La proximité
La proximité
du drame a des traits. Un proche, un ami, une connaissance sont éprouvés par
les tueries de vendredi soir. Il y a quelques minutes, l’un d’eux me parlait de
ses neveux qui ont perdu, il y a quelques heures, sept copains. Hier soir, un
autre ami annonçait, très dignement, que sa petite-fille avait été assassinée alors
qu’elle dînait dans le Xème arrondissement. Les témoignages, multiples, sont diffusés
par les chaînes de radio ou de télévision. Si aucune liste des victimes n’a
encore été publiée, les réseaux sociaux ou des sources diplomatiques fournissent
des informations. Ainsi, une quinzaine d’étrangers au moins pourraient avoir
été tués. Parmi lesquels trois belges, un espagnol (29 ans), un portugais (63 ans),
deux roumains, un britannique, deux sœurs tunisiennes, deux algériens (un homme
de 29 ans, une femme de 40 ans), une chilienne, une américaine (20 ans)…
La proximité
des lieux de la terreur étend l’effarement. Nous pensons que nous aurions pu
être clients des cafés ou restaurants visés ou spectateurs de ce concert au
Bataclan. Au soupir de soulagement succèdent forcément les questions que suscite
l’avenir. A très court terme, tout d’abord ; les jours qui viennent seront
émotionnellement très difficiles. Ceux des hommages, des obsèques et des adieux. Mais chacun en ces
heures sans précédent, a compris que la vie ne tenait pas à grand-chose !