Légionnaire Jean Dens...nous vous faisons officier de la Légion d'honneur !

Bernard Valéro, ambassadeur de France en Belgique, est ému. Il vient, il y a quelques secondes, de prononcer cette phrase rituelle avant de remettre l'insigne d'officier de la Légion d'honneur à Jean Dens. Nous sommes le 1er juillet dans les salons de l'ambassade, à Bruxelles. Le récipiendaire, lui, est fier. Le diplomate boucle, en quelque sorte, la boucle. Il a rencontré très rapidement après son arrivée l'ancien légionnaire de Diên-Biên-Phu. Trois ans après, à l'heure où il s'apprête à quitter le pays, Bernard Valéro l'a décoré.
Jean Dens sourit légèrement. Ce Bruxellois qui vit depuis 1968 à Nivelles (Brabant wallon) a rejoint la Légion en 1952. Pour un contrat (3ème REI). Aujourd'hui, cet octogénaire est le dernier des quinze légionnaires de nationalité belge survivants de la bataille de Diên Biên Phu et des camps du Vietminh, au Vietnam, encore en vie.

Bernard Valéro et Jean Dens (crédit : ambaFrance Belgique)
Jean Dens s'est très récemment raconté à mes confrères de l'Avenir :" Le 1er janvier 1954, nous avons été détachés à Diên-Biên-Phu, pour occuper la position Isabelle. Le 13 mars, le Vietminh a attaqué et le siège a débuté. Il a duré 57 jours. Sur notre position, nous étions 1 700 hommes. 400 sont morts et plus de 400 furent gravement blessés. Jusqu'à l'arrêt des combats, le 7 mai. Le soir même, nous avons tenté une percée à travers les barbelés et la rivière Naam Youm avec 200 valides. Sans succès. Seuls trois hommes ont pu passer. J'ai reçu une balle dans la cheville et trois impacts d'obus dans le dos" Il raconte ainsi l'opération de fortune qui a suivi : " Le chirurgien m'a enlevé les éclats en versant de l'alcool
dans les plaies, car il n’y avait pas d’anesthésique, et sans recoudre les blessures. (...) Fait prisonnier, j'ai dû rejoindre un camp à pieds, près de la frontière chinoise, avec 600 autres hommes. Un mois plus tard, nous n’étions plus que 200. Cet endroit était un vrai mouroir. Puis après, nous avons pris la direction d’un autre camp, distant de 750 km. On a effectué une marche de 19 jours, pieds nus. Avec, pour toute nourriture, une boule de riz. Plus tard, en août 1954, nous serons échangés contre des prisonniers Vietminh. Lors de ma libération, je ne pesais plus que 47 kg…"

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