jeudi 22 juillet 2021

Le général Burkhard a pris ce matin ses fonctions

Le général Burkhard, le 13 juillet 2019 @HW

En devenant chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard a eu certainement une pensée pour trois hommes. Trois rencontres qui ont laissé une empreinte durable au point de marquer une vie. Il s’agit du général Jean-Louis Georgelin qui commanda son bataillon à Saint-Cyr, du général Michel Poulet qui fut son chef de corps au 2ème REP, du général Antoine Lecerf dont il fut l’assistant militaire en Côte d’Ivoire (opération Licorne). More majorum, « À l’exemple des anciens », qui est la devise de la 13e Demi-brigade de Légion étrangère (DBLE) que le nouveau CEMA a commandé (2008-2010) à Djibouti. Sa trajectoire a fait que le saint-cyrien de la promotion Cadets de la France libre, a été chef de corps de ce régiment Compagnon de la Libération, socle de l’armée de Gaulle, puisque 900 des 1600 hommes de la 13 choisirent, à Londres fin juin 1940, de suivre ce général inconnu qui venait de refuser l’armistice.
Rarement, officier général parvenant au poste suprême n’aura autant fait l’unanimité. « A l’écoute, il encourage toujours les hommes » explique un sous-officier. « Thierry Burkhard a toujours fait preuve d’une énorme humilité » rajoute un officier supérieur. « Il manifeste la même attention que vous soyez caporal chef ou son adjoint » raconte un autre de ses pairs. Le général Burkhard a ainsi tenu à assister, lundi 20 juillet à la passation de commandement au 1er REG à Laudun l’Ardoise (Gard). Pour remercier un collaborateur, son ancienne « plume » nommée à la tête du régiment. Là est sa signature. Cet « homme de parole » (mais économe de ses mots), a toujours pris également du temps, malgré un épais agenda, pour les blessés et les veuves de militaires. Ce qu’il continuera, sans nul doute, à faire.
A cette fonction complexe de chef d’état-major, dans une période de « dispersion du monde » pour reprendre la formule de son prédécesseur, Thierry Burkhard, 57 ans le 30 juillet, s’emploiera probablement comme cet homme dépeint par Simone Veil lors de son discours de réception à l’Académie française, en mars 2010. Qui, lorsqu’il fut aux affaires agit « avec résolution, mais sans agitation. » Elle parlait de son prédécesseur dans le fauteuil n°13, Pierre Messmer, lorsqu’il fut Premier ministre (1972-74)...lui aussi un ancien de la 13.

samedi 17 juillet 2021

La mémoire des victimes de Vichy instrumentalisée par les "Antivax" et autres complotistes

Demain, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, présidera à Paris les cérémonies à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français (c’est-à-dire Vichy) et d’hommage aux « Justes » de France, à l’heure où les « Antivax » et autres complotistes convoquent l’image de la Collaboration, de la persécution des juifs et de ses symboles. Cette utilisation relève d’une instrumentalisation de l’histoire, d’un amalgame indigne et insupportable pour la mémoire des 75 721 juifs, dont près de 11 000 enfants qui ont été déportés de France. 2 566 reviendront à la libération des camps selon les chiffres de l’association des Fils et filles de déportés juifs de France. J’avais le 16 juillet 2014, publié un post sur Denise Tavernier*, qui le 16 juillet 1942, assistante sociale stagiaire à la préfecture de police de Paris, avait été envoyée au Vel d'Hiv. La police française venait d’arrêter des juifs étrangers réfugiés et leurs enfants. Cette rafle se poursuivra le lendemain. Ce sont 13 152 juifs dont 4 115 enfants qui seront détenus au Vélodrome d'hiver dans le XVème arrondissement avant d'être transférés dans les camps de transit de Drancy, Pithiviers et Beaune-la-Rolande (Loiret). La quasi-totalité mourra au camp d'extermination d'Auschwitz. Voici son témoignage.

