Rio, le 5 août
Thomas Bach, le président du Comité international olympique est conscient que le ministre des sports de Russie, Vitali Moutko a orchestré un système de dopage, impliquant le FSB, les services secrets (rapport Mac Laren, publié le 18 juillet). Mais il n'a pas voulu interdire de Jeux olympiques la totalité des athlètes de ce pays. Il dit : "Vous ne pouvez pas priver un athlète de son droit élémentaire de prouver son innocence. Vous ne pouvez punir un homme pour les fautes de son gouvernement s'il n'est pas impliqué. C'est là, affaire de justice". Avocat de formation, le neuvième président du CIO a ainsi plaidé.
Affaire de justice ? Si ce dopage d'Etat a pu être mis au jour, c'est grâce à une athlète russe, Ioulia Stepanov et à son mari Vitali. Cette spécialiste du 800m, âgée de 30 ans, qui fut suspendue deux ans pour des anomalies sur son passeport biologique, a pris d'énormes risques en dénonçant l'institutionnalisation de la triche. Risques parce que le couple a été obligé de s'exiler en Allemagne tout d'abord, puis au Canada et aux Etats-Unis aujourd'hui. Risques parce que Moscou, de tous temps, n'a jamais aimé les "dissidents". Le courage signifiait donc autoriser Ioulia, sa peine purgée, à pouvoir participer aux JO de Rio, sous la bannière du CIO. Mais non, l'instance sportive internationale lui a refusé cette évidence. 250.000 signataires d'une pétition(1) lancée d'Allemagne voudraient voir courir la jeune femme au Brésil. Le quotidien L'Equipe mardi, jugeait "qu'au grand carnaval des hypocrites, Thomas Bach a inventé la sambach, qui donnerait le tournis à la plus agile des danseuse cariocas : un pas en avant, dix pas en arrière (...) Sa gestion du dossier des Russes à Rio en fait un triste héritier de ses prédécesseurs Avery Brundage ou Juan Antonio Samaranch". Ce dernier, président de 1980 à 2001, fut à Madrid, en 1967, secrétaire d'Etat aux sports de Franco. Ambassadeur de son pays à Moscou, il fut toujours très proche des dirigeants de l'Est, au point de couvrir sous son mandat certains scandales dans lesquels ils étaient impliqués. Son fils a été élu, il y a quelques heures, vice-président de l'instance internationale olympique. Quant à l'américain Avery Brundage qui dirigea pendant vingt ans le CIO (1952-1972), il se sera battu au coeur des années trente pour que la tentative de boycott des JO de Berlin, notamment par la délégation US, ne puisse aboutir. Ajoutons à ce bouquet d'aimables dirigeants, le président du CIO de l'époque, le belge Henri de Baillet-Latour grâce auquel les JO des nazis purent se dérouler en 1936.
(1) https://www.change.org/p/comit%C3%A9-international-olympique-cio-ne-pas-p%C3%A9naliser-les-lanceurs-d-alerte-yuliya-stepanova-pour-rio
Affaire de justice ? Si ce dopage d'Etat a pu être mis au jour, c'est grâce à une athlète russe, Ioulia Stepanov et à son mari Vitali. Cette spécialiste du 800m, âgée de 30 ans, qui fut suspendue deux ans pour des anomalies sur son passeport biologique, a pris d'énormes risques en dénonçant l'institutionnalisation de la triche. Risques parce que le couple a été obligé de s'exiler en Allemagne tout d'abord, puis au Canada et aux Etats-Unis aujourd'hui. Risques parce que Moscou, de tous temps, n'a jamais aimé les "dissidents". Le courage signifiait donc autoriser Ioulia, sa peine purgée, à pouvoir participer aux JO de Rio, sous la bannière du CIO. Mais non, l'instance sportive internationale lui a refusé cette évidence. 250.000 signataires d'une pétition(1) lancée d'Allemagne voudraient voir courir la jeune femme au Brésil. Le quotidien L'Equipe mardi, jugeait "qu'au grand carnaval des hypocrites, Thomas Bach a inventé la sambach, qui donnerait le tournis à la plus agile des danseuse cariocas : un pas en avant, dix pas en arrière (...) Sa gestion du dossier des Russes à Rio en fait un triste héritier de ses prédécesseurs Avery Brundage ou Juan Antonio Samaranch". Ce dernier, président de 1980 à 2001, fut à Madrid, en 1967, secrétaire d'Etat aux sports de Franco. Ambassadeur de son pays à Moscou, il fut toujours très proche des dirigeants de l'Est, au point de couvrir sous son mandat certains scandales dans lesquels ils étaient impliqués. Son fils a été élu, il y a quelques heures, vice-président de l'instance internationale olympique. Quant à l'américain Avery Brundage qui dirigea pendant vingt ans le CIO (1952-1972), il se sera battu au coeur des années trente pour que la tentative de boycott des JO de Berlin, notamment par la délégation US, ne puisse aboutir. Ajoutons à ce bouquet d'aimables dirigeants, le président du CIO de l'époque, le belge Henri de Baillet-Latour grâce auquel les JO des nazis purent se dérouler en 1936.
(1) https://www.change.org/p/comit%C3%A9-international-olympique-cio-ne-pas-p%C3%A9naliser-les-lanceurs-d-alerte-yuliya-stepanova-pour-rio