dimanche 25 février 2018

Michael Kaponya, légionnaire de la 13 en Indochine

Transmettre ! Ils sont relativement nombreux ces anciens légionnaires qui, sur le tard, souhaitent retracer, se raconter, rappeler leur jeunesse. Avoir vingt ans et faire la guerre pour la France en Indochine, on peut rêver mieux, jugerait-on aujourd'hui. Mais alors que s'approche 1950, chacun essaie d'abord de se construire un avenir digne et de sortir des ruines.
Michael Kaponya le Hongrois, adolescent de la Seconde Guerre mondiale, quitte Budapest et les combats précédant l'arrivée des troupes soviétiques, en novembre 1944. Direction l'Allemagne bombardée. Pas de retour en 1945 par crainte du gouvernement communiste. C'est d'abord le collège à Munich puis l'engagement à la Légion en 48. Le képi blanc c'est celui de la 13ème Demi-brigade de Légion étrangère (13ème DBLE) et l'Indo. Cette guerre Michael Kaponya la raconte simplement, sobrement. C'est ce qui fait la force de son témoignage. Le quotidien, c'est la mort. A deux reprises, il détaille celle de deux camarades tués à ses côtés et s'interroge "Pourquoi lui et pas moi ?" Quel combattant, au fil des siècles, ne s'est pas posé cette question après s'en être sorti ? Sale guerre l'Indochine, ai-je toujours entendu en guise de résumé. Mais jusqu'à preuve du contraire la guerre propre est une invention littéraire ou de communicant. Et donc une fiction. 
L'auteur n'a effectué qu'un contrat et a quitté l'uniforme en 1953. Mais il a aimé l'institution et surtout voulu raconter son expérience dans ce terrible contexte. Il vit depuis aux Etats-Unis. Cet ouvrage a été traduit par son ami Jean Aurimond. Il est publié par les éditions Epée (Kehl, Allemagne) : www.epee-edition .com 

samedi 24 février 2018

Les sportifs militaires brillent aux JO d'hiver

Trois médailles d'or pour le sous-lieutenant Martin Fourcade : 12,5 km poursuite hommes biathlon, 15 km Mass Start hommes biathlon et relais mixte. Dans cette dernière épreuve, l'équipe de France était composée de deux autres sportifs de la défense. Il s'agit du caporal-chef Anaïs Bescond et du caporal Simon Desthieux qui donc sont montés avec M. Fourcade sur la plus haute marche du podium. La quatrième française étant Marie Dorin Habert (civile). 
Trois médailles également pour Anaïs Bescond qui, outre le relais mixte, a remporté le bronze dans le relais 4X6 km femmes et dans l'épreuve de la poursuite 10 km femmes. Enfin, autre médaille d'or pour le sergent Pierre Vaultier, en snowboard cross. 
18 des 107 athlètes français présents aux Jeux Olympiques d'hiver de PyeongChang (Corée) sont militaires. Il font partie de "l'armée des champions". C'est l'un d'eux, Martin Fourcade qui a porté le drapeau de l'équipe de France lors de la cérémonie d'ouverture. Cette 23è édition des JO se terminera demain.

jeudi 22 février 2018

Un sous-officier du 2ème REP se tue en wingsuit

Le corps de l'adjudant Serge Leroy a été retrouvé, hier matin, dans le secteur du Capu Ortu près de Piana (ouest de la Corse). Ce sous-officier du 2ème Régiment étranger de parachutistes (REP) s'est tué en pratiquant, durant ses loisirs, le wingsuit
Agé de 43 ans, père de deux enfants, il servait depuis quatorze ans à la Légion étrangère. Il sera inhumé au cimetière militaire de Calvi. 
@Légion étrangère
Voici comment une école spécialisée américaine définit le wingsuit. "C'est d’abord et avant tout une combinaison de saut (jumpsuit) ajustée le plus possible au corps du sauteur, pour plus de performance. Mais tout comme son nom l’indique, le wingsuit se caractérise principalement par la présence d’ailes entre les bras et le corps, et entre les jambes de la combinaison de saut (comme un écureuil volant). Contrairement aux autres combinaisons utilisées dans le domaine du parachutisme, on ne fait plus de chute libre lorsqu’on porte un wingsuit : on plane et on vole tout en pilotant comme s’il s’agissait d’un avion ! "

