Le très puissant chef du renseignement algérien limogé
Toufik était l'un des hommes les plus redoutés et
les plus discrets d'Algérie. On ne connaissait du patron du Département du
renseignement et de la sécurité, qu'une seule photo. Trop puissant, trop
indépendant et trop gênant pour le président Bouteflika et son clan ? Vraisemblablement,
alors que ceux-ci ont entamé une opération de remise au
pas des chefs militaires. Depuis quelques mois, les prérogatives du général de corps d'armée Mohamed
Mediène, le dernier des généraux qui avaient poussé l'ex-président Chadli à la démission (1992) et interrompu le processus électoral de 1991, avaient été amputées. Le Groupement des interventions spéciales (GIS,
forces spéciales), structure importante du DRS avait, ainsi, été dissous par
le pouvoir. Décision qui avait été interprétée comme un coup de semonce. Dans
la foulée, un proche de Toufik, le général-major Ali Bendaoud à la
tête de la Direction de la sécurité
intérieure (DSI, contre-espionnage) était limogé (25 juillet dernier). Un
autre de ses anciens collaborateurs, le général-major Abdelkader Aït Ouarabi,
dit Hassan, ancien chef de l’unité antiterroriste
a été arrêté le 27 août. Il est détenu à la prison militaire de Blida et
son avocat n’avait pu encore le rencontrer, le 10 septembre. Parallèlement
à ces mouvements, le pouvoir renforçait la Direction centrale de la sécurité de
l’armée (DCSA) qui récupérait une grande partie des prérogatives du DRS. Le
dernier acte s’est donc joué ce dimanche avec le limogeage, après 25 ans à la tête
du service, de son chef, Mohamed Mediène. Celui-ci
est remplacé par le général Athmane Tartag dit Bachir, qui fut
longtemps le numéro deux du Département du renseignement et de la sécurité qui était jusqu'ici, conseiller à la présidence de la République.