Billet : Nouvelle-Calédonie. Et maintenant ?

 

© NC La 1ère

Le 25 juin 1940, trois notables calédoniens d’origine européenne dont le notaire Michel Vergès, rédigent un Manifeste à la population dans lequel ils réclament une plus large autonomie politique de la colonie. Ce texte jouera un rôle dans le ralliement rapide du Caillou à la France libre.
La situation politique contemporaine de la Nouvelle-Calédonie n’est en rien comparable à celle d’il y a quatre-vingt-un ans, sauf que le régime de l’autonomie pourrait correspondre à la réalité politique, le 13 décembre prochain. Pour peu que les électeurs de la liste spéciale aient, la veille, rejeté l’indépendance lors du troisième et dernier référendum concernant l’avenir institutionnel du territoire. Ce scrutin se jouera au millimètre. Même un observateur peu au fait du dossier sait dès maintenant que l’écart entre les deux réponses sera très faible.
La métropole ne s’intéresse guère aux enjeux de cet espace français du Pacifique océanien. Ce qui est dommage. Parce qu’une page de l’histoire nationale pourrait y être tournée, parce qu’un Etat indépendant pourrait naître… Situation que seuls les plus anciens d’entre nous ont vécue sous d’autres latitudes. Mais quel que soit le résultat, une construction nouvelle verra le jour. Audacieuse si l’indépendance est validée. Hardie, si elle est rejetée, car il faudra rassembler autour de l’autonomie.
Cet avenir à court et moyen terme pose mille questions et met au jour de multiples défis. Ils ont été abordés pendant quelques jours à Paris par des représentants des partisans de l’indépendance et par ceux favorables au maintien dans l’ensemble français. Tous n’ont toutefois pas traversé les océans. Ceux qui étaient présents ont, autour du Premier ministre, du ministre des outre-mer, du chef d’état-major des armées - puis, dans les dernières heures, du président de la République- évoqué les conséquences du « oui » et du « non ». Une date a été fixée par l’Etat pour cette ultime consultation. Ce sera donc le 12 décembre. Cette séquence parisienne a presque fait oublier que depuis le 2 février dernier, les indépendantistes ont fait tomber le président de l’exécutif local et que ceux-ci ne sont toujours pas parvenus à s’entendre pour désigner un successeur…

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