mercredi 21 février 2018

Deux militaires français du 1er spahis tués au Mali

Le véhicule blindé dans lequel avait pris place ces deux militaires du 1er Régiment de spahis (Valence, Drôme) a heurté un IED (engin explosif improvisé) près de Gao, ce matin. Il s'agit  du maréchal des logis-chef Emilien Mougin et du brigadier-chef de 1re classe Timothée Dernoncourt. Un troisième soldat a été blessé. 
4.000 militaires français sont déployés au Sahel dans le cadre de l'opération Barkhane. Ces deux nouvelles victimes portent à douze le nombre de militaires français tués depuis le lancement de l'opération, à l'été 2014.

mardi 20 février 2018

Gendarme tué en Gironde, l'auteur des faits et son père retrouvés morts

Le premier drame a été suivi d'un second. L'adolescent de 15 ans qui a percuté le 4 février dernier à Salles (Gironde) un sous-officier de gendarmerie a été retrouvé mort, ce matin, aux abords de la commune, en compagnie de son père. Le papa et son fils auraient, selon le quotidien Sud-Ouest, laissé une lettre faisant état de leur intention suicidaire. Leur disparition avait été signalée par un proche, hier soir, à la gendarmerie de Biganos. L'adolescent avait été mis en examen pour "homicide involontaire aggravé" et placé sous contrôle judiciaire. Il risquait une peine de 7 ans de prison. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux devait examiner, aujourd'hui, l'appel du parquet qui souhaitait un placement en détention.

lundi 19 février 2018

Simone Veil entrera au Panthéon le 1er juillet

Un an après sa disparition, Simone Veil fera son entrée le 1er juillet dans la crypte du Panthéon, là où reposent 72 hommes et 4 femmes, dont la patrie reconnaissante honore la mémoire. Dans son éloge funèbre prononcé dans la cour d'honneur des Invalides, le 5 juillet 2017, le président de la République avait annoncé que l'ancienne ministre de la santé de Valéry Giscard d'Estaing reposerait au Panthéon avec son mari Antoine, "en accord avec sa famille."

dimanche 18 février 2018

Disparition de Jacques Hébert, Compagnon de la Libération

@Ordre de la Libération
Il est né et mort à Falaise (Calvados). Jacques Hébert, Compagnon de la Libération, vient de disparaître à l'âge de 97 ans. A 20 ans, étudiant en médecine, il  refuse la défaite et quitte avec son frère, le 21 juin 1940, Saint-Jean-de-Luz à bord d'un navire polonais, le Batory, pour l'Angleterre. A Londres, il est affecté pour la durée de la guerre à la 1ère compagnie de chars de combat. Il participe aussitôt à l'opération Pennland à Dakar puis débarque au Cameroun. C'est ensuite le Congo, la campagne de Syrie au cours de laquelle il est blessé en juin 41, par un éclat d'obus. Jacques Hébert suit alors, à Damas, les cours d'élève aspirant. Et retrouve la Compagnie de chars de combat. Vient la campagne de Libye, au cours de laquelle il est une nouvelle fois blessé. Tunisie, Maroc, il intègre le 501ème Régiment de chars de combat de la 2ème Division blindée, récemment créée. Lieutenant, il débarque dans sa Normandie natale, à Utah Beach, le 2 août 1944 puis se distingue dans le combats pour la libération de Paris. Suivent les Vosges, la libération de Strasbourg, l'Allemagne. Il est blessé accidentellement dans la nuit du 4 au 5 mai 1945, alors que son unité progresse vers le "Nid d'aigle" d'Hitler à Berchtesgaden.
A presque 26 ans, il quitte l'uniforme, en 1946, pour reprendre, à Caen, ses études de médecine et devient cardiologue. Maire de Cherbourg de 1959 à 1977, député de la Manche de 1962 à 1973, Jacques Hébert a reçu la croix de la Libération en 1945. Il était grand officier de la Légion d'honneur. Ses obsèques se dérouleront dans le plus stricte intimité. Huit Compagnons de la Libération sont encore en vie.

