Après la radiation du général Piquemal
Le général Piquemal a été informé par courrier recommandé,
il y a trois semaines, de la décision de Jean-Yves Le Drian. Le ministre de la
défense l’a radié des cadres de l’armée, après avoir recueilli l’avis du Conseil
supérieur de l’armée de terre. Un décret, non publié au Journal officiel, a été pris en ce sens. Le 6 février dernier, le général de corps
d’armée Christian Piquemal (2 S) avait participé, à Calais, à une manifestation
interdite (contre la politique migratoire). La justice l’avait relaxé le 26 mai
dernier. Cet ancien commandant de la Légion étrangère (1995-1999) ne peut plus
donc faire état de son grade d’officier général. Et il est
« basculé » de deuxième section, en retraite. Sur le plan pécuniaire,
cette décision ne change rien. La solde de réserve devenant pension de retraite.
Cette décision a entrainé plusieurs réactions dans les
rangs des officiers supérieurs et officiers généraux. L’un dit : « La
façon de lui signifier la sanction manquait d’élégance. Pourquoi ne pas le
recevoir et la lui signifier les yeux dans les yeux ? »
Un autre : « Piquemal, c’est Don Quichotte. Il
est maladroit. Mais c’est tout ! »
Un troisième : « Il y a désormais des officiers
généraux en deuxième section qui vont ressentir de la défiance. » Et de
s’interroger « Sommes-nous des factieux ? »
Un quatrième veut y voir « un règlement de compte
politique. »…
Christian Piquemal aurait l’intention de saisir la Cour
européenne des droits de l’homme. Plusieurs soutiens se sont déjà manifestés.
Il devra toutefois être très vigilant dans sa communication afin de ne pas
apparaître, alors que la campagne pour les élections présidentielles a démarré
depuis bien longtemps, comme l’otage d’un clan. Sauf à se lancer lui-même dans une nouvelle carrière.