La censure algérienne interdit un film sur Larbi Ben M'Hidi
" Pas assez de violence et de torture" reprochent, à
Alger, les membres du Centre national de recherche et d'études sur le mouvement
national et la révolution, après avoir visionné Ben
M’Hidi, le film que Bachir
Derrais vient de consacrer à l'un des fondateurs du FLN. " Ils m’ont
demandé pourquoi j’ai montré les désaccords entre les chefs de la Révolution
(...) On m’a reproché de porter atteinte aux symboles de la
Révolution" explique le réalisateur au site TSA. Dans une autre interview
publiée, aujourd'hui également, par Jeune Afrique,
il précise que "dans le courrier qui m’a été adressé, la
commission me reproche de ne pas avoir assez mis l’accent sur les tortures
subies par Larbi Ben M’Hidi durant sa période de détention entre les mains des
parachutistes du colonel Bigeard. Or aucun élément n’atteste que Ben M’Hidi a
subi des tortures durant sa captivité. Tous les témoignages des militaires
français qui ont pris part à son arrestation, à sa détention et à son exécution
attestent qu’il n’a pas été soumis à la torture..."
Les
circonstances exactes de la mort de Larbi Ben M'Hidi, 34 ans, chef
politico-militaire du FLN pour la région d'Alger, arrêté à la mi-février 1957,
sont longtemps restées controversées. La thèse officielle présentée, à
l'époque, par l'armée française était le suicide. Les Algériens affirmaient
qu'il avait été fusillé après quinze jours d'interrogatoires et de tortures.
Mais en 2007, dans un entretien au Monde, le général Aussaresses précisait
que Ben M'Hidi a été pendu dans la nuit du 3 au 4 mars dans la plaine de la
Mitidja (thèse déjà évoquée dans son livre, Services
spéciaux, Algérie 1955-1957, Perrin).
Avant de quitter Alger "un groupe de parachutistes lui a rendu les
honneurs, sur ordre du colonel Bigeard." avait également raconté
Aussaresses.
La sortie nationale et internationale de ce
long métrage était annoncée pour ce mois de septembre.