Denoix de Saint Marc

Place des Cocotiers à Nouméa. Paul lit un journal. Il regarde distraitement le maire qui répond à une interview près du kiosque à musique. Ce septuagénaire, venant d'Algérie, est établi en Nouvelle-Calédonie depuis 1962. Il a appris, hier, la mort d’Hélie Denoix de Saint Marc. « J’ai téléphoné ce matin en France (hier soir en métropole avec le décalage horaire) à mon frère dans le Var. M. de Saint-Marc était un homme courageux, qui a su défendre une certaine idée de la France et qui a su assumer ! ».
Né à Bordeaux  en 1922, Hélie Denoix de Saint Marc s’est engagé à 19 ans dans la Résistance (réseau Jade-Amicol). Arrêté en juillet 1943 à Perpignan, il est envoyé à Buchenwald. Il fait partie d’un convoi d'un millier de déportés. Une trentaine survécurent. C'est ensuite le camp de Langenstein. A la Libération, il entre à Saint-Cyr puis s'engage dans la Légion étrangère et part en 1948 en Indochine. Suit l’Algérie, où il est commandant par intérim du 1er REP (régiment étranger de parachutistes). Il participe au putsch d'avril 1961, ce qui lui vaut une condamnation à dix ans de détention perdant ainsi sa Légion d’honneur reçue à 30 ans. Il est libéré après cinq ans et réhabilité en 1978. En novembre 2011, Hélie de Saint Marc est élevé au rang de grand-croix de la Légion d'honneur par le président de la République Nicolas Sarkozy
En 1995, ses mémoires, "Les champs de braises", ont obtenu le prix Femina de l'essai. Suivront une dizaine d'ouvrages, dont "Notre histoire, 1922-1945", en collaboration avec un écrivain et ancien officier allemand, August von Kageneck. Hélie Denoix de Saint Marc est mort dans la Drôme, à l’âge de 91 ans.

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