Valse militaire à Ouagadougou

Durant les manifestations de la semaine la foule scandait souvent un nom, celui du général Kouamé Lougué, ancien ministre de la défense. Une fois le président Compaoré parti (en Côte d’Ivoire) c'est un autre général, Nabéré Honoré Traoré, chef d’état-major qui s’approchait du pouvoir, annonçant vendredi qu’il assumait désormais les plus hautes fonctions. Mais ce n’était là qu’illusion. Samedi, c’est un lieutenant-colonel Isaac Zida qui coiffait sur le poteau les généraux. Commandant adjoint du régiment de sécurité présidentielle (RSP), unité présentée comme la mieux armée du pays, celui-ci annonçait sur les ondes d’une radio qu’il assumait désormais les responsabilités de chef de cette transition « et de chef de l’Etat pour assurer la continuité de l’Etat ». Le soutien militaire lui semble acquis. Ce coup de force a-t-il un avenir ? La société civile burkinabè et l’opposition politique -bien peu audible durant les journées qui ont conduit Blaise Compaoré à renoncer à ses ambitions « éternelles » puis à quitter le pouvoir- se prononcent pour une transition « civile ». L’Union africaine (UA) également.

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