mardi 17 juillet 2018

La destinée de l’adjudant-chef Toplitsch

Le général (2s) Philippe Sommaire est prêt. A 17h15, dans trente minutes, cet ancien commandant en second du Corps européen remettra, sur le front des troupes, la cravate de commandeur de la Légion d’honneur à un ancien sous-officier de la Légion étrangère. Nous sommes le 13 juillet dernier à Strasbourg, sur la place de la République, où l’on s’apprête à célébrer la Fête nationale, en présence du nouveau gouverneur militaire de la capitale alsacienne et sous la présidence du préfet de région. Le drapeau du Régiment de marche du Tchad est là.
Il est 16h50, le portable de Philippe Sommaire vibre. Il le sort de sa poche. Au bout du fil, la fille de l’adjudant-chef Hermann Toplitsch, effondrée, lui apprend que son papa vient de décéder. Alors qu’il s’habillait. Cet ancien de la 13ème Demi-brigade de Légion étrangère (DBLE), âgé de 94 ans, était titulaire de 10 citations (2 palmes) et avait été blessé à deux reprises en Indochine en 1951 et 1952. Mais c’est en temps de paix que ce légionnaire avait été le plus grièvement atteint. En 1964, en Allemagne, lors d’un accident avec sa Jeep. Il avait dû être amputé d’une jambe.
Dans deux jours, l’adjudant-chef Toplitsch (né autrichien) sera enterré à 14h à Fegersheim, à l’église Saint-Armand d’Ondheim (Bas-Rhin). Devant le cercueil, le général Sommaire qui prononcera l’éloge funèbre, a prévu de placer sur un chevalet la cravate de commandeur de la Légion d’honneur qu’il n’a pas pu lui remettre.