Camerone 2016, le général Grosjean porteur de la main

Il sait tout ou presque de la Légion. De cette Légion étrangère qui combattit en Indochine puis en Algérie. De cette Légion post Seconde Guerre mondiale. Mais aussi des hommes qui la servirent et se battirent avec lui. Le général René Grosjean, qui a été choisi pour porter le 30 avril la main du capitaine Danjou, incarne cette "Légion au combat" qui sera célébrée en 2016, à l'occasion du 153ème anniversaire du combat de Camerone. Dans la dernière livraison de Képi blanc, le général Maurin, commandant la Légion étrangère, insistait sur ce "poids du sang".
"Il est considérable : la Légion a perdu en Indochine près de 12 000 des siens lors de ce con­flit, soit en moyenne 4 morts par jour pendant huit ans. En Algérie, ce sont près de 2 000 légionnaires de tous grades qui ont laissé leur vie, soit en moyenne 4 morts par semaine pendant huit ans. Depuis, les guerres passées ont laissé la place à des engagements bien moins meurtriers. Ces 40 dernières années, la Légion a perdu 70 des siens en opérations, et un peu plus de 90 des siens à l’entrainement, en service aérien commandé ou en service commandé, soit une moyenne de 4 morts par an. Des deuils douloureux nous ont marqués : je ne peux tous les citer, mais Hol-Hol, le Mont Garbi, et aujourd’hui la Maurienne, marqueront des générations de légionnaires pour encore longtemps".


Né en 1928, René Grosjean s'est engagé en 1947 au titre du Centre de perfectionnement de l’infanterie de l’Ecole militaire préparatoire d’Autun. 
Après l’Ecole spéciale militaire interarmes, l’Ecole d’application de l’infanterie de Saint-Maixent, le sous- lieutenant Grosjean est ensuite affecté au 35e Régiment d’infanterie à Belfort. En 1953, il rejoint la Légion en Indochine où il sert au 2ème régiment étranger d'infanterie. Deux ans plus tard, direction l'Algérie où il est fait chevalier de la Légion d'honneur. Il a 31 ans. A l’issue de la guerre, le capitaine Grosjean commande la Compagnie de transit du Détachement de la Légion étrangère de Marseille. En 1963, il retrouve l’Algérie indépendante et le 2e REI,  à Colomb-Béchar. Suivent le Centre de regroupement de la Légion de Strasbourg, le commandement du Détachement de la Légion de Bonifacio, la direction du  Service du moral et du foyer d’entraide, à Aubagne  puis d'autres commandements, le Groupement d’instruction  et le Détachement du 1er Régiment étranger, en Corse. En 1975, le lieutenant-colonel Grosjean devient chef de corps du 3e Régiment étranger d’infanterie (Kourou, Guyane). D'autres affectations suivront jusqu'en 1985. Commandeur de la Légion d'honneur, le général Grosjean totalise 21 années de service à la Légion étrangère.

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