Denise Tavernier en 2014 à Paris @HW

« Des gens étaient couchés par terre. D'autres se tenaient debout, gesticulant. De petits enfants, dans les bras de leur mère, pleuraient » se souvient soixante douze ans plus tard, Mme Tavernier. « Je suis alors abasourdie. Je porte ma tenue de la Croix Rouge, qui me permet de circuler normalement. On me demande à boire, à manger. Je me rends compte de mon inutilité ». Puis après un long silence, elle rajoute : « Ces enfants qui jouaient à « Chat perché » sont morts à Auschwitz. Vous vous rendez compte ! »
Denise Tavernier retourne à la préfecture, dans l’île de la Cité, rend compte à sa responsable puis est convoquée par un haut fonctionnaire du cabinet. Du haut de ses 23 ans, elle lance :
- Il y a des moments où on est pas fier d’être français !
- Vous dites ? interroge son interlocuteur
- Je dis qu’il y a des moments où on a honte d’être français !
L’homme reste silencieux. Denise Tavernier : « Je m’enhardis encore. Je lui dis qu’il n’y a pas d’eau. Il répond qu’il va faire vérifier. » Le circuit d’eau potable sera réparé au bout de 36 h. L’entretien se termine par cette phrase prononcée par le haut fonctionnaire : « Si vous parliez trop, vous risqueriez d’être arrêtée...»
Le soir, Denise raconte cette terrible journée à sa mère. Celle-ci lui conseille de retourner au Vel d’Hiv afin d’apporter « une miette de réconfort à ces malheureux. » Ce que la jeune Denise fera. « Les gens ne cherchaient pas à s’évader, beaucoup avaient confiance ». Pas tous. Certains envisagent leur sort. En 1952, elle a décrit ces heures terribles dans un mémoire de quelques pages. Elle dit : « Sur le visage buriné de mon voisin coulent de grosses gouttes, des larmes sans doute lui balayent les joues, il tremble en s’approchant. Puis il me regarde avec des yeux hagards, il se retourne, son souffle chaud frôle ma nuque, il se met à hurler en me secouant violemment aux épaules.
- Vous et vos pareils, mais tuez-nous, tuez-nous donc, vous n’avez pas honte, hein répondez-moi mais répondez-moi donc…»
Quelques jours plus tard, Denise Tavernier impuissante et indignée donnait sa démission.


*Denise Tavernier est décédée depuis cette première publication.

jeudi 8 juillet 2021

Organigramme des armées complet

 

©Armées

On attendait l’officialisation de la nomination du général Pierre Schill à la tête de l’armée de terre (CEMAT). Elle est venue hier, dans le compte-rendu du conseil des ministres. De même que celle de son prédécesseur, le général Thierry Burkhard à la tête des armées (CEMA). Pierre Schill, 54 ans, a choisi les Troupes de marine à sa sortie de Saint-Cyr (promotion Tom Morel). Il a notamment servi au 3ème Régiment d’infanterie de marine (Vannes, Morbihan) qu’il commandera de 2009 à 2011. Mais également au Régiment d’infanterie de marine du Pacifique en Polynésie ((RIMaP-P). Il a été engagé au Tchad, en Somalie, à Sarajevo, en Côte d’Ivoire…Adjoint au chef d’état-major particulier du président de la République (2012-2017), Pierre Schill a commandé la 9ème Brigade d’infanterie de marine (Poitiers). Chef de la division « emploi des forces », l’officier général trois étoiles a été élevé « aux rang et appellation de général d’armée » à partir du 22 juillet.

mardi 6 juillet 2021

Le général Putz devrait être le prochain commandant des Forces armées en Nouvelle-Calédonie

 

