Camerone 2015. Le porteur de la main, François Monarcha, engagé en 1936
Jeudi prochain, à Aubagne, François
Monarcha portera la main du capitaine Danjou (voir post du 23 mars). Hier ce
légionnaire engagé en 1936 - dans une forme physique enviable - a participé à une première répétition au quartier
Viénot. Une deuxième suivra mardi. Au fur et à mesure que Camerone approche, l’adjudant-chef
Monarcha, quasiment 98 ans (le 29 août), est dans « un état second »
tant il souhaite réussir sa prestation ce 30 avril 2015.
Vous allez, dans cinq jours, porter la main du capitaine Danjou. Que ressentez-vous ?
Ce sera pour moi une grande joie, un grand bonheur, mais aussi une peur nerveuse de ne pouvoir porter cette main avec mon seul bras valide. Et puis mes jambes de 98 ans seront-elles capables de marcher au pas ?
Vous avez, très brièvement, croisé en 1936 le général Rollet, figure de la Légion moderne. Quelle image vous renvoie cette évocation ?
Ce jour-là, le général Rollet ne représentait rien d'extraordinaire pour moi, étant ignorant de toute tradition légionnaire. Une seule chose m'a marqué, c'était son regard perçant.
.
Vous êtes en Afrique du Nord en 1940. Vous souvenez-vous de l'annonce de la défaite ? En ce temps-là, nous étions trimbalés d'un point à un autre et très peu informés de ce qui se passait en France. Jeune étranger, je ne voyais que la fin d'une guerre à laquelle nous n'étions pas préparés.
Votre entrée en guerre se fait en Tunisie, fin 1942-début 1943 ?
Vous savez, nous étions contents de participer enfin, à la guerre que nous attendions depuis un bout de temps. En Tunisie, je deviens chef de section alors que je ne suis que sergent-chef...
Jusqu’à la libération de la France et cette grave blessure, le 8 avril 1945…
Nous débarquons en France, à l'Estaque (Marseille) puis nous poursuivons l'ennemi jusqu'en Allemagne où "ma guerre" s'est terminée à Pfortzheim où j'ai été blessé par un Français sous uniforme allemand.
Vous avez quitté la Légion, il y a 59 ans…
Oui, j'ai quitté la Légion le 16 février 1956, après 20 ans de service et 8 ans de grade d'adjudant-chef, dépité, car proposé pour le grade de sous-lieutenant par le Colonel Gaultier. Mais Paris a mis une condition : mon départ pour l'Indochine alors que j'étais réformé, inapte au service armé et maintenu, sur ma demande insistante, à la Légion. La condition de la commission de réforme était, "maintenu service armé à condition d'être employé dans les services administratifs".
Crédit : LE |
Ce sera pour moi une grande joie, un grand bonheur, mais aussi une peur nerveuse de ne pouvoir porter cette main avec mon seul bras valide. Et puis mes jambes de 98 ans seront-elles capables de marcher au pas ?
Vous avez, très brièvement, croisé en 1936 le général Rollet, figure de la Légion moderne. Quelle image vous renvoie cette évocation ?
Ce jour-là, le général Rollet ne représentait rien d'extraordinaire pour moi, étant ignorant de toute tradition légionnaire. Une seule chose m'a marqué, c'était son regard perçant.
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Vous êtes en Afrique du Nord en 1940. Vous souvenez-vous de l'annonce de la défaite ? En ce temps-là, nous étions trimbalés d'un point à un autre et très peu informés de ce qui se passait en France. Jeune étranger, je ne voyais que la fin d'une guerre à laquelle nous n'étions pas préparés.
Votre entrée en guerre se fait en Tunisie, fin 1942-début 1943 ?
Vous savez, nous étions contents de participer enfin, à la guerre que nous attendions depuis un bout de temps. En Tunisie, je deviens chef de section alors que je ne suis que sergent-chef...
Jusqu’à la libération de la France et cette grave blessure, le 8 avril 1945…
Nous débarquons en France, à l'Estaque (Marseille) puis nous poursuivons l'ennemi jusqu'en Allemagne où "ma guerre" s'est terminée à Pfortzheim où j'ai été blessé par un Français sous uniforme allemand.
Vous avez quitté la Légion, il y a 59 ans…
Oui, j'ai quitté la Légion le 16 février 1956, après 20 ans de service et 8 ans de grade d'adjudant-chef, dépité, car proposé pour le grade de sous-lieutenant par le Colonel Gaultier. Mais Paris a mis une condition : mon départ pour l'Indochine alors que j'étais réformé, inapte au service armé et maintenu, sur ma demande insistante, à la Légion. La condition de la commission de réforme était, "maintenu service armé à condition d'être employé dans les services administratifs".