Enigma et la première conférence de presse de la DGSE
Nathalie est conservatrice en chef du patrimoine. Hier,
elle a longuement parlé archives et de quelques-uns des « trésors »
que recèlent les 11kms linéaires de documents papier du fonds qu’elle
administre. Nous ne connaitrons pas son nom, car elle gère les archives de la
DGSE.
Descente aux archives, boulevard Mortier (photos : DGSE) |
Ce mercredi, dans une salle de presse du ministère de la
défense à Balard (15ème arrondissement, Paris), Nathalie X a participé
à un événement. La première conférence de presse de l’histoire de la direction
générale de la sécurité extérieure à l’occasion de la déclassification et du
versement de deux fonds d’archives des services secrets au Service historique
de la défense (Vincennes, 94). Celui du SDECE (Service de documentation extérieure
et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE) en Indochine dont 226 des 230
cartons ont été déclassifiés en avril dernier et celui concernant les travaux
de décodage de la machine allemande de
chiffrement militaire Enigma par les
services français (1932-1941).
Nathalie explique que les Polonais ont rapidement compris
qu'Enigma représentait la base du chiffrement militaire allemand. Tout comme
Gustave Bertrand, créateur français du renseignement du chiffre au sein de l’état-major,
en 1930. Compréhension favorisée par Hans Thilo Schmidt, cadre du chiffre
allemand, qui s’est présenté à l’ambassade de France à Berlin en 1931, et qui sera
ensuite recruté par le SR. Il deviendra H.E.
ou Asche. La coopération entre
Polonais, Français et Britanniques permettra à ceux-ci de casser en 1941, les
codes de chiffrement allemands.
Dossier du général Bertrand |
Le fonds d’archives
du général Bertrand (600 documents déclassifiés sur 604) constitue pour l’historien Olivier Forcade,
« la pièce manquante du renseignement français de la IIIème République
jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale ». Qui met en lumière la
coopération internationale, méconnue qui a permis de résoudre l’énigme Enigma.