Afrique des Grands Lacs, l’équilibrisme de la Turquie
Si la communication officielle précise que la Turquie est un médiateur entre la République démocratique du Congo (ex-Zaïre) et le Rwanda, en réalité « Ankara joue un double jeu, appuyant simultanément les deux belligérants » explique un diplomate. Ce qui alimente une guerre excessivement meurtrière, qui dure depuis 30 ans. Qui a fait au minimum trois millions de morts. Des chiffres bien supérieurs sont également avancés.
Le Rwanda
Depuis le début de 2025, la Turquie a renforcé sa coopération militaire avec le Rwanda. Paul Kagamé s’est rendu en Anatolie centrale afin d’y signer un accord de défense avec son homologue Recep Tayyip Erdogan. Au cœur de l’été, nous apprenions que Kigali venait de signer un contrat avec la société Baykar afin d’acquérir six drones Akinci (110 millions de dollars). Cette même entreprise qui assure le soutien logistique des 6 drones tactiques TB2 des Forces armées rwandaises (FAR). Matériel vraisemblablement utilisé lors de l’offensive contre Goma, fin janvier dernier (3 000 morts).
Et la RDC
Parallèlement, les autorités turques ont renforcé leur soutien militaire à la RDC. Au début du mois d’avril, une dizaine de rotations, au minimum, d’avions turcs ont amené du matériel à Kisangani. Des militaires étaient du voyage, venus former des Congolais à l’emploi de drones de type Anka-S puis en assurer la maintenance. Selon plusieurs sources, quatre drones d’attaque, des Baysraktar TB2, auraient été livrés en juin. Des soldats turcs patrouillant avec les forces congolaises ont également été signalés dans l’ex-Stanleyville.
Ankara souhaite consolider son influence dans cette partie des Grands Lacs via son industrie de défense Mais au détriment de la stabilité régionale et évidemment des populations civiles.
Photo : drone Anka ©Wikipedia
