Rififi à Alger
Il règne une ambiance de purge à la tête de l’armée
algérienne où plusieurs généraux-majors (deuxième grade des officiers généraux
qui en compte trois) ont été limogés. Le quotidien francophone Liberté explique, ce matin, dans son
éditorial que « des rumeurs persistantes quant à l’implication de certains
d’entre eux dans des affaires plus ou moins scabreuses » expliqueraient
ces mouvements. Est ainsi évoquée l’affaire El-Bouchi
dans laquelle se mêlent trafic de drogue (701 kg de cocaïne saisis à Oran) et
malversations immobilières. De son côté, le chef d’état-major des armées, le
général de corps d’armée Gaïd Salah, par ailleurs vice-ministre de la défense, qui
vient d’installer aujourd’hui le nouveau commandant des forces terrestres après
avoir fait de même hier avec celui des forces aériennes (et assisté récemment à des
passations de commandement à la tête des 1ère, 2ème, 4ème
et 6ème régions militaires) reste, selon la tradition locale, bien
mystérieux. « La vie est une succession d’expériences et l’esprit vif est
celui qui sait tirer profit des erreurs d’autrui » a-t-il glissé, ce
matin, dans son discours. Evoquant ensuite « la confiance, la conduite exemplaire,
le comportement irréprochable » nécessaires aux cadres militaires. La presse
algérienne fait état de perquisitions opérées aux domiciles de cinq
généraux-majors limogés qui ont interdiction de quitter le territoire. Ce
remue-ménage à la tête des armées serait-il lié à l’agenda politique et la
potentielle cinquième mandature de M. Bouteflika ?