"Paroles de rebelles" au musée de l'ordre de la Libération
Le
sous-lieutenant Pierre Messmer qui a entendu le 17 juin, le discours du maréchal
Pétain demandant l’armistice, résume : « Ça n'a pas été un conflit entre l'honneur et la discipline ; l'honneur
nous commandait d'être indiscipliné. »
D’autres
jeunes militaires hésitent : désobéir c’est abandonner des camarades, mettre
ses proches restés en France ou en Afrique du Nord en danger, être jugé et
condamné (par contumace) par Vichy… Continuer à se battre avec ce général de
Gaulle inconnu mais courageux ? Serons-nous assez nombreux ?
Allons-nous regretter ce choix ? Allons-nous en mourir ? Voilà
quelques-unes des questions que se posent alors ces hommes. L’histoire nous
apprend qu’ils ont gagné et que le sacrifice de certains a permis de remporter
la victoire. J’ai cité des militaires de la 13* mais d’autres se sont posés les
mêmes questions, de même que beaucoup de civils qui rapidement ou
ultérieurement rejoindront la Résistance intérieure.
Ce sont à ces « Paroles de rebelles » qu’est consacrée l’exposition qui s’ouvre le 17 septembre au musée de l’ordre de la Libération à Paris (jusqu’au 3 janvier 2021). « Malgré tout ce qui pouvait les différencier, sexe, âge, géographie, statut social, éducation, convictions politiques…, ces hommes et ces femmes ont su se retrouver dans un combat commun pour la libération de la France » explique Vladimir Trouplin, conservateur du musée. Sur les 1038 compagnons de la Libération, 790 se sont engagés en 1940…
* Les compagnons de la Libération de la 13, Mareuil éditions, 2020.