vendredi 16 février 2018

L'Ecole de guerre

La promotion 2017-2018 accueille 229 officiers dont 7% sont des femmes. 156 sont Français (âge moyen, 38 ans) et 73 étrangers. Ces derniers viennent de 61 pays. 31 auditeurs libres sont, également, présents. Ce sont des administrateurs civils, des cadres de la société civile et des officiers de réserve. 
L’Ecole de guerre (Paris) a pour mission de « préparer les officiers supérieurs à assumer des responsabilités d'état-major, de commandement et de direction au sein de leur armée d'appartenance, des organismes et états-majors interarmées ou interalliés et à tout autre poste où s'élabore et s'exécute la politique de défense », selon les termes du décret de création.

jeudi 15 février 2018

Arnaques à la collecte d'argent après le décès du gendarme en Gironde

Les gendarmes girondins appellent à la vigilance. Des escrocs profiteraient de la mort de l'adjudant Lannes, pour démarcher par mail ou téléphone des donateurs potentiels, prétendant représenter une association de gendarmes qui chercherait à récolter des fonds pour sa famille. L'adjudant David Lannes, de la brigade de Belin-Beliet, avait été percuté le 4 février dernier par un garçon de 15 ans en moto. Le quadragénaire est décédé le lendemain au CHU de Bordeaux. 

mercredi 14 février 2018

La gendarmerie pour les nuls

Les éditions First déclinent à l'envi la formule qui a fait leur succès. Dernier titre en librairie, La gendarmerie pour les nuls, qui parait demain. Cet ouvrage de 400 pages a été écrit par "des contributeurs gendarmes, tous grades confondus, représentatifs de tous les corps de métiers" explique le colonel Pascal Estève, coordonnateur du projet. L'intégralité des droits d'auteurs sera reversé à la fondation " Maison de gendarmerie." 

mardi 13 février 2018

Stage commun Légion étrangère-Légion espagnole


Les légionnaires parachutistes de la 5è compagnie du 2è Régiment étranger de parachutistes viennent de participer en Espagne, à un stage avec la 7compagnie de la VIIIe Bandera, consacré au combat en zone désertique. Les légionnaires des deux pays se sont entraînés sur un terrain rocailleux, à la croisée de ce que l’on retrouve en Afghanistan et au Mali. Cet exercice était le premier du genre avec la VIIIe Bandera, qui appartient au Tercio. D. Juan de Austria, 3º de La Legión. Le REP souhaite rééditer l’expérience en 2019.

lundi 12 février 2018

Droit à des pensions reconnu à des victimes non françaises de la guerre d'Algérie

Le Conseil constitutionnel vient d’étendre le droit à des pensions aux victimes d’actes de violence pendant la guerre d’Algérie à l’ensemble des personnes qui résidaient alors dans le pays, quelle que soit leur nationalité. Les Sages de la rue Montpensier (Paris) ont censuré les mots "de nationalité française" qui réservaient jusqu’alors ces avantages aux seules victimes françaises. Le Conseil constitutionnel avait été saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par Abdelkader K., victime à l’âge de 8 ans des violences liées au conflit en Algérie. Les Sages ont jugé que le législateur de l’époque "ne pouvait, sans méconnaître le principe d’égalité devant la loi, établir (…) une différence de traitement entre les victimes françaises et celles, de nationalité étrangère, qui résidaient sur le territoire français au moment du dommage qu’elles ont subi".

