Les suites de l’incident diplomatique entre la France et le Mali
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" De
la part d’un ambassadeur, il fallait oser ! " estime
un diplomate français chevronné. " Mais
les autorités maliennes ont vite compris qu’il y avait un problème sur la table… " D’où la visite, hier, à Paris du ministre des affaires étrangères de Bamako. Mercredi,
au Sénat lors d’une audition devant la
Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, Toumani
Djimé Diallo, l’ambassadeur du Mali en France, avait
stigmatisé le comportement de militaires français déployés au Mali,
accusant ceux-ci de "débordements" dans les quartiers chauds
de Bamako, mettant en cause des légionnaires. Lesquels, répond-on à Aubagne (commandement
de la Légion étrangère) et au ministère des armées à Paris, sont bien loin de
la capitale malienne et n’ont pas le temps d’y venir lors de périodes de repos.
Florence Parly, la ministre précisant, jeudi matin, que cette déclaration était " fausse et indécente (…). Plutôt que de véhiculer et de
propager de fausses accusations, nous attendons de l’ambassadeur du Mali qu’il
mobilise toute son action pour la mise en œuvre des décisions du sommet de Pau
et la réussite de tous ". Autre réaction venue du Quai d’Orsay : " Tant sur le fond que sur la forme, ces propos
sont inacceptables. C’est une combinaison détestable." L’auteur de
ces propos a été rappelé et risque de ne plus revenir à Paris.
Dans
un climat anti-français qui se développe
Cette déclaration fort peu diplomatique intervient à l’heure
où des discours anti-français sont portés par des responsables, notamment politiques,
en Afrique. Le 21 décembre dernier, Emmanuel Macron s’en était ému à Abidjan : "Je ne peux pas demander à nos
soldats de prendre des risques pour lutter contre le terrorisme et la sécurité
de pays et de l’autre côté, avoir des opinions publiques qui croient à des
contre-vérités… ".
1500 légionnaires sont actuellement déployés dans le
Liptako (frontières du Mali, du Burkina Faso et du Niger). Trois groupements
tactiques de Barkhane sont armés par la Légion. Altor par le 2e REP, Dragon
par le 2e REI, Centurion
par le 1er REC. Le 1er REG fournissant l’appui génie. " Et
la Légion obtient actuellement des résultats probants " explique-t-on au ministère des
armées.