13ème DBLE, les cinq ans qui ont tout changé, 2010-2015 (1)
Nous sommes le 13 juin 2011 à Djibouti. Il est un peu plus de 18h30. Toutes les lumières du quartier Monclar ont été éteintes. La 13ème Demi-brigade de la Légion étrangère (732 militaires) est rassemblée en rectangle sur la place d’armes. Le chef fait corps avec ses hommes. Il y a onze mois, qu’il a pris le commandement du régiment.
Le colonel Cyrille Youchtchenko,
devant la garde au drapeau, est encadré par les pionniers. Ce jeune officier
supérieur est ému. Mais il n’en laisse rien paraître. Lui-même perçoit en ces
instants, le frémissement de ses hommes. Quelques mois auparavant, la décision
d’évacuer la 13 de Djibouti prise, il avait dans son ordre du jour fait claquer la
sentence : "La Légion va quitter l’Afrique (…) mais la 13 à
l’habitude de tourner des pages d’histoire ! ". Nous sommes le
13 juin 2011. La date est symbolique. Elle a une résonnance manifeste, outre le
numéro régimentaire. Le 13 fait écho au débarquement et à la prise de Bjervik,
le 13 mai 1940 lors de la campagne de Norvège par la 13ème DBMLE
(Demi-brigade de montagne de la LE) ; écho également à la mort du
lieutenant-colonel Gaucher, patron de la 13ème DBLE, le 13 mai 1954 à Dien Bien
Phu…
Le 21 juillet, le drapeau est remis au COMLE
(commandant la Légion étrangère) à Aubagne. La 13ème EAU (Implantation
militaire française aux Emirats arabes Unis) est créée le 1er août.
Dans un format effilé : 277 personnels dont 69 légionnaires permanents
(mais 11 affectés au groupement de soutien) et 208 missions courte durée
interarmes. L’unité Compagnon de la Libération, dont 96 de ses membres ont reçu
la croix de la Libération pour leur comportement pendant la Seconde Guerre mondiale -soit 9,2 % de l’effectif total des Compagnons-, doit-elle à son
histoire d’avoir évité la dissolution ? Pour nombre de connaisseurs, le "coup alors semble être passé très près".
A suivre