat contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015.

 Le transfert des cendres de Maurice Genevoix coïncide avec le centenaire du Soldat Inconnu.

mardi 10 novembre 2020

Neuf officiers racontent dans un livre la Légion au combat

 


La lune est claire, la ville dort.

J’ai rendez-vous avec, celle que j’adore.

Mais la Légion s’en va, Oui s’en va.

Part au baroud, baroud.

Tous les légionnaires depuis plusieurs générations connaissent les paroles de ce chant. La lune est claire  est devenu, en 2020, le titre d’un livre coécrit par neuf officiers supérieurs d'active, excellents connaisseurs de l’institution* et publié le 6 novembre par Les Belles Lettres. Dont le colonel Pierre-Henri Aubry qui, en août dernier, a pris le commandement de la 13e demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE), et auteur en 2015, d’une biographie remarquée du général Lanrezac.

Trois cents pages pour raconter la Légion ces dix dernières années. D’Aubagne où tout recrutement aboutit ou échoue, à Castelnaudary, école de formation de Monsieur légionnaire, en passant par la Guyane amazonienne, et les OPEX, l’Afghanistan, la Centrafrique, le Mali.

Le défi dans un ouvrage collectif, à dix-huit mains est de créer l’homogénéité. Comme dans une section ou une compagnie. D’autant que l’écriture n’est pas leur préoccupation première. Pourtant les trois cents pages se lisent commodément et les auteurs affichent une capacité de mémorialiste pour décrire ces situations vécues et nous entrainent aisément dans leur récit. Ils ont choisi des personnages représentatifs, notamment ces indispensables sous-officiers ou caporaux, militaires d’expérience que le lecteur suit au plus près au combat. Ces pages permettent de percevoir également attitudes et réflexes au feu. Là où l’homme ne peut plus rien dissimuler de lui. Là où il donne la mort et peut la recevoir…

*Trois servent actuellement à la Légion étrangère, les autres sont en état-major.

La lune est claire, Les Belles lettres, 21 € . Auteurs : Pierre-Henri Aubry, Benoît Dorigny, Mickaël Hamann, Stéphane Laitselart, Paul-Henri de Lastours, Clément Launay, Thomas-Marie Miailhes, Valentin Olivier, Nathanaël Ponticelli.

samedi 7 novembre 2020

Le médecin général Rouanet à la tête du SSA

 

©SSA

Jusqu'ici inspecteur général du service de santé des armées, le médecin général Philippe Rouanet de Berchoux est depuis le 31 octobre, le nouveau directeur général du SSA. Il remplace le médecin général Maryline Gygax-Généro qui a dirigé pendant trois années, la santé militaire. Celle-ci a été nommée conseillère du gouvernement. Au-delà de la mise en place du plan « Ambitions 2030 » du SSA, le général Rouanet aura à participer à la gestion, comme sa collègue, de la crise sanitaire. En interne et en renfort afin de soulager les services civils. 

vendredi 6 novembre 2020

Après Pierre Simonet

Pierre Simonet, « avait projeté l’ordre de la Libération dans l’avenir » expliquait après l’annonce de sa mort par l’Elysée, le général Christian Baptiste, son délégué national. Pour que l’histoire de son engagement, comme de celui de tous les Compagnons soit utile aujourd’hui aux jeunes générations. « Tristesse et espérance » résumait-il ce matin. Compte-tenu de la crise sanitaire, l’hommage qui sera rendu au sous-lieutenant Simonet du 1er régiment d’artillerie des Forces françaises libres, se déroulera dans un format réduit. Il pourra reposer dans la tombe familiale et ne sera pas inhumé dans le caveau n°9 du mémorial de la France combattante au Mont-Valérien (Hauts-de-Seine) destiné à accueillir le dernier compagnon. Pierre Simonet avait toutefois donné son accord s’il avait été celui-là.

Pierre Simonet en 2019 ©ordre de la Libération

Ils ne sont donc plus que deux compagnons de la Libération encore en vie. Daniel Cordier et Hubert Germain. Tous deux centenaires. Daniel Cordier, membre du service « action » du Bureau central de renseignements et d’action (BCRA), sera le secrétaire de Jean Moulin d’août 1942 au 21 juin 1943, date de l’arrestation de celui-ci à Caluire (Rhône). Hubert Germain, lieutenant à la 13e demi-brigade de Légion étrangère fut ensuite à deux reprises ministre de Georges Pompidou. J’ai raconté, hier soir, dans le post annonçant la mort de Pierre Simonet, combien Hubert Germain et lui étaient devenus proches après la guerre. Nous tournons aujourd’hui, les dernières pages du livre héroïque des 1038 titulaires de la croix de la Libération.