vendredi 9 février 2018

L'actualité de la semaine en une photo : chez nos voisins belges

Base de Beauchevain (Brabant wallon), lundi. Cet Antonov 124-100 va transporter deux hélicoptères NH-90 de l'armée belge au Mali, où ils séjourneront quatre mois (Minusma).
L'affrètement de cet appareil est effectué dans le cadre d'OTAN SALIS (Strategic Airlift Interim Solution). "Via ce programme, l'OTAN compense la pénurie d'appareils de transport stratégique en attendant la livraison des nouveaux avions A400M déjà commandés" comme l'explique le ministère de la défense à Bruxelles.


jeudi 8 février 2018

Une loi de programmation militaire 2019-2025 à près de 300 milliards d'euros

"Nous préparons l'avenir " dit-on au cabinet de la ministre des armées, Florence Parly. Un avenir à près de 300 milliards d'euros, si l'on se réfère aux crédits qui seront octroyés à la Défense d'ici 2025. La France dépensera alors 2% de son produit intérieur brut (PIB) pour les forces armées soit 50 milliards d'euros contre 34,2 cette année. 198 milliards sont "couverts" jusqu'en 2023. Le solde devra être confirmé lors d'une actualisation de la LPM en 2021 et ajusté en fonction de la croissance.

mercredi 7 février 2018

Deux sapeurs-pompiers cités à l'ordre de la Nation

Arnaud Dauchy avait 20 ans. Ce samedi 6 janvier, il a accepté de remplacer, au pied levé, un camarade souffrant. Il est sapeur-pompier volontaire. Direction donc le centre d’incendie et de secours de Lillers (Pas-de-Calais) où il est affecté. Minuit, un appel. Un incendie s’est déclaré dans une maison de la commune voisine d’Estrée-Blanche. En arrivant sur les lieux, il voit avec ses cinq camarades un couple épouvanté sortir de la maison en feu. Deux jeunes personnes seraient prisonnières au premier étage. En compagnie du caporal Jonathan Cottrez, 32 ans, Arnaud le 1ère classe se hisse sur une échelle à la hauteur de l’étage. Les deux hommes pénètrent dans l’habitation. Un embrasement se produit alors. Les deux sapeurs-pompiers, les jeunes gens qu’ils recherchaient meurent. Arnaud Dauchy, sur les réseaux sociaux, aimait à évoquer son statut ainsi : "heureux comme un sapeur-pompier car il commence en bas de l’échelle…"
Ces deux sapeurs-pompiers volontaires ont reçu, à titre posthume, la croix de chevalier de la Légion d'honneur. Ils viennent également d'être cités à l'ordre de la Nation.

mardi 6 février 2018

Nouveau décès d'un gendarme

Il avait 26 ans de carrière. Il y a 48h, l'adjudant David Lannes a été percuté par un gamin en moto. Il avait 46 ans et est mort, hier, au CHU de Bordeaux (Gironde). 
Dimanche, vers 16h30, quatre gendarmes de la brigade de Belin-Beliet procédaient à un contrôle routier à Salles. Alors qu’ils venaient de s’installer, ils ont vu arriver un deux-roues bruyant et ont voulu l’arrêter Mais le pilote de l’engin, un enduro de 50 cm3, probablement trafiqué, n’a pas stoppé et a percuté de plein fouet le gendarme. L'auteur des faits, âgé de quinze ans, a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.

lundi 5 février 2018

Disparition de Margot Duhalde


Elle avait été la seule femme pilote des Forces françaises libres. Dès l'âge de 16 ans, Margot Duhalde avait quitté le sud du Chili pour rejoindre Santiago la capitale, pour apprendre à piloter. A 20 ans, avec un léger bagage aérien, une cinquantaine d'heures de vol, elle était engagée comme sergent-pilote par les représentants de la France libre à Santiago. Elle rejoint ensuite l'Angleterre, malgré son astigmatisme, s'impose dans un monde masculin et intègre l'Air Transport Auxiliary, qui assure le transfert des avions entre les usines et les aérodromes. Elle effectuera le transport de plus de 1300 appareils.
Agée de 97 ans, Margot Duhalde, chevalier de la Légion d'honneur, avait volé pour la dernière fois en 2007. 

