Que se passera-t-il demain, mardi, mercredi ?


Je rentre de la marche parisienne. Les gens sont sortis spontanément et extraordinairement nombreux. Alors qu’ils ne le faisaient plus. Cette solidarité nationale, à Paris mais aussi en province, ne doit pas constituer une « parenthèse magique » comme la nommait aujourd’hui l’ancien magistrat Philippe Bilger. Mais n’est-ce pas là formuler des vœux pieux ?

Photo : Henri Weill
Les femmes et les hommes qui ont participé à cette manifestation républicaine aimeraient certainement ne pas retrouver les antagonismes, notamment politiques, passés. Ce moment grave devrait être inscrit dans le long terme. C’est la nation, creuset de la République, qui s’est exprimée en descendant si massivement dans nos rues. A travers un sursaut national. Tous les mots prononcés à cette occasion, toutes les formes de solidarité constatées exigeraient une suite. Pourtant très difficiles à mettre en place tant les clivages, les communautarismes, l’individualisme sont profonds. De cette situation, nous sommes tous responsables. Le politiquement correct qui a envahi notre espace public depuis si longtemps, n’est pas synonyme de la liberté d’expression tant célébrée ces dernières heures. Nous devons absolument écouter les autres, ce fameux « vivre ensemble ». Ceux qui ont un discours différent. Simplement écouter. Un sénateur belge, Alain Destexhe, ancien secrétaire général de Médecins sans frontières expliquait que « Certains qui «sont Charlie» voudraient limiter la parole et l'audience d'Eric Zemmour, un autre «provocateur», lui aussi menacé (…). Défendre Zemmour, c'est aussi honorer la mémoire des journalistes de Charlie Hebdo ». Ce n’est là qu’un exemple. Cette France a évidemment honoré aussi la mémoire de ces trois policiers (qui représentaient tous les visages de la France) qui ont été abattus à Paris et à Montrouge. Il faudrait maintenant que cette union nationale conduise à une inversion de tendance alors que policiers et gendarmes n’ont jamais été aussi peu respectés.  Enfin, une nouvelle fois, cette marche a rappelé que protéger juifs (durement touchés à Vincennes) et musulmans français était aussi de notre responsabilité. Mais la tâche sera beaucoup plus aisée si, un jour, le conflit israélo-palestinien est résolu. 
Dix sept hommes et femmes, de toutes origines, de toutes religions, ont été abattus cette semaine.

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