Jean Moulin, le héros oublié ?

Sur le site Babelio, 32 livres consacrés à Jean Moulin sont référencés. Encore ne s’agit-il que d’une petite partie des ouvrages écrits sur l’initiateur et le président du Conseil national de la Résistance. Parmi ces titres figure le dernier en date, celui de Fabrice Grenard qui vient d’être publié par les éditions Plon*. Avec un sous-titre paradoxal, « Le héros oublié ». Car huit décennies plus tard, le nom de Moulin, comme évidemment celui de De Gaulle, est encore souvent prononcé et donc connu. En revanche, il est évident que le parcours de Moulin est sinon oublié, tout au moins dans sa globalité, totalement ignoré. Et c’est l’un des atouts de cet ouvrage, que de le rappeler dans ces onze chapitres, dans un style accessible et pédagogique. « Héros », un terme, aujourd’hui utilisé à tort et à travers, mais qui doit évidemment être accolé au nom de l’un des premiers Français à refuser d’abdiquer, en juin 1940.

Caluire
Ils sont si peu nombreux ces hommes et ces femmes qui, immédiatement ou ultérieurement, ont pris des risques insensés, pouvant conduire jusqu’à la mort, pour essayer de retrouver « leur » France. Avec précision, l’auteur raconte l’engagement du haut fonctionnaire, ses rencontres avec le général de Gaulle, la résistance intérieure, les luttes de pouvoir dans la clandestinité, les égos, l’insatisfaction. Et l’arrestation de Caluire. L’invraisemblable guet-apens, lorsqu’on analyse, depuis fin mai-début juin 1943, faits et comportements qui ont conduit au pire. Un engrenage de difficultés, de malheurs et de mensonges. Puis la mort du héros, après que l’un des résistants arrêté ait craqué face à la torture subie et désigné Max, l’un des pseudos du représentant du général de Gaulle, l’homme qui en savait tant sur l’organisation de la Résistance intérieure. Moulin lui n’aura jamais parlé face à ses bourreaux.

*Fabrice Grenard, Jean Moulin, le héros, oublié, Plon, 15,90€

Posts les plus consultés de ce blog

Sordide commentaire

Et Marie- Laure Buisson...

Nickel «  La métallurgie calédonienne est au bord du précipice » estime Alain Jeannin