samedi 3 février 2018

SNU, "La citoyenneté ne se construit pas en 4 semaines" pour le général Allard

Dans ses vœux 2018 aux armées puis aux forces vives de la Nation, le président de la République a réaffirmé son souhait de voir le projet de service national universel (SNU) mené à son terme. "Il ne s'agit pas de réinventer le service militaire" a expliqué Emmanuel Macron "mais de donner à la jeunesse de France des causes à défendre, dans les domaines social, environnemental, culturel."
Le "think tank" G2S, composé d'officiers généraux de l'armée de terre en deuxième section, vient de publier une réflexion sur le sujet. Le général de division Jean-Claude Allard qui a commandé l'Aviation légère de l'armée de terre (ALAT, 2005-2008) est l'un des contributeurs. Il n'est pas conquis, comme il l'explique dans cet entretien.
En filigrane du SNU, il y a le service militaire. Les politiques n'ont pas trouvé, depuis vingt ans, l'outil éprouvé, notamment, de brassage social des jeunes ?
Le SNU fait référence au militaire pour deux raisons. D’abord, le mythe du service militaire, creuset dans lequel se formerait la jeunesse. Faux, le service militaire était accepté parce que la jeunesse était formée à la citoyenneté par l’école. Lorsque l’école s’est étiolée dans ce rôle après 1968, les armées en ont subi rapidement le contrecoup.
Ensuite l’idée, juste, que l’armée est institution d’autorité. Mais cette autorité repose sur la conscience partagée par tous les militaires de la prééminence de la mission de défense de la Nation, au prix du sacrifice de sa vie et de la nécessité d’une rigoureuse observance de son rôle dans l’action (discipline). Le respect du chef et la camaraderie au combat n’ont rien à voir avec le brassage social. D’ailleurs, les politiques ont-ils défini ce qu’était le brassage social ? Est-ce vraiment vivre quatre semaines ensemble ?

Quel regard portez-vous sur ce projet ?
Ce projet de rassembler pendant quatre semaines des adultes, déjà investis de la pleine citoyenneté (droit de vote à 18 ans) pour réaliser un brassage social, éduquer à l’apprentissage de l’autorité, et réaliser diverses actions triviales (bilan de santé, détection de l’illettrisme, informations sur la défense) me parait irréaliste en termes logistiques (presque 800 000 adultes par an, 12 à 15 milliards d’€ pour la mise en place, 2 à 3 milliards d’€ pour le fonctionnement annuel) mais avant tout en termes d’objectifs politiques. La citoyenneté ne se construit pas en quatre semaines dans une vie.

Quels maux veut-il soigner ?
Le SNU prétend enrayer la dégradation, déjà bien avancée, de la cohésion sociale et de la cohésion nationale. Mais la cohésion sociale est mise à mal par l’acceptation d’un taux de chômage frôlant les 10 %, la désindustrialisation par la haut, l’hémorragie des professions individuelles par le bas, le refus de toute réforme afin de conserver les avantages acquis et le clientélisme de l’action politique et syndicale.
En miroir, afin de tirer le maximum de ces modes de gouvernance, la société se constitue en de multiples communautés qui s’organisent sur des critères économiques, sociétaux, idéologiques avec, ultime déviance, l’idéologico-religieux bénéficiant de soutiens exogènes. Les conditions sont créées pour avoir, au-delà des rapports conflictuels de chaque communauté avec l’État, la multiplication des conflits intercommunautaires. Ici, plus grave, c’est la cohésion nationale, degré supérieur englobant et vital, qui est mise à mal.

