13ème DBLE, les cinq ans qui ont tout changé, 2010-2015 (2)
En ce mois de novembre 2010, à l'état-major de l'armée de terre où il exerce les fonctions de sous-chef d’état-major Performance-synthèse, le général de division Jean-Pierre Bosser est surpris d'apprendre que la 13ème DBLE (Demi-brigade de la Légion étrangère) pourrait quitter Djibouti. Ce n’est, en effet, pas la tendance. Djibouti devant rendre des troupes, on parie plutôt sur un départ du 5ème RIAOM (Régiment interarmes d’outre-mer). Le dossier était depuis plusieurs mois sur le bureau du ministre de la défense, Hervé Morin. Mais celui-ci ne tranchera pas. Jusqu’à l’arrivée de son successeur Alain Juppé qui, à peine installé, signe le départ de la 13. "On" raconte un proche du dossier, "l'a conseillé, influencé" sans plus de détails. "Ce fut", précise un haut-fonctionnaire "une action à l'emporte-pièce et à charge pour la Légion alors que le CEMAT de l'époque ne souhaitait pas le départ de la 13 de Djibouti". Le coup est rude. Un proche du général Bosser confie aujourd’hui, que celui-ci -qui n'a jamais servi à la Légion- pense " que le dossier n'a pas alors été traité proprement".
Vendredi 31 juillet 2015, vingt trois mots ont suffi. Un peu plus d'une ligne dans le document de présentation des mesures de restructuration 2016 des armées. Pour annoncer que la 13ème DBLE "sera transférée sur le camp du Larzac et sera renforcée".
"Les torts sont aujourd’hui réparés" commente sobrement une voix légionnaire…