Les défaillances du renseignement militaire belge
Ludivine Dedonder, ministre de la défense belge ©DR |
Cette affaire Conings, du nom de ce caporal-chef d’extrême-droite
servant au sein de la police militaire belge soupçonné
par les autorités de « tentative d’assassinat et de possession illégale
d’armes dans un contexte terroriste », en
fuite depuis 10 jours, a mis au jour les défaillances dans la circulation de l’information
entre les services de renseignement. La Sûreté de l’Etat connaissait depuis
longtemps l’inclination politique du militaire. L’organe de coordination, qui
analyse la menace en Belgique (OCAM), considérait Jürgen Conings comme « une
menace possible et vraisemblable ». C’est-à-dire relevant d’un niveau 3 sur
une échelle qui en compte 4. L’information a été transmise au service de
renseignement militaire (SGRS, 700 collaborateurs) mais n’a suscité aucune
enquête. Et la ministre de la défense, Ludivine Dedonder n’aurait donc pas été
informée. « Le top de l’armée est dans le viseur » écrivait aujourd’hui
l’éditorialiste du Soir. Le quotidien francophone résume d’un trait la
situation à Bruxelles : « Le dossier reste politiquement
incandescent. »