Le général Piquemal et l'image de la Légion

Christian Piquemal n'est pas, à 75 ans, un banal retraité. Ingénieur en génie atomique, membre du cabinet militaire de trois Premiers ministres socialistes, Michel Rocard (1989-91), Edith Cresson (1991-92) et Pierre Bérégovoy (1992), il a quitté l'armée avec le grade de général de corps d'armée.  Mais de sa carrière, on ne retient qu'un point, son passage à la tête de la Légion étrangère (1994-1998). Ce qui donne à son arrestation, hier à Calais, un écho et une importance que l'information brute n'aurait pas eue s'il s'était agi d'un personnage neutre. L'homme qui a commandé, à la fin du XXème siècle, l'institution ne ressemblait pas à celui qui a participé hier à une manifestation interdite, organisée par un mouvement d'extrême-droite anti-migrants, racontent certains officiers qui l'ont cotôyé. Peut-être. Et de pointer du doigt son passage à la présidence de l'Union nationale des parachutistes (UNP, 2004-2014).
Une certitude, toutefois depuis quelques heures, la Légion se retrouve indirectement en première ligne. Et certains raccourcis et amalgames ne manqueront pas d'être effectués. "Un risque de généralisation existe" pense cet officier supérieur. "Il y a quelques mois, un autre ex COMLE, Dary, avait conseillé la Manif pour tous, aujourd'hui c'est Piquemal".  
Au fond, Christian Piquemal comme tout citoyen peut penser ce qu'il veut. Mais le général ex COMLE n'a-t-il jamais envisagé que ses postures publiques pourraient exposer la Légion étrangère, celle, ironie de la situation, qui ne recrute quasi exclusivement que des migrants ?

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