Décès de Louis Cortot, benjamin des Compagnons de la Libération
Il allait avoir 92 ans dans
quelques jours et allait fêter, cette année, ses 70 ans de mariage. Louis
Cortot est mort, hier matin, à l'hôpital militaire Begin à Saint-Mandé (94).
Fils d'un artisan ferblantier, il était né le 26 mars 1925 en Côte d'Or. Etudiant
au début de l'occupation dans une école professionnelle à Suresnes, il rejoint
à 15 ans, au début de l'année 1941, la Résistance. Comme l'a fait son frère
aîné, Jean. Il abandonne ses études, devient ajusteur et commence à
confectionner des bombes pour ses missions, dans l'usine qui l'emploie. Louis
Cortot provoque ainsi avec son groupe le
déraillement d'un train de tanks provenant des usines Renault, rend
inutilisable un transformateur disjoncteur à Issy-les-Moulineaux en mai 1942 et
participe au grenadage d’un convoi de jeunesses hitlériennes à Trappes. En
juillet 1942, son groupe fait sauter le bureau du Rassemblement national
populaire (RNP, collaborationniste) à Boulogne-Billancourt puis détruit à
l’explosif le bureau d’embauche des ouvriers français volontaires pour le
travail en Allemagne de Courbevoie. En janvier 1944, Louis Cortot rejoint
les Francs-Tireurs et Partisans (FTP) de Seine-et-Marne pour participer à
l'implantation d'un maquis à Saint-Mammès. A partir de mai, il est chargé des liaisons
entre l’état-major des Forces françaises de l'intérieur (FFI) de Seine-et-Marne
et celui de Paris.
Le 26 août 1944, il est très grièvement blessé à
Lieusaint en Seine-et-Marne, par des éclats de balles explosives et y perdra un
œil. Le 11 novembre 1944, il reçoit la croix de la Libération. 1038
combattants des Résistances intérieure et extérieure l'ont reçu.
Il retourne à la vie civile d’abord comme
ajusteur, puis dans l’aéronautique chez Dassault où il fait ensuite toute sa
carrière. Grand officier de la Légion d'honneur en 2016, toujours disponible et
souriant, Louis Cortot restait très attaché à l'ordre de la Libération. Douze Compagnons sont encore en
vie.