dimanche 30 novembre 2014

Forces spéciales belges (2ème partie) Des opérateurs recrutés à 25-30 ans, "à l'âge où l'on devient performant au marathon"

Demain, 1er décembre s'ouvrira la période de recrutement. Un mois de pré-sélection à laquelle peut se présenter tout militaire belge ayant servi au moins trois années pour le ministère de la défense. Officiellement, tout soldat appartenant à un pays membre de l’Union européenne peut également être candidat (1). « Généralement, ils sont une quarantaine à postuler. 70% sont issus des paras-commandos. Selon les statistiques, le 1er janvier, ils seront 25. Et après six mois de formation, entre 5 et 10 » détaille le Major Denolf, commandant de l'unité. « Pour aider le candidat à réussir ses tests, pas de cris mais du coaching » explique un cadre. Après six mois de formation générale réussie, c’est la remise du béret et de l’insigne. Ensuite, c’est six autres mois de formation complémentaire et « intensive » axés sur « l’action directe ». L’année suivante les nouveaux opérateurs seront intégrés dans les teams dans lesquels ils vont acquérir une spécialité. « Mais chez nous, en réalité,  la formation dure deux ans » note le patron du Special Forces Group. Pas toujours évident de trouver des volontaires qui correspondent aux besoins, vu les difficultés de la formation et des contraintes familiales que le métier implique. Il n’est pas rare, en effet, que les opérateurs soient absents plus de huit mois par an de leur domicile. Pourtant, ils passent entre 5 et 12 ans au sein du groupe. « Chez nous, un membre des SF, avec une moyenne de 5 ans de service (3+2) gagne entre 2000 et 2500 € nets » ajoute un officier de l’unité. « La plupart des hommes qui réussissent le stage sont des hommes de 25-30 ans. C’est l’âge où l’on devient performant au marathon » glisse avec le sourire Wim Denolf. 
 
Crédit : SF Gp
Dans un cadre budgétaire sans cesse comprimé (-1,5 milliard sur 12 milliards d’€ dans les cinq ans à venir pour la défense belge) et un cadre opérationnel de plus en plus multinational, le nouveau commandant des Special forces Group envisage toujours plus de synergies avec notamment les forces spéciales françaises : « On a une même mentalité, un même esprit, une même culture. Les dernières années, face  à l’intensité des déploiements différents, la coopération était assez limitée, mais il entre dans mes intentions de chercher à intensifier celle-ci ».

(1) " On a eu par le passé un Français, un Néerlandais et un Grec qui se sont présentés à la journée d'information mais ils n'ont pas débuté la pré-sélection" raconte un recruteur.