Le toujours sensible dossier des Malgré-nous
Un alsacien de 90 ans et une Mosellane ont été entendus, hier, par les gendarmes dans le cadre d'une enquête allemande sur le massacre d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), le 10 juin 1944. 642 hommes, femmes et enfants sont morts sous les balles et le feu d'hommes de la division SS Das Reich. Un procureur de Dortmund, Andreas Brendel est chargé, en effet, d'enquêter sur les crimes nazis. En 1953, à Bordeaux, 21 membres de cette unité avaient comparu devant la justice militaire. Parmi eux, 14 Alsaciens dont 13 avaient été incorporés de force dans l'armée allemande. Leur condamnation, suivie une semaine plus tard d'une loi d'amnistie "ne fera qu'aviver une blessure tenace entre l'Alsace et la Limousin", rappelait mercredi, le quotidien Dernières nouvelles d'Alsace. 140 000 jeunes hommes principalement (Alsaciens et Mosellans), ont été enrôlés de force par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Ceux-ci considéraient ce territoire comme allemand. 35 000 sont morts. Dans ce dossier toujours très sensible, beaucoup en Alsace aimeraient entendre des excuses publiques de Berlin sur cette incorporation massive.