dimanche 6 avril 2014

Rwanda 1994, Jacques Hogard commandait le groupement Légion

A la veille de la célébration du vingtième anniversaire du génocide du Rwanda (800 000 morts, majoritairement Tutsis) et les mises en accusation politique et militaire de la France par le président Paul Kagamé, voici ce que j'écrivais en 2011 de l'opération Turquoise dans "Légionnaires".

"Depuis qu’il a vécu le Rwanda, lors de l’opération Turquoise le colonel Jacques Hogard, n’est plus tout à fait le même. Il a contribué à sauver des Tutsis lors du génocide, même s’il aurait aimé en faire plus (...)
-         J’avais le commandement du Groupement Légion (deux compagnies de combat 2ème REI, 13ème DBLE, ainsi que les CRAP du 2ème REP). Nous étions dans la partie sud-ouest du Rwanda, qui correspond à la préfecture de Cyangugu. Ce furent deux mois extraordinaires, où j’ai vu les légionnaires en opération. Ils étaient tout à la fois rigoureux dans l’application des ordres et des règles d’engagement, et généreux dans le don permanent qu’ils faisaient, jour et nuit, de leur engagement malgré des conditions complexes. Aucun ne s’est jamais insurgé des conditions de vie toujours plus que rustiques. Tous avaient l’obsession de sauver des vies, de ramener un peu de paix et de sécurité. Nous avons sauvé certainement plusieurs milliers de Tutsis d’une mort certaine car nous sommes arrivés avant la fin des massacres. Nous avons stabilisé la zone et évité un exode humanitaire sans précédent, qui aurait eu lieu si nous n’avions pas été là. Nous sommes partis au pire moment, à la fin du mandat prévu mais c’était frustrant ; nous savions que les problèmes allaient revenir. Je regrette toujours que nous n’ayons pas été autorisés par l’ONU à intervenir plus tôt. Et que nous ayons quitté le Rwanda avant que les conditions d’une réconciliation nationales ne soient réunies."