Valéry Putz, alors colonel ©Armées

La nomination devrait être actée demain lors du Conseil des ministres. Le 30 juin, le général Valéry Putz a quitté la rue de l’Elysée à Paris où il a, durant quatre ans, servi à l’état-major particulier du président de la République. Il s’y est occupé des opérations, des conseils de défense et de programmation militaire. Il n’aura désormais plus face à lui « Le veilleur », tableau de Gérard Puvis mais la baie de l’Orphelinat. Le futur commandant supérieur des forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC) succédera au général Franck Barrera.
Né en 1970, ce saint-cyrien de la promotion Capitaine Hamacek (un légionnaire), issu d’une famille d’origine lorraine, a servi chez les képis blancs. Au 2ème régiment étranger d’infanterie (REI, Nîmes) qu’il a ensuite commandé (2014-2016). Il a également été affecté à la 13ème demi-brigade de Légion étrangère, alors à Djibouti. Il arrivera à Nouméa à un moment charnière de l’histoire du territoire. 
A Paris, son successeur est le colonel Jean de Monicault, un officier qui a commandé, de 2016 à 2018, le 2ème régiment étranger de parachutistes (REP, Calvi).

samedi 3 juillet 2021

Les recruteurs de la Légion sur le Tour de France puis à la rencontre des estivants

 

©L.E.

Des légionnaires étaient, hier soir, à l’arrivée de la 7ème étape du Tour de France, au Creusot (Saône-et-Loire). Ce soir, ils seront au Grand-Bornard (Haute-Savoie), puis à Albertville (Savoie) ; le 6 juillet au départ d’une étape de 190 km qui mènera le peloton à Valence (Drôme). Le 10, les recruteurs képis blancs seront dans l’Aude, à Quillan (ville arrivée) et le lendemain dans les Pyrénées-Orientales, à Céret, commune départ de la 15ème étape. Enfin à Libourne et Saint-Emilion (Gironde), villes arrivées les 16 et 17 juillet.
Car-podium, camionnette et tente recrutement, la Légion informe ainsi des possibilités de carrière dans l’arme. Outre les étrangers, vivier de la Légion, celle-ci recherche également des Français (langue de travail). 500 postes sont à pourvoir d’ici la fin de l’année.
Après le « Grande boucle », les recruteurs sillonneront également les plages, de la Manche, de l’Atlantique et de la Méditerranée mais aussi certains lacs (Pyrénées, Alpes, Vosges…) et stations pyrénéennes jusqu’à la fin août. Cette présence est assurée par les Postes d’information de la Légion étrangère (PILE). Ceux-ci, qui dépendant du Groupement de recrutement (GRLE), sont au nombre de neuf : Bordeaux, Nantes, Paris, Lille, Strasbourg, Lyon, Nice, Perpignan, Toulouse.

jeudi 1 juillet 2021

Légion étrangère, retour des candidats à l'engagement venus notamment du Brésil

 

©HW

Au fur et à mesure que les voyages reprennent, des candidats à l'engagement, venus à nouveau du monde entier, se présentent aux portes de la Légion. Où ils sont accueillis « dans le respect des mesures sanitaires ». Ainsi la semaine dernière, les centres de présélection Nord (Fort de Nogent, 94) et Sud (Aubagne, 13) ont reçu 80 postulants venant d’Afrique (Algérie, Côte d’Ivoire, Sénégal), d’Amérique du Nord (USA), d’Amérique du Sud (Brésil au nombre de 9, Equateur), d’Asie (Inde, Népal, Corée du Sud) et bien entendu d’Europe (Allemagne, Belgique, Bosnie, Finlande, France, Grande-Bretagne, Moldavie, Pologne,  Roumanie, Suède). Depuis les premières mesures d'assouplissement, les Européens ont commencé « à frapper à la porte ». Ce qui rend « confiant dans l’avenir » le chef de corps du Groupement de recrutement de la Légion étrangère (GRLE), le lieutenant-colonel Fabrice Prenveille. L’objectif de 850 recrutements pour 2021 pourrait être atteint.