dimanche 12 décembre 2021

Nouvelle-Calédonie : et maintenant ?



La question avait été posée hier sur Twitter sur un mode humoristique : « Si miss Nouvelle-Calédonie devient miss France ce soir et que l’archipel devient indépendant demain ? » Une période de transition était prévue dans un tel cas...qui n’est plus d’actualité aujourd’hui. Car la victoire du « non » à l’indépendance au troisième référendum est sans appel : 96,5,% des électeurs ont exprimé leur rejet d’un tel avenir. « La Nouvelle-Calédonie restera donc française » a conclu le président de la République dans une déclaration télévisée.
Mais au-delà de ce chiffre impressionnant, c’est celui de la participation qu’il faut prioritairement consulter. 43,9% seulement des 183 332 inscrits sur la liste électorale spéciale sont allés voter ce 12 décembre. Soit 41,80 points d’écart avec les chiffres de la participation d’octobre 2020 (deuxième référendum). Pour utiliser une métaphore sportive, cette fois-ci seule l’une des deux équipes s’est déplacée.

La Covid
Les indépendantistes, qui sont pourtant à l’origine de cette troisième et ultime consultation ont finalement appelé leur camp à ne pas se rendre aux urnes après avoir échoué à obtenir son report, estimant que l’épidémie de Covid-19 ne leur permettait pas de « mener une campagne équitable », mettant également en avant l’impossibilité pour les familles kanak de mener leur deuil après la disparition d’un proche lors de la crise sanitaire. La Covid qui a frappé à partir du 6 septembre 2021 en Calédonie, a causé la mort de 280 personnes, majoritairement mélanésiennes. Des arguments rejetés par les « loyalistes » qui estiment que leurs rivaux craignaient d’abord ne pas remporter cette élection.

Le destin commun
Cette dernière consultation ne résout donc pas grand-chose. Certes, les trois référendums, avec des scores très différents ont confirmé la victoire du « Non ». Mais aujourd’hui et pour poursuivre avec le vocabulaire sportif « la balle est au centre ». Car quel enseignement tirer de ce 12 décembre ? Que rien n’est définitivement réglé ! Et que seule la bonne volonté des deux camps et de l’Etat pourra déterminer cet avenir apaisé indispensable à la Calédonie, ce destin commun. On a vraiment l’impression de revenir en arrière…