Macron-Villiers et autres caractères

Je suis rentré ce matin d’Afrique. Bien loin donc des changements survenus à la tête des armées. Avec le recul géographique mais aussi celui, volontaire, du commentaire.
Le général de Villiers a été l’homme qu’il fallait à la tête de l’institution militaire, ces dernières années. Dans une fonction complexe, dans laquelle il faut gérer l’acquis, anticiper donc gouverner c’est-à-dire faire face à l’ogre de Bercy. Chiche en moyens supplémentaires. Mais un ministère des finances qui, ne l’oublions pas, est dans son rôle. Même si c’est celui du méchant. Au Parlement de se prononcer ensuite, sur le budget. Avec tout cela, il faut au CEMA, mettre en musique, le plus vite possible, les décisions de l’exécutif. Depuis longtemps, l’institution militaire répond efficacement à la commande. Ce que chacun mesure notamment dans les opérations extérieures et intérieures.
Prenons maintenant le problème qui a opposé le chef à son subordonné. Que celui-ci soit très mécontent d’apprendre la disparition de 850 millions d’euros est logique. Naturel ! Qu’il le manifeste, dans une enceinte nationale, fût-ce à huis clos (c’est comme le off, plus personne ne le respecte) via une saillie triviale n’est pas la meilleure idée de l’année.
Qui, d’entre nous, civil ou militaire, ne tousserait pas (l’intensité de la crise dépendant de notre caractère), si l’un de nos collaborateurs que l’on vient tout juste de maintenir en fonction alors qu’il devait quitter l’organisation que nous dirigeons, lançait un tel propos. Prendre en compte les mots du général de Villiers est indispensable pour comprendre ceux du chef. Qui a réagi à la mesure de l’affront qu’il estimait avoir subi. Impulsivement. Essayer, depuis, de caresser l’armée dans le sens du poil fait un peu penaud. Bienvenue au général Lecointre !

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