mardi 29 septembre 2020

Parution "Du sel et des étoiles" de l'amiral Coldefy

 


L’amiral Alain Coldefy se raconte avec sincérité dans « Le sel et les étoiles ». « Enfant, je n’avais pourtant jamais envisagé de devenir marin, mais quand je me retourne sur mon passé, je constate que j’aimais bien les récits d’aventures, je dévorais les histoires de héros des gens qui traversaient le Sahara en regardant les étoiles… Et je rêvais avec eux, j’avais tellement hâte de découvrir le monde ! » Ce monde, il l’a découvert mais plus précisément, il l’a parcouru sur les mers pendant sa longue carrière de marin. Il a évidemment beaucoup navigué mais aussi alterné avec des emplois à terre dans les états-majors. Le chef de la section artillerie de la frégate Duquesne a plus tard commandé le porte-avions Clémenceau et terminé sa carrière comme major général des armées et inspecteur général des armées. Il est aujourd'hui président de la Société des membres de la Légion d'honneur (SMLH). Nous avons choisi de publier un extrait très personnel de cet ouvrage sorti chez l'éditeur suisse Favre.

« C’est avec la génération que j’ai connue, celle de mon grand-père, né en 1890 à Flaujac, que les bienfaits de l’instruction ont commencé vraiment à faire bouger les lignes… Hussards noirs de la République, les instituteurs se répandaient dans les campagnes et offraient aux meilleurs élèves une chance inespérée d’ascension sociale. C’est ainsi que mon grand-père paternel est devenu ingénieur des Arts et Métiers dans les chemins de fer, sur le POB, Paris-Orléans-Bordeaux, ancêtre de la SNCF, et mon grand-père maternel directeur commercial à Limoges pour les établissements Bergougnan, alors concurrent de Michelin. A la Grande Guerre, ce grand-père a fait quatre ans dans le même régiment d’artillerie, se voyant même décoré de deux croix de guerre… Quant à mon père, il a été médecin militaire. A peine à l’École de Santé de Lyon, il s’est trouvé plongé dans la guerre… Prisonnier en 1940, puis évadé, il a fait finalement partie des praticiens volontaires partis soigner leurs compatriotes dans les camps de prisonniers jusqu’en Pologne, ce furent les médecins "prisonniers sans capture" dont je découvris l’existence et l’histoire à la mort de mon père. Ni mon père, ni mes grands-pères, dont j’étais très proche pourtant, ne m’ont parlé de leur vie, de leur guerre, de leurs difficultés, de leurs drames et de leurs douleurs. La pudeur, sans doute. J’ai découvert leurs différents itinéraires bien plus tard… Notamment parce que mon père avait écrit ses souvenirs, « Itinéraires de Guerre », que j’ai pu lire en 2000 après sa disparition. Et moi, j’écris après lui… »