Une salle Emilienne Moreau à Edimbourg

@ Ludovic Farine
La princesse Anne d'Angleterre vient d'inaugurer à Edimbourg, la salle Emilienne Moreau du nouveau consulat général de France en Ecosse. Qui porte le nom de l'une des six femmes Compagnon de la Libération (sur 1038). Née en 1898 dans le Pas-de-Calais, celle-ci se destine au métier d'institutrice alors qu'éclate la Grande Guerre. Son père meurt en décembre 1914, pendant l'occupation de Loos-en-Gohelle où il tenait une épicerie. En février suivant, elle n'a pas 17 ans et créé dans une cave une école improvisée pour les enfants. En septembre, alors que les Ecossais du Black Watch contre-attaquent pour reprendre la ville, Emilienne  Moreau se porte à leur rencontre pour leur communiquer les positions ennemies installées "sur un fortin quasi inexpugnable." Puis raconte sa biographie, "avec un médecin écossais, organise dans sa propre maison un poste de secours, s'employant pendant vingt-quatre heures à y transporter les blessés et à leur prodiguer des soins. Pour sauver un soldat anglais pris sous la mitraille, elle n'hésite pas à sortir de chez elle, armée de grenades, et parvient, avec l'aide de quelques soldats à mettre hors d'état de nuire deux Allemands, embusqués dans une maison voisine. Un peu plus tard, alors que la maison est cernée, elle se saisit d'un revolver et abat à travers la porte deux fantassins ennemis. Finalement la ville est reprise par les Britanniques." Evacuée, elle est décorée de la Croix de guerre avec palme sur la place d'Armes à Versailles, et est titulaire de la Croix du combattant. Les Britanniques lui décernent la Military Medal, la Royal Red Cross (first class) et l'ordre de Saint Jean de Jérusalem, cette dernière décoration n'étant que très exceptionnellement attribuée à une femme.
Ordre de la libération
En 1940, Emilienne Moreau prend contact avec l'Intelligence service. Surveillée par les Allemands pour son action pendant la Première Guerre mondiale, elle se rend à Lyon où elle échappe à plusieurs arrestations. Engagée au sein du réseau Brutus et du Comité d'action socialiste (CAS), E. Moreau est désignée pour siéger à l'Assemblée consultative provisoire d'Alger et doit être évacuée. Après plusieurs tentatives, elle part finalement pour Londres par une opération aérienne le 7 août 1944. Rentrée en France en septembre, elle est décorée de la croix de la Libération par le général de Gaulle à Béthune, le 11 août 1945. Celle qui portait dans la Résistance les noms de Jeanne Poirier et d'Emilienne la Blonde, est décédée en 1971 à Lens.

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