Qui pour le mener à bien ? La tentation est de se tourner immédiatement vers les militaires ?
Il faudrait avoir une stratégie qui se déclinerait en prévention, réparation, implication.
La prévention doit s’exercer, avant la majorité, par les trois tuteurs légitimes : famille, école et associations sportives et culturelles dont il faut coordonner et soutenir les actions. Pour les jeunes pour lesquels ces tuteurs étaient insuffisants, conservons la panoplie des recours existants (service militaire adapté, service militaire volontaire, EPIDE) pour réparer. Enfin ayons un discours pour impliquer toute la Nation : « demande toi ce que tu peux faire pour ton pays » … ! Il incombe à l’État, expression de la souveraineté nationale, et donc en accord avec elle, de définir le projet de société à poursuivre. Si l’on attend trop pour l’exprimer, les mouvements centripètes en cours auront déchiré la cohésion nationale. Le plus fort et le plus retors d’entre eux affirmera sa vision.

Car sa vocation est sociétale, non militaire ?
En effet, l’idée de SNU repose, et c’est son point fort, sur la conscience de la profonde détérioration de la cohésion nationale. Il faut aller jusqu’au bout de ce constat et en examiner les causes pour les soigner efficacement. Quatre semaines de regroupement de la jeunesse ne sont pas la solution. C’est chaque citoyen, de l’enfance à la mort, qui doit avoir le sens de l’intérêt collectif qui forme une Nation. Et cela nécessite un effort de tous les jours par tous.

Quel rôle confier aux armées ?
Gardons en tête le principe énoncé par le président Macron alors candidat : « L’armée […] n’est pas la modalité naturelle d’encadrement de la jeunesse. » Les armées sont engagées sur de multiples fronts extérieurs et patrouillent chaque jour dans nos rues. C’est déjà beaucoup. Néanmoins, elles peuvent, sous réserve de leur donner un peu plus de moyens en personnels, faire vivre auprès de l’Education nationale, le protocole de 2016 et les trinômes académiques. Les associations d’anciens militaires pourraient aussi être incitées à s’investir dans ces actions et soutenues.

Jean-Claude Allard est aujourd'hui directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) à Paris.

vendredi 2 février 2018

In mémoriam


L'identité des cinq pilotes tués ce matin dans cet accident est connue. Il s'agit du lieutenant Sébastien GREVE (4e Régiment d'hélicoptères des forces spéciales, Pau) des capitaines Quentin GIBERT (4e RHFS)François MILLE (Ecole de l'aviation légère de l'armée de terre), Patrick VASSELIN (EALAT) et du lieutenant-colonel Stéphane CHAON (EALAT).

5 militaires tués dans un accident d'hélicoptères

Ces militaires avaient pris place dans deux hélicoptères de l'Ecole de l'aviation légère de l'armée de terre, située au Cannet des Maures. Les deux appareils, des Gazelle, se sont écrasés peu avant 9h près du lac de Carcès (Var). Selon des sources de la gendarmerie, les deux appareils se seraient percutés. Les 5 victimes seraient des officiers.
Cette catastrophe est l’une des plus graves survenues ces dernières années en France. Le 20 mai 2016, un hélicoptère de la gendarmerie de Targes s’était écrasé à Cauterets (Hautes-Pyrénées), tuant quatre gendarmes.

jeudi 1 février 2018

La 13 au Mali

Le colonel Percie du Sert aime à utiliser la métaphore " A l'été 2018, le régiment sera éprouvé. On a construit une maison pour l'habiter." Le chef de corps signifie par là que la 13ème Demi-brigade de Légion étrangère passée en deux ans de moins de 60 permanents aux Emirats Arabes Unis, à 1200 militaires, a retrouvé un format digne de son histoire. Après Sentinelle, il y a quelques mois, le régiment est engagé en ce début d'année dans Barkhane, au Mali. Où, au terme d'une mission de quatre mois, il sera remplacé par une autre unité légionnaire.