Disparition de Guy Charmot, doyen des Compagnons de la Libération

Il avait eu 104 ans, le 9 octobre dernier. Guy Charmot qui est décédé cette nuit à Marseille où il habitait, était le doyen des Compagnons de la Libération. Il était aussi le dernier des 39 médecins décorés de la croix de la Libération. Je l’avais rencontré en 2016, pour un article consacré aux derniers Compagnons. Voici la partie qui lui était consacrée (1).

@HW
 "Au début de la guerre, un de mes infirmiers m’a donné un gris-gris pour me protéger des balles. Malheureusement, celui-ci ne préservait pas des éclats d’obus" raconte, malicieux, le docteur Charmot en cette mi-mai 2016. Blessé près de Toulon en 1944, il continuera de soigner les hommes du Bataillon de marche n°4 (BM4) comme il le fait depuis qu’ils ont partie liée, c’est-à-dire décembre 1940. "Le bataillon, 800 hommes a eu 800 tués ou blessés" précise-t-il. Guy Charmot a rallié la France Libre en septembre 1940 au Cameroun, avec une demi-douzaine d’Européens et une cinquantaine de tirailleurs qui partirent de Haute-Volta (Burkina-Faso). (…) "J’avais aussi un certain goût du risque" concède-t-il. "Je chassais le lion à découvert, j’ai fait de l’alpinisme. Pendant la guerre, en Italie, près du lac de Bolsena, le chef du bataillon est tué ainsi que son ordonnance. J’y vais. J’étais persuadé, qu’à mon tour, j’allais être tué. J’ai alors retrouvé une prière de mon enfance…" Le soleil chauffe l’appartement clair du 7ème étage situé à quelques centaines de mètres du stade-vélodrome, à Marseille. "La guerre, c’est mon jardin secret. Longtemps, je n’en ai pas parlé… ". Avant de nous quitter nous évoquons d’ailleurs les recherches médicales qu’il entreprit, sa carrière qu’il poursuivit jusqu’à quatre vingts ans, des chanteurs d’entre-deux-guerres qu’il aimait écouter : le jeune Charles Trenet, l’ensorceleuse Rina Ketty. 

Les obsèques de Guy Charmot se dérouleront vendredi à Marseille. Celui-ci était grand officier de la Légion d'honneur. Il ne reste plus que quatre Compagnons de la Libération encore en vie.

(1)   Publié dans La Cohorte magazine de la SMLH (juin 2016)

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