jeudi 5 novembre 2020

Disparition de Pierre Simonet, compagnon de la Libération

©Ordre de la Libération

Il avait eu 99 ans le 27 octobre dernier. Pierre Simonet était le plus jeune des trois derniers compagnons de la Libération. Il est mort ce matin à Toulon (Var). Ce fils de polytechnicien avait considéré en juin 1940 que la seule option était de poursuivre le combat. Il se trouvait alors en classe préparatoire au lycée Michel de Montaigne à Bordeaux. Il parvint à embarquer, le 24 juin à Saint-Jean-de-Luz sur un cargo qui rapatriait des militaires polonais en Angleterre. L'un de ses condisciples de Montaigne fera exactement le même choix. Et partira du même port pour la Grande-Bretagne. Il s'agit d'Hubert Germain lui aussi compagnon de la Libération, toujours en vie (100 ans)*. Ce n'est qu'après guerre qu'il feront connaissance. Ces officiers de la France libre étaient pourtant tous deux à Bir-Hakeim. Ils avaient même fréquenté même lycée : Albert Sarrault à Hanoï. L'artilleur Pierre Simonet était grand'croix de la Légion d'honneur.

*Daniel Cordier est l'autre Compagnon encore vivant.

11 novembre 2020

Demain matin, la Flamme sacrée va rallier Verdun à Paris où elle arrivera le 10 novembre, via des relais et cinq étapes. C’est l’armée de Terre qui a organisé cette opération #TransmetsLaFlamme. Chaque étape permettra d’honorer une génération « de soldats du feu ».


Le Soldat Inconnu qui repose sous l’Arc de Triomphe représente ces milliers de combattants morts lors de la Première Guerre mondiale qui n’ont pu être identifiés. C’est le deuxième classe Auguste Thin du 132e RI qui, le 10 novembre 1920, a choisi dans la citadelle de Verdun, parmi huit corps de soldats inconnus celui qui reposerait à Paris. Pour cela il a déposé un bouquet sur l’un des huit cercueils.

mercredi 4 novembre 2020

Maurice Genevoix entrera au Panthéon le 11 novembre

 

DR

Le transfert des cendres de Maurice Genevoix (1890-1980) au Panthéon se déroulera le 11 novembre prochain en fin d’après-midi. La cérémonie sera présidée par le chef de l'Etat. Emmanuel Macron avait annoncé, en novembre 2018, cette « panthéonisation » de l’auteur de Ceux de 14, immense recueil (cinq volumes), des récits de la guerre des tranchées de la Première Guerre mondiale qu’il effectua comme  jeune officier, dès le 2 août 1914 au sein du 106e Régiment d’infanterie. Le lieutenant Genevoix sera grièvement blessé en avril 1915 et sera soigné sept mois durant dans plusieurs hôpitaux. Il perdra, notamment, l’usage de la main gauche. Dans son œuvre, il s’attachera notamment à dépeindre la mort, sa compagne quotidienne durant la guerre. Prix Goncourt pour Raboliot en 1925, il fut élu vingt-deux ans plus tard à l’Académie française. A travers ce transfert c'est un hommage à la France combattante qui sera rendu. 

mardi 3 novembre 2020

Les forces françaises éliminent une centaine de djihadistes au Mali

C’est Florence Parly, en visite ces dernières heures au Mali, qui a annoncé que le 30 octobre, une cinquantaine de djihadistes affiliés à Al-Qaïda avaient été mis « hors d’état de nuire » lors d’une action « d’opportunité. » Celle-ci s’est déroulée dans la zone des trois frontières (Mali, Niger, Burkina Faso). Une opération qui s’inscrit, a précisé hier soir sur Europe1, le général François Lecointre, dans une action plus large menée depuis début octobre. Le CEMA a expliqué que 3000 soldats français étaient engagés en coopération avec la force G5 Sahel (Tchad, Mali, Burkina Faso, Niger et Mauritanie) et les forces estoniennes (Takuba). Les commandos auraient également éliminés quelques dizaines de djihadistes.

lundi 2 novembre 2020

Ministère des Armées cherche porte-parole

©Yasmine Farès-Emery, directrice de la DICOD

L’avis de « vacance d’un emploi d’expert de haut niveau » a été publié hier au Journal Officiel, dans la rubrique « Premier ministre. » Ce poste est celui de porte-parole du ministère des Armées. Fonction extrêmement complexe pour le ou la titulaire. Qui doit notamment connaître les multiples dossiers traités par le ministère, avoir fait du terrain, avoir de l’empathie pour les hommes et les femmes qui y exercent, connaitre besoins et réflexes des journalistes, savoir énoncer sa vérité en évitant la langue de bois. Fonction qui requiert diplomatie, sens politique, capacités pédagogiques, malice et avoir le « cuir solide. » La personne choisie sera nommée pour trois ans, renouvelables une fois. Les renseignements concernant le poste peuvent être obtenus auprès de la directrice de la Délégation à l'information et à la communication de la défense (DICOD) qui remplissait jusqu’ici ce rôle. Yasmine Farès-Emery sera-t-elle candidate ?