Charleville-Mézières, le 10 août
Il s’appelle Mourad Hamyd. Il a vingt ans. En janvier 2015, à l’heure où les fuites succédaient aux évènements, ce nom était divulgué sur le compte d’un journaliste. Et envahissait, aussitôt, les réseaux sociaux. Très vite, ce garçon avait été soupçonné d’être le troisième homme du commando d’assassins ayant attaqué Charlie Hebdo. Ce prénom aurait, en effet, été prononcé par les deux frères Kouachi lors de l’attaque de l’hebdomadaire satirique.
Mourad Hamyd a une parenté pesante. Il est le beau-frère de Chérif Kouachi. Elève dans un lycée de Charleville-Mézières (Ardennes), des professeurs attesteront de sa présence aux cours du 7 janvier 2015. Immédiatement, circulait sur la Toile ce mot d’ordre MouradHamydinnocent. Relayé par ses camarades de lycée. Les réseaux sociaux s’emballaient.
Ce temps de réaction instantané, n’est pas celui de l’enquête. Le jeune homme qui s’était présenté le soir du 7 janvier 2015 au commissariat de sa ville, n’était pas un inconnu pour la sécurité intérieure. Il avait ainsi tenté de rejoindre la Syrie en août 2014. A l’automne de la même année, il gérait, avec un autre homme parti en Irak, une page Facebook servant de lien à plusieurs membres condamnés et incarcérés du groupuscule islamiste radical Forsane Alizza, dissout en 2012. Les policiers de la DGSI avaient également établi qu’Hamyd avait posté des vidéos d’égorgement de l’EI et était en contact avec des fanatiques.
Il y a quelques jours, ce garçon « aux airs de jouvenceau », pour reprendre la formule d’une consoeur du « Monde », était arrêté par la Bulgarie alors qu’il tentait, à nouveau, de rejoindre la Syrie. Sa famille avait signalé sa disparition le 25 juillet. Qu’en disent aujourd’hui, les réseaux sociaux ?