lundi 3 février 2014

La Légion étrangère et le cyclone des Açores

Bien sûr ce titre est avant tout littéraire. Mais de réduction des politiques publiques en Livres blancs, de lois de programmation militaire en déclinaison budgétaire dans les unités, chacun, particulièrement dans l'armée de terre et donc à la Légion, s'est à un moment ou à un autre posé cette question de prévisionniste : le cyclone nous épargnera-t-il ? Ensuite, face à l'inéluctabilité, l'interrogation s'est affinée : quelle sera sa force ? Aujourd'hui, sans connaitre le chiffrage définitif concernant la Légion étrangère, l'observateur (que je suis) prédit un vent relativement fort sur l'institution. Tout simplement parce que celle-ci est à la croisée de toutes les réductions et qu'elle doit "cotiser". On sait que la cinquième compagnie (combat) du 2ème REI est perdue. On peut présumer que dans le "chantier Infanterie", le 2ème REP est susceptible de se voir privé d'une compagnie ou son volume dans les prochaines années. Mais rien n'est définitivement acté dans ce "chantier". Y aura-t-il d'autres "ajustements" ?
Le 1er REC sera amputé d'un escadron dans le "chantier Cavalerie". Le chantier "Génie" est lui à l'étude... Outre-mer (3ème REI), la tendance est au remplacement des unités permanentes par des unités tournantes . 
Hors forces, les effectifs militaires doivent décroître de 15 000 hommes. Les groupements de soutien des bases de défense (qu'ils soient de type1ou 2) vont diminuer. Donc la Légion va là aussi payer son écot. On peut imaginer également que les temps de commandement vont décroître. Par voie de conséquence indirecte, les dispositifs recrutement et formation pourraient être touchés. Ainsi, il n'est pas déraisonnable de penser qu'au 4ème RE à Castelnaudary et au GRLE au fort de Nogent, le format soit ultérieurement modifié. Pour l'heure, le plan de recrutement 2014 reste maintenu à 1000 légionnaires. Mais à l'horizon 2019, on peut éventuellement estimer les pertes de postes à 550 voire 650. Dès lors, j'imagine que si le cyclone était aussi puissant, la Légion étrangère (6950 hommes aujourd'hui) pourrait avoir le sentiment de payer un peu plus que sa part. Mais peut-être n'est-ce là qu'une simulation imprudente ?