Jean Lèques, le calédonien de Nouméa



A Nouméa, Roger Laroque a été maire pendant trente-deux ans. Son successeur, Jean Lèques, vingt-huit ans (1986-2014). Ici en métropole, le nom de ce démocrate-chrétien n’est connu que des initiés. Mais dans ce territoire français du Pacifique Sud, « Fifils » est un personnage incontournable de la complexe histoire politique calédonienne. Cet homme discret (né en 1931) appartient, dit l’un de ses proches, à Nouméa. Agnès Brot, épouse de l’actuel préfet des Yvelines qui fut haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie (2013-14), a eu la bonne idée de consacrer à cet humble habitant de la Vallée du Tir (1), un ouvrage écrit à partir d’entretiens (éditions Humanis, Nouméa).
Jean Lèques, ce fils d’un horloger-bijoutier qui a combattu durant toute la Première Guerre mondiale dans un régiment métropolitain (et qui voulait repartir se battre en 1940), a été de tous les castings politiques entre 1967 et 2014. Il est également l’incarnation des partisans raisonnés de la Calédonie au sein de la République française. Président de l’assemblée territoriale à de multiples reprises, président du conseil de la région Sud (Nouméa), membre du Congrès et donc maire de la "capitale", il est en 1988 l’un des signataires des accords de Matignon. Sa seule déception : ne pas avoir été parlementaire. Destin contrarié par Jacques Lafleur, du temps où celui-ci était tout puissant. Défenseur de la doctrine sociale de l’Eglise, admirateur de Paul VI, ce chrétien assumé aime aussi rappeler son patriotisme dans ce livre dans lequel il livre une partie de son intimité.

(1)    Sous-titre du livre écrit avec Luc Steinmetz.

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