Anniversaire de la fin de l'URSS, la photo avec Elstine
Le 25 décembre 1991, Mikhaïl Gorbatchev annonce sa démission. L’URSS a vécu. Le président russe Boris Elstine, en poste depuis la fin mai de l’année précédente, est le vainqueur du duel qui l’opposait depuis à l’homme de la perestroïka et de la glasnost.
Portrait officiel de Boris Eltsine |
Ce que je vais vous raconter, loin des pages d’histoire, n’est qu’une anecdote personnelle puisée dans mes souvenirs d’envoyé spécial d’une chaîne de télévision, la 5, à Moscou. Retournons-nous sur ce 29 mai 1990. En fin de matinée, Boris Nikolaïevitch Eltsine est élu au Kremlin, après plusieurs tours de scrutin, président du soviet suprême de la République socialiste fédérative soviétique de Russie par les 1062 députés. Il n’est pas le candidat de Gorbatchev. Entouré de plusieurs dizaines de journalistes du monde entier, nous le suivons jusqu’à la place Rouge. Posant à la volée des questions. Je lance la mienne en français, aussitôt traduite par Dimitri, collaborateur fidèle et très efficace. La réponse du nouvel élu, convenue, ne présente pas d’intérêt particulier. Boris Elstine monte ensuite dans sa Zil noire, la limousine des hiérarques du régime. Il est accompagné de son chauffeur et de sa photographe.
La photo
Je suis insatisfait. J'aimerais obtenir une interview. Et si nous le suivions et lui proposions l’idée ? Dima (diminutif de Dimitri) me dit qu’il pense savoir où se rend Elstine. Notre conducteur nous rejoint. Quelques minutes plus tard nous arrivons, en même temps que le président, dans une cité aux immeubles blancs, bien entretenus, réservés aux cadres du parti communiste. Nous courons vers lui et tentons notre chance. Il accepte l'entretien. Pour gagner du temps, Gilles le cameraman travaille à l’épaule. L’interview est enregistrée. Au terme de celle-ci, je demande à la photographe si elle accepte de faire un cliché avec Boris Elstine. La réponse sèche est traduite par Dima : « Elle refuse, parce que tu es étranger... »