1939, quand l’URSS envahissait la Finlande
© Helsingin Sanomat |
Le 26 septembre 1939, l’artillerie soviétique bombarde Mainila. Un village russe situé à proximité de la frontière finlandaise. Moscou annonce la mort de quatre soldats de l’Armée rouge et accuse Helsinki de « l’incident ».
Staline, Hitler, la même mise en scène
Le pays des 1000 lacs, enjeu de la Russie et de la Suède a été occupée par cette dernière pendant six siècles (1157-1809) pour se retrouver ensuite, grand-duché du tsar (1809-1917). La république est proclamée le 17 juillet 1919. En 1938, l’URSS qui veut obtenir de la Finlande l’isthme de Carélie, une base navale du sud-ouest du pays, propose également de louer le port de Hanko qui contrôle le golfe de Finlande. Devant le refus d’Helsinki, Moscou mettra donc en scène cette pseudo attaque le 26 septembre 1939 et sans déclaration de guerre pénètre, le 30 novembre, en Finlande. Hitler, lui a envahi le 1er septembre la Pologne, usant du même subterfuge, évoquant en outre, des attaques ethniques contre des Allemands. Quelques jours plus tôt, le 23 août, a été signé le pacte germano-soviétique. Dans un protocole secret, Moscou a les mains libres pour s’approprier, en particulier, les pays Baltes et la Finlande.
La guerre d’hiver
L’URSS dispose de 400 000 hommes, 1 500 chars et son aviation. En face : 265 000 soldats et une vingtaine de blindés. Pourtant sous-équipée, l’armée finlandaise va résister, utilisant malice et armes du pauvre comme les cocktails Molotov. Devant l’immobilité soviétique, Staline engage alors 750 000 hommes. La France et l’Angleterre, envisagent de soutenir l’armée finlandaise et prévoient d’envoyer 50 000 hommes. Le dictateur négocie. Le traité de Moscou, signé le 12 mars 1940, met fin à "la guerre d’hiver." La Finlande est amputée de 12% de son territoire.
Après 104 jours, la Finlande a perdu plus de 22 000 hommes et l'URSS près de 127 000. Les Finlandais déplorent 43 500 blessés, contre environ 265 000 chez les Soviétiques.
Monsieur K. (Nikita Khrouchtchev), premier secrétaire du comité central du parti communiste de l’URSS de 1953 à 1964, parle ainsi, dans ses Mémoires, de ce conflit : "Une victoire à un tel prix est en fait une défaite morale."