Ordre de la Libération. Les communes décorées prennent la succession des Compagnons
Fred Moore (crédit : Ordre de la Libération) |
16
novembre 1940
Alors que la France vient d’être défaite, le général de
Gaulle entend récompenser le dévouement de certains de ceux qui - si peu
nombreux au départ (ils ne sont guère plus de 2 500 le 14 juillet 1940) - ont
accepté de tout risquer pour participer à une aventure dont on ignorait en 1940
quel serait son aboutissement. Il ne dispose pas de la Légion d’honneur. L’ordonnance n°7, signée à Brazzaville le 16 novembre, stipule que l’Ordre de la Libération est destiné à
récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se
seront signalées dans l'oeuvre de la libération de la France et de son Empire.
1038 hommes et femmes (6 femmes seulement), 17 unités militaires et 5 communes
recevront la croix de la Libération. Ce sont ces dernières, Paris, Nantes,
Grenoble, Vassieux-en-Vercors, l’Ile de Sein qui sont désormais chargées de
perpétuer le souvenir de l’Ordre alors qu’il ne reste que 23 Compagnons en vie.
Le
conseil national des communes
Dans une lettre du 18 janvier 1946, le général de Gaulle
annonce à l’amiral Thierry d’Argenlieu, chancelier de l’Ordre, son intention de
mettre fin à l’attribution de la croix de la Libération. Il précise, également,
sa vision de l’avenir. « …L’Ordre (…) est une création liée à l’œuvre même
de la Libération de la France et de son Empire, et destinée en fait à
s’éteindre lorsqu’auront disparu ceux dont elle a consacré les mérites. Mais
(…) si les individus sont destinés à disparaître, les collectivités telles que
la ville de Paris continueront à témoigner dans l’avenir de ce qu’à été l’Ordre
de la Libération… ». Dans les années 70, il avait été envisagé, pour
assurer sa pérennisation, de le rattacher à la grande chancellerie de la
Légion d’honneur. Le risque étant que celui-ci ne tombe rapidement dans l’oubli.
Une autre solution est trouvée. La loi du 26 mai 1999 a institué le Conseil
national des communes Compagnon de la Libération, assurant ainsi le transfert
des pouvoirs. Qui se substituera vendredi au conseil de l’Ordre, composé jusqu’ici de
Compagnons.
La mémoire assurée, une dernière question se posera dans
quelques années. Le dernier compagnon devrait être enterré dans le caveau n°9
du mémorial de la France combattante situé au Mont-Valérien. Qui
sera-t-il ? Tous ceux que j’ai rencontrés ces dernières années sont plutôt
réticents face à «cet honneur ». Préférant reposer anonymement en
compagnie des membres de leur famille.